M ADE IN M OROCCO
Nécessité de renforcer les compétences locales Formation professionnelle
e développement du Made in Morocco passe inévitablement par l’in- vestissement dans une formation de qualité L La formation professionnelle constitue l’épine dorsale pour ce qui est d’inscrire le pays dans une trajectoire où le capital humain est mis au centre des programmes stratégiques nationaux. Le Royaume a depuis longtemps compris que le développement des compétences et la croissance économique sont interdépendants.
de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT). Dans la même veine, Youssef Guerraoui Filali, président du Centre marocain pour la gouvernance et le management, souligne qu’il est crucial de «réorienter les profils vers les formations se rappor- tant aux métiers d’avenir, et en prenant en considération les besoins actuels du marché de travail. Par la suite, il s’agira de réorienter les jeunes non scolarisés vers le secteur de la formation profession- nelle à travers des programmes d’accom- pagnement de bout en bout, de l’appren- tissage à l’insertion professionnelle». Feuille de route de l’OFPPT La feuille de route du secteur de la for- mation professionnelle, présentée en avril 2019 devant le Roi Mohammed VI, s’articule autour de trois axes fonda- mentaux : la restructuration de l’offre de formation, la modernisation des espaces pédagogiques ainsi que la valo- risation du capital humain. Dans ce sens, la Directrice générale de l’OFPPT, Loubna Tricha, a, par ailleurs, souligné que l’Office a pour missions de renforcer les compétences et de soute- nir le développement des entreprises à travers la mise en valeur de l’offre et du système de la formation continue. Il s’agit ainsi de favoriser l’employabi- lité des jeunes à travers des formations adaptées qui répondent aux besoins des secteurs économiques en matière des ressources humaines. En outre, le programme des Cités des métiers et des compétences, qui repré- sente la clé de voûte de la nouvelle feuille de route pour le développement de la formation professionnelle, a pour objectif de «créer une nouvelle généra- tion d’institutions de formation profes- sionnelle multisectorielle et multifonc- tionnelle, selon une approche participa- tive» , ajoute-t-elle. L’OFPPT a également inclus dans ses programmes de formation un nouveau domaine axé sur le digital et l’intelli- gence artificielle, visant à développer des compétences qualifiées dans un secteur en rapide évolution.
Si les différents chantiers de la formation professionnelle sont menés de manière efficace, ils contribueront de facto à améliorer la productivité des entre- prises marocaines, favoriser l’innova- tion et stimuler la création d’emplois dans des secteurs stratégiques tels que l’agro-industrie, l’artisanat, le tourisme ainsi que les nouvelles technologies. «Je pense que la meilleure façon d’amé- liorer et d’étendre le «Made in Morocco» est de favoriser l’interaction des établis- sements de formation avec leur envi- ronnement, notamment en établissant des partenariats avec les entreprises locales. Cela permettrait d’assurer une correspondance entre les compétences transmises aux stagiaires et les besoins du marché, notamment pour les for- mations en alternance. Ensuite, il est essentiel de mettre l’accent sur l’ingé- nierie pédagogique : les programmes de formation dans tous les secteurs doivent être régulièrement actualisés en colla- boration avec des experts du terrain. De cette manière, nous garantissons aux stagiaires une formation moderne, pratique et adaptée aux exigences tant du marché national qu’international», explique Imane Hlatou, formatrice des métiers éducatifs et sociaux à l’Office
en vue de renforcer les compétences locales. Il s’agit de leur fournir les outils nécessaires pour répondre aux exi- gences et aux normes de qualité inter- nationales. Conscient de l’enjeu crucial que cela représente, le Royaume cherche à moderniser l’offre éducative proposée au sein des établissements de formation professionnelle afin qu’elle réponde aux besoins spécifiques des secteurs clés de l’économie marocaine. D’ailleurs, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a affirmé récemment qu’il est important de se concentrer sur diffé- rents types de formation, conformé- ment aux projets d’investissement sur lesquels travaille le ministère. Et de préciser que le gouvernement s’efforce de développer le secteur de la formation qualifiante en augmentant sa capacité d’accueil à près de 200.000 stagiaires, contre 1.000 places pédago- giques actuellement.
Le Royaume cherche à moderniser
l’offre éducative proposée au sein des établissements de formation professionnelle afin qu’elle réponde aux besoins spécifiques des secteurs clés de
l’économie marocaine.
FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°47 22
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