Hors-série 47

L’offre Maroc : une révolution Par l’offre Maroc de l’hydrogène vert, des secteurs industriels dépendant de l’hydrogène gris, comme les producteurs d’engrais et les raffineries, pourront éliminer leurs émissions de carbone. A titre d’exemple, l’OCP, considéré par les experts comme un «Off-Take» au niveau national, a déjà déployé une stratégie verte pour assurer son indépendance énergétique en misant sur l’ammoniac vert et les énergies renouvelables. Un plan d’investissement ambitieux, avec une enveloppe de 130 milliards de dirhams pour la période 2023- 2027, vise à atteindre la neutralité carbone avant 2040 tout en aug- mentant la production d’engrais. C’est une révolution pour le sec- teur des transports. Par la pro- duction de carburants de syn- thèse, le Maroc se positionne comme acteur majeur et leader régional dans la production des e-fuels «Made in Morocco». Cette prouesse a été démontrée de façon inédite par le ravitaillement d’un véhicule en carburant de synthèse à base d’hydrogène vert et de CO2 recyclé, en présence de plus de 250 acteurs de l’hydrogène, lors du Salon sur les e-fuels en mai dernier à Rabat. Le développement de la filière de l’hydrogène vert permet au Maroc d’innover dans des domaines peu connus à l’avance. C’est ce qu’a affirmé Mohamed Yahya, pré- sident du cluster Green H2 lors dudit Salon. « Le Royaume n’avait pas cette ouverture sur les dérivés pétrochimiques, pour la simple rai- son qu’il n’a jamais été producteur de pétrole et de gaz. Cependant, aujourd’hui, avec les e-fuels et les autres dérivés, il a une opportu- nité de faire une incursion dans le domaine de la chimie durable », a t-il déclaré. Le Maroc investit dans des tech- nologies innovantes pour opti- miser la production d’hydrogène vert. Des projets de recherche se concentrent sur l’amélioration des électrolyseurs, la réduction des coûts de production et le dévelop- pement de solutions de stockage plus efficaces.

initiatives ambitieuses, qui couvri- ront l’ensemble de la chaîne de valeur : de la production à l’utili- sation finale de l’hydrogène et ses dérivés, en passant par le trans- port et le stockage. Une centaine d’investisseurs ont d’ores et déjà montré leur intérêt, attirés par les conditions propices du pays en énergies solaire et éolienne. Plusieurs projets sont en cours de développement, dont celui du Green H2A dans la région Guelmin Oued Noun. Un par- tenariat public-privé entre l’IRESEN, l’UM6P et l’OCP permet- tant aux acteurs de l’écosystème de l’hydrogène vert de collecter et d’analyser des données, de tester des technologies et des processus, et de collaborer pour développer une chaîne de valeur complète pour la filière. Cette plateforme vise à soutenir les grands projets dans l’hydrogène vert en fournissant des données et analyses pertinentes,

tout en stimulant la croissance éco- nomique dans la région.

Une demande croissante Les projections montrent une demande croissante pour l’hydro- gène vert et ses dérivés, passant de 13,9 à 30,1 TWh en 2030, à 67,9 à 132,8 TWh en 2040, et finalement à 153,9 à 307,1 TWh en 2050, selon les scénarios établis par la feuille de route nationale pour le déve- loppement du secteur. En 2030, la demande sera principalement orientée vers les exportations et l’industrie, avec une part secon- daire pour le secteur des trans- ports. À l’horizon 2040 et 2050, elle augmentera significativement dans les transports, grâce à la com- pétitivité accrue des carburants synthétiques (e-fuels). Les revenus annuels associés à cette demande pourraient atteindre jusqu’à 22 milliards de dirhams en 2030 et 330 milliards de dirhams en 2050.

L’hydrogène vert constitue un vec- teur énergétique important et l’un des principaux catalyseurs de la transition énergétique et d’une croissance durable dans le Royaume.

93 HORS-SÉRIE N°47 / FINANCES NEWS HEBDO

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