Hors-série 47

M ADE IN M OROCCO

tion entre l’approvisionnement de matières premières et la capacité de transformation, en vue de trouver un équilibre. Le nouveau contrat- programme des industries agroali- mentaires à l’horizon 2030 va accor- der une grande priorité aux filières d’intrants manufacturés. Nous vou- lons augmenter le taux d’intégration pour le porter à 70% à cette date. F. N. H. : Avec la sécheresse, la résilience et la durabilité deviennent un sujet important. Qu’en est-il de votre secteur ? E. S. : Notre secteur est sensible à ce sujet. Tous les professionnels et les intervenants qui interviennent dans notre filière sont conscients des enjeux que cela représente. La sécheresse est devenue un phéno- mène structurel qu’il faut prendre en considération dans chaque pro- gramme de développement. Outre le dispositif de production qui doit répondre aux meilleures normes pour préserver l’environnement, comme l’utilisation des énergies renouvelables, et le recyclage des déchets. Nous sommes très engagés pour assurer une bonne intégration avec l’amont agricole afin que les produits transformés soient, eux aussi, de bonne qualité et à des prix compétitifs.

exploitants et des industriels. Le Plan Maroc Vert a donné une forte impulsion à cette intégra- tion. Il est prévu de l’améliorer avec Génération Green. Notre rôle est d’augmenter la valeur ajoutée de la production locale et de ne plus exporter les produits agricoles bruts. F. N. H. : La question de la souveraineté ali- mentaire se pose avec acuité. Quel rôle peut jouer votre secteur dans ce domaine ? E. S. : Avec la crise de la pandémie du Covid 19 et la guerre en Ukraine, la souveraineté alimentaire est deve- nue un axe stratégique pour tous les pays. L’intégration locale est très importante pour atteindre cet objec- tif. Il est primordial d’inscrire l’inno- vation et la R&D dans les stratégie des entreprises. Les opérateurs sont appelés à faire des économies des intrants et aussi des économies d’échelle pour être compétitifs. La filière doit s’affranchir des contraintes qui la perturbent, comme l’inadéqua-

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L’agroalimentaire marocain table sur l’innovation pour se démarquer de la concurrence des produits étrangers.

F. N. H. : La filière ne peut être performante sans une parfaite intégration à l’amont agri- cole. Comment faut-il consolider ce lien ? E. S. : Le partenariat du secteur agroa- limentaire à l’amont agricole est très important pour les deux branches. Nous cherchons à avoir un appro- visionnement adéquat et régulier durant toute l’année à un coût com- pétitif et une qualité supérieure. Cela nous permet d’être plus per- formants et de faire face à la concur- rence des pays étrangers dans les marchés internationaux. L’objectif est d’approvisionner le marché local dans de bonnes conditions. Pour leur part, les agriculteurs peuvent vendre leurs produits à des prix intéressants pour ne pas dépendre des spéculateurs. Dans le cadre de l’agrégation, de nombreux groupes agro industriels ont scellé des partenariats avec des associations et des coopératives agricoles dans différentes filières. Cette coopération permet de prodi- guer des conseils et d’accompagner les agriculteurs sur le plan tech- nique, à savoir dans la production ou dans le conditionnement. In fine, le niveau de la production et de la qualité augmente au profit des

Nous cherchons à avoir un approvisionnement adéquat et régulier durant toute l’année à un coût compétitif et une qualité supérieure.

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°47 72

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