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«Nous sommes très engagés pour assurer une bonne intégration avec l’amont agricole» A travers des accords de partenariat, l’Etat et les opérateurs du secteur cherchent constamment à améliorer les performances de la filière, particulièrement au niveau du taux d’intégration. Entretien avec Eyad Sobh, président de la commission du commerce extérieur à la Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri). Agroalimentaire
ment la position géographique du Royaume qui lui permet d’être plus proche des principaux marchés. La vocation agricole du Royaume est aussi un avantage de taille. La filière capitalise sur ces atouts pour viser de nouveaux objectifs. F. N. H. : Comment évaluez-vous les pers- pectives d’avenir de la filière au niveau de l’export ? E. S. : L’export est un axe important de notre stratégie de développement. Il incite les opérateurs à adhérer aux meilleurs process de production pour répondre aux normes, parti- culièrement celle de l’Union euro- péenne avec qui nous réalisons une bonne partie du volume exporté. L’agroalimentaire ne peut se déve- lopper s’il se concentre uniquement sur le marché local. Nous faisons de la prospection pour dévelop- per notre activité dans les autres marchés. A cet égard, nous avons des partenariats et des plans pro- grammes que nous avons dévelop- pés avec le ministère de l’Industrie et du Commerce. Notre industrie ne peut se dévelop- per sans stimuler l’export. Il faut bien noter que la concurrence est acharnée avec les autres pays. Cela nous incite à rechercher le meilleur et être à l’affut des innovations. Nous devons donc penser à augmenter notre capacité de production, amé- liorer constamment la qualité et maîtriser également les coûts. C’est une question de survie. F. N. H. : Pour être compétitif, le secteur est contraint de se tourner vers l’innovation. Qu’est-ce qui a été fait à ce niveau ? E. S. : Au sein de la Fédération, nous avons le Centre technique des indus- tries agroalimentaires (CETIA), qui est une association interprofession- nelle créée par la Fenagri et le minis- tère de l’Industrie, avec l’appui de la délégation de l’Union européenne à Rabat. C’est un laboratoire dédié aux industries agroalimentaires pour les accompagner en matière de recherche et développement. Il devrait jouer un rôle important pour développer l’innovation et répondre aux aspirations des opérateurs marocains dans ce domaine pour améliorer leur compétitivité.
Finances News Hebdo : Quelle place occupe l’agroalimentaire dans l’économie nationale ? Eyad Sobh : Historiquement, l’agroali- mentaire a un ancrage socioécono- mique très important au Royaume. Il est adossé à un amont agricole dynamique et présente des poten- tialités importantes à l’export. Les indicateurs du secteur sont remar- quables à plusieurs niveaux. Ce secteur réalise un chiffre d’affaires annuel moyen de 165 milliards de
DH et figure parmi les plus impor- tantes filières à l’export, avec une valeur de 43 milliards de DH, soit 12% des exportations nationales. Au niveau de l’emploi, l’acti- vité regroupe 2.000 entreprises employant plus de 200.000 per- sonnes. Cela représente 27% du PIB et 19% de l’emploi de l’industrie. Grâce à de nombreux atouts, le sec- teur présente des perspectives d’ave- nir très prometteuses, dont notam-
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FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°47 70
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