Hors-série 47

e-fuels. Il faut juste les améliorer, les rendre plus compétitives parce qu’à la base, l’hydrogène est déjà cher. Le travail doit se faire sur les énergies renouvelables pour que l’électricité qui va servir à fabriquer l’hydrogène soit la moins chère possible. Il faut travailler sur le rendement des élec- trolyseurs de sorte qu’il soit beau- coup plus important, et surtout une technologie d’électrolyse qui soit la plus économe possible en termes d’utilisation de matériaux. Il s’agit des catalyseurs qu’on utilise dans l’électrolyse, qui aujourd’hui se font à partir de matériaux rares et très chers. Comme il est opportun de développer d’autres technologies qui permettent d’électrolyser à moindre coût. F. N. H. : Quel est le rôle du Cluster Green H2 dans cet écosystème de l’hydrogène vert ? M. Y. Z. : Il est important de com- prendre que nous, en tant que clus- ter, notre rôle est premièrement de promouvoir tout ce qui tourne autour de l’hydrogène vert. Deuxièmement, c’est essayer d’encourager un certain nombre d’investisseurs, pour accom- pagner toute la chaîne industrielle : de l’hydrogène jusqu’au dérivé les plus en aval. A cet effet, nous organi- sons des rencontres de type forums sur les e-fuels, et nous assistons à des conférences du même genre dans d’autres pays. Nous essayons également de rassembler et d’attirer un certain nombre d’acteurs aussi bien industriels, qu’académiques et de recherche, parce que nous avons besoin de la recherche. Raison pour

laquelle vous trouverez dans le cluster des membres qui sont des univer- sités, des laboratoires et centres de recherche ainsi que beaucoup d’in- dustriels. Notre rôle est de mettre ces acteurs ensemble pour qu’ils puissent avancer et réfléchir sur les systèmes d’innovation. F. N. H. : Quel est l’impact économique et social du développement des e-fuels sur le Maroc, surtout en matière de création d’emplois ? M. Y. Z. : Les e-fuels permettent de dire que demain, nous pourrons avoir des installations pour les pro- duire, qui soient des installations de grande taille et nécessiteront une main-d’œuvre importante. Il faudra des électrolyseurs pour fabriquer l’hy- drogène, nous aurons besoin d’équi- pements pour les énergies renouve- lables. L’idée est de voir sur toute cette chaîne de valeurs, quels sont les maillons où le Maroc peut se posi- tionner et créer de l’industrie. Dans cet intérêt manifesté dans le domaine de l’hydrogène vert, demain on comp- tera plusieurs électrolyseurs dans le monde, et dans chaque électrolyseur, il y a plusieurs composantes, à savoir des pompes, des pièces électroniques, des automates… Ceux-ci vont per- mettre à nos PMI et/ou PME de se lancer dans la fabrication de ces com- posantes pour tous les investisseurs

qui vont se positionner sur la pro- duction de l’hydrogène vert et de ses dérivés. Le challenge qui nous attend, c’est de créer toutes ces industries et, surtout, encourager les PMI, qui sont très nombreuses, à oser aller vers ces industries, comme le font les équipe- mentiers dans l’industrie automobile, de manière à pouvoir, dans le futur, fournir tous les équipements destinés à cette industrie. F. N. H. : Les PMI et PME marocaines sont-elles prêtes à sauter le pas et à attirer vers elles des parts de marché dans ce secteur de l’hydro- gène vert déjà très prisé ? M. Y. Z. : Certaines industries sont prêtes, mais c’est à nous aussi de les encourager, et c’est la raison pour laquelle je parle beaucoup de parte- nariat comme étant un élément très essentiel. Il faut que nos entreprises apprennent à avoir des partenaires et, surtout, travailler en confiance avec eux. En faisant venir des parte- naires étrangers au Maroc, ces der- niers doivent être en confiance. Et pour qu’ils le soient, il faut que de notre côté, nos industriels prouvent qu’ils peuvent être de confiance. Ce sont ces partenariats internationaux sur le plan industriel, technologique, qui vont permettre à nos petites et moyennes entreprises d’avancer. Je peux vous assurer qu’il y a beaucoup d’entreprises dans le monde, notam- ment en Europe, qui ne demandent qu’à trouver des partenaires locaux fiables pour venir s’installer. Car produire au Maroc, pour l’instant, revient moins cher que de le faire en Europe.

Voitures, camions, trains, bateaux ou même avions peuvent fonctionner grâce à l’hydrogène vert, en mode électrique.

L’hydrogène vert est synonyme de mobilité durable. Il reste à relever quelques défis et réduire son coût final, afin de le rendre attractif.

95 HORS-SÉRIE N°47 / FINANCES NEWS HEBDO

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