Hors-série 47

de 1,2%, principalement à cause des coûts accrus liés aux biens et services, tandis que les charges de compen- sation et les dépenses d’investisse- ment ont diminué. Compte tenu de ces performances, de l’allocation de crédits additionnels de 14 milliards de dirhams au budget général, dont presque la moitié est affectée aux aug- mentations salariales issues du dia- logue social, ainsi que de la mise à jour de ses prévisions macroécono- miques, Bank Al-Maghrib prévoit un maintien du déficit budgétaire à 4,4% du PIB pour cette année, avec une réduction prévue à 4,1% en 2025.

Face à la faiblesse de la récolte céréalière, la valeur ajoutée agricole reculerait de 6,9% cette année.

L’économie nationale aurait progressé de 2,9% au deu- xième trimestre 2024, en variation annuelle, au lieu de +2,5% au premier trimestre, selon le haut-commissariat au Plan (HCP). «Cette dynamique aurait été principalement le fait des branches secondaires et tertiaires» , explique le HCP, et de relever que le début d’année avait été caractérisé par un sensible ralentissement des industries manufactu- rières qui avait installé l’activité hors agriculture dans son ensemble dans un sentier de croissance modérée. Toutefois, la relance de la production des autres filières secondaires et l’affermissement des services marchands au deuxième trimestre 2024 aurait de nouveau placé la croissance de l’activité hors agriculture à des rythmes comparables à sa dynamique d’avant la crise Covid (+3,7%). Ainsi, la valeur ajoutée des industries extractives aurait progressé de 15,6% au deuxième trimestre 2024, en varia- tion annuelle. Cette embellie, dopée par une nette pro- gression des ventes extérieures des minerais non métal- liques, aurait été, également, soutenue par une relance de la demande des industries locales de transformation. Dans la construction, l’activité aurait confirmé sa reprise, tirée par la dynamique des travaux publics, affichant une hausse de 3% au deuxième trimestre 2024, après +2,5% au premier trimestre. L’activité des industries manufacturières aurait, égale- ment, retrouvé, au deuxième trimestre 2024, un rythme de croissance plus soutenu, intégrant en partie un effet de base favorable. En variation annuelle, sa valeur ajou- tée aurait augmenté de 3,5% au lieu de +2,1% au premier trimestre. Pour leur part, les branches tertiaires, qui représentent plus de la moitié de l’activité des branches, auraient pro- fité de la relance de la demande intérieure. La valeur ajoutée agricole se serait, quant à elle, infléchie de 4,9% au deuxième trimestre 2024, en variation annuelle, au lieu d’une hausse de 1,5% une année plus tôt. La croissance économique à 2,9% au T2-2024

alourdissement de près de 5% en 2025 à 125,1 milliards de dirhams. Pour leur part, les recettes de voyages s’apprécieraient de 5,8% pour se situer à 117,2 milliards en 2025, tandis que les transferts des MRE devraient poursuivre leur tendance haussière, avec des améliorations de 1,9% cette année et de 5,3% en 2025 à 123,7 mil- liards de dirhams. Tenant compte de ce contexte favo- rable, la balance des paiements béné- ficie également d’une légère détente, avec un déficit du compte courant qui devrait se situer autour de 1,7% du PIB en 2024 et de 2,7% en 2025. Par ailleurs, les recettes des investis- sements directs étrangers, après un creux en 2023 à 2,4% du PIB, devraient se renforcer à près de 3,1% du PIB en 2024 et 2025, illustrant une confiance renouvelée des investisseurs étran- gers. « Au final, et tenant compte des financements extérieurs prévisionnels du Trésor, les avoirs officiels de réserve continueraient de se renforcer pour atteindre 382 milliards de dirhams à fin 2024 et 395,6 milliards à fin 2025, représentant ainsi une couverture avoisinant les 5 mois et demi d’im- portations de biens et services », selon BAM. Évolution des conditions monétaires et financières Sur le front monétaire, le besoin en

liquidité bancaire est prévu pour diminuer légèrement, passant de 111,4 milliards de dirhams à fin 2023 à 109,8 milliards à fin 2024. Toutefois, ce besoin devrait augmenter à 133,6 milliards de dirhams à fin 2025, sti- mulé par l’expansion de la monnaie fiduciaire, explique BAM. Ainsi, tenant compte de ces évolu- tions, des prévisions de la croissance non agricole et des anticipations du système bancaire, le crédit au secteur non financier devrait connaître une accélération, passant de 2,7% en 2023 à 4,4% en 2024, et à 5,2% en 2025. Cette évolution positive du crédit reflète une économie en demande de financement pour soutenir la crois- sance et l’investissement. Enfin, concernant la gestion des finances publiques, les résultats de l’exécution budgétaire des cinq pre- miers mois de 2024 montrent une hausse de 10,8% des recettes ordi- naires, stimulée par une augmentation des revenus fiscaux. Simultanément, les dépenses totales ont augmenté La Banque centrale table sur une croissance de l’économie nationale de

2,8% en 2024, avant de s’accélérer à 4,5% en 2025.

7 HORS-SÉRIE N°47 / FINANCES NEWS HEBDO

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