Hors-série 47

M ADE IN M OROCCO

Neo Motors

«Nous voulons devenir le leader des segments de niche» Quelques mois après son lancement, le premier modèle du constructeur marocain Neo Motors se fraye un chemin dans le secteur automobile. Le point avec le fondateur de la marque, Nassim Belkhayat.

Finances News Hebdo : Au démarrage de la commercialisation de la marque, vous avez beaucoup communiqué sur le caractère Made in Morocco de Neo Motors. Cela s’est-il avéré un bon argument de vente ? Nassim Belkhayat : Le Made in Morocco n’est pas un argument de vente. C’est une motivation de tous les jours pour essayer de travailler avec ce qui existe au Maroc, et relever le défi d’importer ce qui n’existe pas localement. Aujourd’hui, nous atteignons un taux d’intégration de 65%. Nous avons dû fabriquer nous-mêmes certains composants et breveté des mécanismes de siège pour avoir un siège rabattable. Nous avons conçu notre carros- serie en fibre de verre parce que nous n’avons pas les moyens de l’emboutissage. Nous avons défié l’impossible pour arriver à ce résul- tat. Et aujourd’hui, nous avons ce résultat dont nous sommes fiers. Certains nous disent acheter la voi- ture parce qu’elle est marocaine. Mais juste après, ils nous confient que cette qualité, cette finition, avoir une aussi belle finition, déca- potable à 190.000 dirhams, est un meilleur argument de vente. On achète donc nos voitures d’abord pour le prix, pour la qualité, sa sécurité et fiabilité, et en plus, parce qu’elle est marocaine.

F. N. H. : Vous produisez localement. Pouvez- vous nous parler des contraintes que vous avez rencontrées ? N. B. : Les contraintes que nous ren- controns aujourd’hui sont celles de tous les constructeurs auto- mobiles. Ce sont des contraintes de supply chain. Nous subissons de plein fouet cette crise liée aux crises maritimes, à l’inflation des prix. Nous avons 43 fournisseurs locaux qui, eux-mêmes, ont leur propre crise de supply chain liée à leur approvisionnement en matière première. On parle de qualification et de requalification des pièces pour être sûr qu’elles parviennent chez Néeo Motors de manière contrôlée, qualita- tive. Heureusement, nous avons une belle équipe qui est réactive, flexible, et qui nous permet, mal- gré tout, de défier cette crise et de travailler sérieusement afin de produire un véhicule de la plus haute qualité qu’il soit, aux normes internationales, et qui nous laisse

encore rêver d’aller plus loin dans le développement d’une gamme automobile. Nous sommes déjà en train de concevoir le 5 portes à travers le nouveau moteur que Stellantis va implanter au Maroc, fabriqué au Maroc. C’est un 1.2 litre turbo de 130 chevaux, auto- matique, Euro 7. Pour répondre à votre question, effectivement nous avons des contraintes. Mais rien qui puisse nous pénaliser plus qu’un autre constructeur dans le monde. F. N. H. : Cette nouvelle version est prévue pour quand ? N. B. : C’est pour cette fin d’année. Nous sommes en plein développe- ment et je vous dirai même d’ho- mologation. F. N. H. : Vous employez combien de per- sonnes ? N. B. : Aujourd’hui, nous avons 96 personnes en emploi direct. Et nous avons une batterie de partenaires, de boîtes d’ingénierie, de petites startups qui nous accompagnent. La famille Neo grandit et nous sommes en train de faire grandir notre propre écosystème autour de nous. Nous en sommes très fiers, très fiers de cette solidarité, cette confiance inter-entreprises.

Nous avons 43 fournisseurs locaux qui, eux-mêmes, ont leur propre crise de supply chain liée à leur approvisionnement en matière première.

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°47 36

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