Hors-série 47

M ADE IN M OROCCO

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F. N. H. : L’artisanat est au cœur de l’écono- mie nationale. Le Maroc s’est engagé depuis quelques années déjà à promouvoir le «Made in Morocco» au niveau international ? Comment jugez-vous les efforts menés par le Royaume dans ce sens ? F. T. M. : Il est certain que le gouverne- ment, principalement le ministère de l’Industrie et du Commerce, déploie des efforts importants pour promou- voir le «Made in Morocco». Nous avons commencé à récolter les premières retombées. Néanmoins, il faudrait noter que le secteur des savoirs tradi- tionnels constitue un vivier important, je dirais même inépuisable pour des produits Made In Morocco. Il est temps d’optimiser cette richesse qui ne l’est pas à ce jour. F. N. H. : Quelle place occupe le volet juridique dans le Made in Morocco et que faut-il entre- prendre pour mettre en avant ce secteur ? F. T. M. : Le plus urgent à notre sens, et c’est d’ailleurs ce que nous récla- mons sans cesse en tant qu’ONG, est de procéder à l’enregistrement de ces savoirs. Nous avons fait de nombreux plaidoyers dans ce sens. Actuellement, il y a un début au niveau de l’Unesco pour Tbourida, le caftan et

le zellige. C’est une excellente initiative qu’il faudrait renforcer par le dépôt des marques et leur enregistrement auprès de l’Organisation mondiale de la pro- priété intellectuelle (OMPI). Le gou- vernement marocain, représenté par le ministre de la Culture, a signé dernière- ment une convention dans ce sens avec l’OMPI. Nous avons de grands espoirs pour protéger notre riche patrimoine national. F. N. H. : En marge des échéances à venir (CAN 2025-Mondial 2030), le Maroc affiche clairement son ambition de faire du «Made in Morocco» une priorité. Quelle est votre vision en ce qui concerne ce point bien précis ? F. T. M. : Des échéances importantes attendent le Maroc. Elles auront obli- gatoirement un impact direct sur notre économie à moyen et long terme, tous secteurs confondus. Certaines auront un effet de locomotive, d’autres y seront attachées pour suivre l’élan national. Pour l’artisanat, c’est l’occasion de faire décoller le secteur. Quand je parle de l’artisanat, je fais référence au mono artisan, pas à la PME artisanale. Le mono artisan devrait être impliqué, encouragé et motivé. Nous espérons que d’ici là, on aura voté la loi sur l’éco- nomie sociale, qui permettra aux déci- deurs de déployer les outils adéquats pour le décollage du mono artisan. Je reste persuadée que l’avenir de nos savoirs traditionnels est étroitement lié à son attachement à l’industrie du luxe.

Avec la Cham- bre des métiers de l’artisanat de Paris, nous

place dans ce monde du luxe. D’ailleurs, c’est dans cette perspective que cette année nous avons placé la barre assez haut en matière d’exigence pour le choix des produits exposés durant le Sefam- Paris 2024. Le résultat ne s’est pas fait attendre et a largement dépassé nos attentes. Trois articles ont été labellisés par la Chambre des métiers de l’arti- sanat de Paris : un châle tissé et brodé sur le mythique tissu bzioui, réalisé par Btissam Dbab, de Tétouan. Le deuxième produit labellisé est une Jellaba revisitée pour être portée en veste over size ou manteau. Elle est réalisée par Khadija Bourhim d’Essaouira. Le dernier pro- duit à avoir reçu le label concerne des ustensiles de cuisine à base de produits recyclés réalisé par Malika Makdad, de Nador. Et bien sûr, le must de tous ces produits a été le sac Chada by Dar Maalma, un sac pensé et réalisé par nos artisanes. C’est un sac haut de gamme porté mains, synonyme d’un véritable accessoire de mode, gracieux, fonctionnel et sobre. Les femmes en raffolent car il est l’acces- soire pratique qui pourra contenir tout ce dont elles ont besoin. Son tissu fait à partir de matière noble, réalisé par une technique de tissage ancestral et de fils précieux, ses couleurs, aux tona- lités fraîches et variées, ses proportions harmonieuses et adaptées à un usage contemporain en font qu’il est conçu pour tous les âges et tous les types de femmes.

avons développé un programme d’échange annuel comprenant des formations, des masters class, des visites d’ateliers et des expositions.

Dar Maalma a accompagné jusqu’à présent plus de 5.000 femmes détentrices du «savoir-patrimoine», provenant des 12 régions du Maroc.

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°47 100

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