Hors-série 47

M ADE IN M OROCCO

compétences nationales; il suffit de leur donner la possibilité de travailler et de leur faire confiance. Dans cette optique, nous sommes aujourd’hui en train de baliser tous les axes de la santé. Il y va aussi de la soutenabilité de la protection sociale. Parce qu’aujourd’hui, le coût de soin, avec tout ce que nous importons, impacte la facture sociale. Et les orga- nismes gestionnaires n’ont pas la pos- sibilité de supporter une facture aussi élevée. Avec la production marocaine, nous allons pouvoir agir sur cette pro- tection. C’est donc pour répondre à cette question que nous avons travaillé sur le registre national des populations. Dans ce sens, le registre social unifié est le baromètre du niveau de vulnérabi- lité des ménages et des individus. Parce qu’il faut dire les choses comme elles sont : il y a certains qui ont bénéficié du programme Ramed et qui ne faisaient pas partie d’une population défavori- sée ! Nous allons donc permettre au reste des programmes sociaux, comme les allocations familiales, le programme Tayssir… d’être bien déployés pour avoir un réel indicateur d’éligibilité. Avec ce ciblage, nous allons être très précis. Maintenant, il faut aussi savoir que l’assurance médicale n’est pas un phénomène statique. Au contraire, c’est un phénomène dynamique qui évolue, dans lequel il y a certaines personnes qui entrent et d’autres qui sortent. Ce qui explique qu’il y aura une période transitoire nécessaire pour redresser et apurer la situation. Il faut aussi préciser ici qu’il y a tout un travail législatif qui a été fait. Nous avons passé exactement 29 textes de lois. Le dernier texte est en passe d’être validé. Il s’agit de la loi 60-22 qui concerne ceux qui ont la possibilité de cotiser, mais qui n’appartiennent à aucun sys- tème. On leur a créé une possibilité d’adhérer à l’Assurance maladie obli- gatoire. Maintenant, avec tout l’arsenal juridique, personne n’est laissé-pour- compte, tout le monde a la possibilité d’être pris en charge. F. N. H. : Quelles sont les mesures incitatives mises en place par votre ministère pour attirer des investissements dans l’industrie pharmaceu- tique locale ? Kh. A. T. : Dans le cadre du renforce- ment de la souveraineté sanitaire du Royaume, plusieurs conventions d’in- vestissement avec les opérateurs indus-

Souveraineté sanitaire

Aït Taleb détaille la stratégie du Royaume Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, nous explique dans cette interview comment son département travaille sur la souveraineté sanitaire du Maroc, les initiatives spécifiques qui sont en cours pour promouvoir la production locale de médicaments et d’équipements médicaux, ainsi que les projets de recherche et d’innovation pour développer des solutions de santé locales.

Finances News Hebdo : Comment envisagez-vous renforcer l’autonomie sanitaire du Maroc pour réduire la dépendance vis-à-vis des importations dans le domaine médical ? Khalid Aït Taleb : Le secteur de la santé est aujourd’hui en pleine mutation, avec tous les impératifs de la technologie. Le Maroc prend les devants dans ce sens. Nous avons initié un travail collabo-

ratif avec le ministère de l’Industrie et du Commerce pour réaliser le chan- tier de l’innovation industrielle dans le domaine de la santé, pour une pro- duction Made in Morocco. D’ailleurs, durant cette crise, beaucoup de produits sont sortis manufacturés marocains, que ce soit pour les tests biologiques, les PCR… etc. Nous avons de grandes

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FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°47 46

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