Hors-série 47

M ADE IN M OROCCO

Energies renouvelables

De plus en plus intégrées L’intégration des énergies renouvelables dans la production locale au Maroc est un modèle de réussite pour les pays en développement. À la fin de 2023, le pays disposait d’une capacité renouvelable installée de 4.600 MW, répartie entre l’éolien, l’hydroélectrique et le solaire.

ace aux défis énergé- tiques mondiaux et aux impératifs environne- mentaux, le Maroc s’est engagé résolument dans la voie des énergies renouvelables. En effet, doté d’un ensoleillement annuel moyen de 3.000 heures et de vastes zones venteuses, le pays a entrepris un virage ambitieux vers une éco- nomie verte, en mettant en œuvre une stratégie énergétique nationale définissant sept orientations stra- tégiques, dont figure en premier plan le développement des énergies renouvelables pour atteindre 80% d’électricité décarbonée d’ici 2050. Pour ce faire, il a opté pour l’intégra- tion progressive des énergies renou- velables dans sa production élec- trique nationale. Le lancement du Plan solaire marocain en 2009, dans le cadre de sa Stratégie énergétique nationale, vise à diversifier son mix énergétique et à réduire sa dépen- dance aux énergies fossiles impor- tées. L’objectif étant d’atteindre 52% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique national d’ici 2030. Et cela repose sur le développement de l’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique, et vise également à améliorer l’efficacité énergétique. À la fin de 2023, le pays disposait d’une capacité renouvelable ins- tallée de 4.600 MW, répartie entre l’éolien (1.430 MW), l’hydroélec- trique (1.771 MW) et le solaire (830 MW). Cette progression a permis d’atteindre une part de 42% de renouvelables dans le mix énergé- tique national, contre 38% en 2022. Ce qui lui a valu la reconnaissance du Renewable Energy Country F

Attractiveness Index, le classant en tête de liste des pays africains en matière d’attractivité des investisse- ments dans les EnR. Projets accomplis et initiatives en cours Des projets phares sont réalisés et d’autres en cours de réalisation. À l’instar du complexe solaire Noor, situé à Ouarzazate, qui est l’un des plus grands au monde. Avec une capacité installée de 580 MW, il combine différentes technologies solaires thermiques et photovol- taïques, permettant ainsi d’alimen- ter un million de foyers en électri- cité. Le secteur éolien connaît éga- lement un essor significatif. Le parc éolien de Tarfaya, avec une capa- cité de 300 MW, est l’un des plus grands d’Afrique. D’autres parcs importants incluant ceux de Taza contribuent à l’objectif de porter la capacité éolienne du pays à 5.000 MW d’ici 2030. L’année 2024 s’annonce tout aussi prometteuse avec l’ajout prévu de 374 MW supplémentaires, notam- ment grâce à des projets éoliens tels que Nassim Repowering Koudia El Baida (100 MW) et Nassim Jbel Lahdid (270 MW). En parallèle, le secteur privé est en pleine effervescence avec plus de 61 projets en développement, repré- sentant une capacité de près de 4,6 GW et des investissements d’envi- ron 53 milliards de dirhams. Impacts de cette intégration dans certains secteurs économiques Le Maroc encourage non seulement les grands projets à fort impact éner-

gétique, mais également des initia- tives locales et les projets décentra- lisés. Les programmes d’électrifica- tion rurale, par exemple, ont permis à de nombreuses régions éloignées d’accéder à l’électricité grâce à des installations solaires autonomes. Une démarche qui contribue à l’amélioration de la qualité de vie des populations rurales et à la réduc- tion des inégalités énergétiques. Le secteur industriel bénéficie éga- lement de cette transition éner- gétique. Des zones industrielles intégrant des technologies renou- velables sont en cours de dévelop- pement, comme la zone franche de Tanger Med, où des entreprises utilisent des énergies renouvelables pour alimenter leurs usines. Face au défi de l’instauration de la taxe carbone aux frontières de l’UE, les industries marocaines accélèrent leur transition vers des énergies renouvelables durables pour réduire leur empreinte carbone. Le secteur du tourisme, particu- lièrement dans les régions touris- tiques comme Marrakech et Agadir, adopte des solutions solaires pour réduire son empreinte carbone et

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°47 86

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