M ADE IN M OROCCO
transformer en ammoniac qui pré- sente deux utilisations principales : pour l’obtention d’engrais verts, et des e-ammoniac en tant que fuel utilisé comme combustible et carbu- rant dans le transport maritime, par exemple. Ce qui intéresse le Maroc, c’est cette valorisation de l’hydrogène vert, pour qu’à partir de l’hydrogène, on ouvre une voie chimique qui per- met de fabriquer différents produits. Le e-fuel est intéressant pour nous, parce qu’il est complémentaire de tout le reste, et d’un certain nombre de produits dans le domaine du transport. Quand vous avez des voi- tures, des camions, des avions ou des bateaux, on peut utiliser de l’hydro- gène, des batteries, etc., mais il y a des limitations dans chacune des applications. Et les e-fuels sont un complément important pour ces uti- lisations. C’est ce qui est intéressant. C’est un secteur qui manque encore de maturité, car il y a encore beau- coup de travail à faire pour rendre le e-fuel compétitif. Rappelons que der- rière tout cet écosystème, le but est de lutter contre le changement cli- matique. Et le e-fuel est un peu dans son rôle, car en remplaçant des pro- duits comme le méthanol, le kéro- sène, le gasoil et l’essence normale, il est fait avec du CO2 recyclé. A ce niveau, une problématique se pose au niveau de l’obtention de ce CO2. Il va falloir soit le capter dans l’air, mais la technologie est très coûteuse, ou le capter auprès des industriels. Pour ce faire, il est important d’instaurer une économie circulaire qui permet de récupérer le CO2 produit par les industriels, et en faire du e-fuel. Le but est de laisser la balance CO2 tou- jours nulle afin de rester compétitif sur les marchés européens qui vont imposer une réglementation sur les produits. Et cela est possible. F. N. H. : Quelles sont les technologies mises en place au sein des industries marocaines pour rendre cette économie circulaire pos- sible et répondre aux exigences européennes en matière de taux de carbone ? Existe-t-il à ce jour des innovations technologiques qui entrent dans ce domaine ? M. Y. Z. : Les technologies existent pour assurer le processus, allant de l’obtention de l’hydrogène aux pro- cédés qui suivent pour fabriquer des
Energies renouvelables
«L’objectif est de valoriser l’hydrogène vert en le transformant en e-carburants» Le Maroc œuvre à l’intégration des énergies renouvelables dans sa production locale. L’accent est mis sur le secteur des transports, avec la transformation de l’hydrogène en e-carburants pour réduire le taux de CO2 rejeté par ce secteur. Entretien avec Mohamed Yahya Zniber, président du Cluster Green H2.
Finances News Hebdo : De quoi parle-t-on lorsqu’on évoque cette expression «e-fuels» ? Mohamed Yahya Zniber : Quand on parle de e-fuels, on parle d’électro-fuels, c’est-à-dire des combustibles carbu- rants qui proviennent de l’électricité. Pourquoi de l’électricité ? Parce qu’à la base, on le fait à partir d’hydro- gène qui, lui, est obtenu par élec- trolyse; et cette électrolyse est faite grâce à l’électricité et à l’eau. Par conséquent, le «e» de e-fuel vient d’électricité.
F. N. H. : Pouvez-vous nous expliquer en quoi les e-fuels sont complémentaires à l’hydrogène et comment ils s’intègrent dans la stratégie glo- bale du Maroc pour la transition énergétique ? M. Y. Z. : Je ne dirais pas qu’ils sont complémentaires, mais que c’est un chemin naturel pour la valorisation de l’hydrogène vert. L’hydrogène vert, en tant que tel, ne doit pas être une finalité. Il faut qu’on puisse le valoriser, et cela ne revient pas à le vendre en tant qu’hydrogène, mais à le transformer en quelque chose. Le
FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°47 94
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