M ADE IN M OROCCO
d’inventivité. Le cas des bavettes et des gels hydroalcooliques, où notre pays est passé rapidement vers la fabrication locale de ces produits, au point de cou- vrir nos énormes besoins et même d’ex- porter vers l’Europe, en est un exemple. De même, il y a eu des initiatives de mises au point de respirateurs artificiels et de lits de réanimation qui malheu- reusement n’ont pas abouti à une fabri- cation à l’échelle industrielle à cause des lourdeurs administratives pour leur validation. Des tests instantanés du Covid et autres tests ont également été développés et produits localement pen- dant la pandémie. Ces dernières années ont aussi vu de nombreux acquis, tels que l’installation de la première usine pharmaceutique intelligente (Smart factory), de la première usine du Maroc pour la fabrication d’aérosols antiasth- matiques ainsi que l’introduction et la fabrication de biosimilaires de médi- caments très onéreux à moindre coût. La filière du cannabis licite à usage
médical constitue une nouvelle voie de recherche et de production de nou- veaux médicaments pour la cancérolo- gie ou encore la neurologie. F. N. H. : Quel rôle jouent la recherche, l’innova- tion et l’investissement pour booster l’indus- trie pharmaceutique locale ? A. B. : Il y a bel et bien une recherche active au sein de nos universités, notam- ment dans le domaine des produits de santé. Malheureusement, il n’y a pas assez de ponts entre ces recherches fondamentales universitaires et le sec- teur pharmaceutique industriel, à part quelques rares exceptions. Toutefois, ces dernières années ont vu la signa- ture de nombreux accords de parte- nariat entre universités et laboratoires pharmaceutiques. Néanmoins, dans ce paysage, nous ne pouvons oublier le rôle de la Fondation marocaine pour la science avancée, l’innovation et la recherche (MAScIR). Cette plateforme scientifique de pointe est à l’origine de nombreux centres de recherche tech- nologique dans divers domaines, dont celui de la biotechnologie de la santé. Forte de ses 200 chercheurs et de ses 190 brevets, MAScIR a développé des partenariats avec des opérateurs phar- maceutiques nationaux.
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Forte de ses 200 chercheurs et de ses 190 brevets, MAScIR est à l’origine de nombreux centres de recherche technologique
ce cadre, des investissements privés importants de l’ordre de 500 millions d’euros ont été réalisés dans une usine de vaccins à Benslimane. Cette plate- forme destinée au départ à la fabrica- tion des vaccins de la Covid permettra de fabriquer une vingtaine d’autres vaccins et autres médicaments bio- technologiques, dans un 1 er temps en fabrication fil & finish (remplissage stérile des flacons), avant d’évoluer, à moyen terme, vers la fabrication des substances actives de ces produits. F. N. H. : La récente crise sanitaire que le Maroc a connue a démontré sa capacité à renforcer ses acquis, notamment en matière de pro- duction de dispositifs médicaux. Pourquoi ces derniers sont-ils importants dans la chaîne de valeur pharmaceutique de notre pays ? A. B. : Effectivement, le Royaume a fait preuve d’une résilience exceptionnelle en périodes de crises, notamment sani- taire, telles que la pandémie de la Covid 19. Contrairement à d’autres pays, y compris européens, les médicaments essentiels, à part quelques rares excep- tions, n’ont pas manqué. En matière de dispositifs et d’équipement médicaux, notre pays a fait preuve de réactivité et
dans divers domaines.
Au plus fort de la pandémie, notre marché pharmaceutique a fait preuve d’une importante résilience, et ceci grâce au noyau existant de la fabrication locale.
FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°47 60
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