Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 28 décembre 2023 - 8 DH - N° 1134
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Marché des capitaux Un bilan 2023 plus que positif P. 12 à 14
Forsa Les faiblesses du programme mises à nu P. 18/19
Et maintenant ? POLITIQUE MONÉTAIRE
P. 11 estime que le taux directeur permet désormais d'atteindre les objectifs. ● Après une année de lutte contre l'inflation, Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib,
Cash en circulation
Un terrain de jeu macabre Gaza sous les bombes
Vers de nouveaux records en 2024 et 2025
P. 15
P. 26
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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> Actualité
Voyons voir : Al Haouz : Nous ne devons pas oublier
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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde
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> Bourse & Finances
Editorial
Point Bourse Hebdo : Un alignement de planètes favo- rable pour terminer 2023 Politique monétaire : Et maintenant ? Marché des capitaux : Un bilan 2023 plus que positif Cash en circulation : Vers de nouveaux records en 2024 et 2025 Bourse de Casablanca : Un bon cru 2023
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Par Fatima Ouriaghli
L’ année touche à sa fin. Les derniers feuillets de 2023 s'égrènent inéluctablement, pour clore ce chapitre riche en actualités, en défis et en réussites. Ce jeudi 28 décembre marque la sortie de notre ultime numéro de l'année; une édition qui, à l'image de celles qui l'ont précé- dée, incarne notre engagement indéfectible envers l'excellence journalistique. En cette période où les festivités de fin d'année résonnent à tra- vers le monde, permettez-nous de prendre un moment pour vous exprimer, chers lecteurs, notre profonde gratitude pour votre fidélité et votre accompagnement tout au long de ces mois. Votre confiance est le pilier sur lequel reposent chaque mot, chaque analyse, chaque article que nous avons partagés. Finances News Hebdo s'est toujours distingué par son enga- AU NOM DE LA VÉRITÉ
> L'univers des TPME 27 TPME : Les indispensables à leur pérennité > Politique 26 Gaza sous les bombes : Un terrain de jeu macabre > Développement durable Transition énergétique : Plaidoyer pour la révision du cadre réglementaire Hydrogène vert : Le Maroc poursuit sa montée en puissance 28 29
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> High-tech
Technologies : Retour sur les tendances de 2023, perspectives pour 2024 CES 2024 : Las Vegas, l'épicentre mondial de l'inno- vation technologique 30 32
gement envers la rigueur de l'information. En cette ère où le paysage médiatique est de plus en plus parasi- té par les fake news, nous avons maintenu notre cap, essayant d’offrir à nos lec- teurs une boussole fiable dans le tumulte de l'actua- lité. La quête incessante de la vérité, la recherche inlassable de l'objectivité, voilà ce qui définit notre approche journa- listique. Finances News Hebdo fait partie intégrante du Groupe
> Société
Centres d’accueil pour les seniors : Les limites de l’écosystème 33 > Culture Mohamed Hamidi : La symphonie des formes et des couleurs 34
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C'est avec un sen- timent de fierté que nous avons par- couru ce chemin, main dans la main avec nos lecteurs, annonceurs, parte- naires…
JMA Conseil, un éditeur qui a contribué à façonner le pay- sage médiatique pendant un quart de siècle. Ces 25 années de dévouement, de perspicacité et d'innovation ont forgé une empreinte indélébile dans le monde de la presse et des médias. C'est avec un sentiment de fierté que nous avons parcouru ce chemin, main dans la main avec nos lecteurs, annonceurs, parte- naires… contribuant ainsi à donner l’information juste et à nourrir les débats. Et nous comptons bien continuer dans ce sens. C’est pourquoi, en 2024, le Groupe JMA Conseil envisage de franchir de nou- veaux horizons. Des projets novateurs verront le jour, soulignant ainsi notre engagement en faveur du développement du secteur de la presse et des médias. À l'aube de cette nouvelle année, nous tenons donc à vous remercier une fois de plus pour votre confiance inébranlable. Nous continuerons à dévoiler les vérités cachées et à partager avec vous cette passion pour l'information authentique Bonne année 2024 ! u
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> Economie
Conjoncture : Janvier 2024, un mois déterminant pour la croissance économique Forsa : Les faiblesses du programme mises à nu Artisanat : Trois programmes sur-mesure pour raviver le secteur Réhabilitation des quartiers informels : Près de 55,3 milliards de DH à mobiliser Entretien avec Taoufiq Boudchiche : Intelligence éco- nomique, «En passe de franchir l’étape d’une simple discipline à une véritable science»
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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Al Haouz Nous ne devons pas oublier Par D. William
2 024 met les clignotants; 2023 est au crépuscule de sa vie. En cette fin d'année qui s'an- nonce, il semble utile, à bien des égards, de rouvrir ces pages douloureuses où sont inscrites d’une encre indélébile le séisme dévas- tateur qui a frappé le Maroc, le 8 sep- tembre 2023. Parce que nous ne pou- vons pas oublier. Nous ne devons pas oublier, même avec une mémoire qui s’use avec le temps. Les chiffres, impersonnels et cruels, révèlent la véritable ampleur de cette tragédie : près de 3.000 vies perdues et plus de 5.600 blessés. Derrière ces statistiques glaçantes se cachent des destins brisés, des familles endeuillées, des survivants marqués à jamais et des orphelins qui cherchent encore le réconfort dans l'ombre des décombres. Dans ces moments de deuil collectif qu’a connu le Royaume, l'édifice de notre humanité s’est construit sur la compassion et la solidarité. Car, de
cette tragédie, nous avons tiré pleins d’enseignements. Primo : Sous la houlette du Roi Mohammed VI, les autorités marocaines ont démontré une réactivité exemplaire. Les actions rapides et coordonnées ont sauvé des vies, apporté du réconfort et tracé la voie vers la reconstruction. La mobilisation citoyenne générale, empreinte de solidarité, a été un pilier essentiel dans cette épreuve collective. Chacun, à sa manière, a contribué à panser les plaies du Maroc. Secundo : La solidarité internationale, ce faisceau de lumière dans l'obscu- rité du désastre, a été un témoignage éloquent de la compassion humaine. Les secours venant de tous les coins du globe ont été comme des mains tendues à ceux qui avaient perdu tout espoir. C'est dans ces moments que les frontières s'effacent, que les diffé- rences s'estompent et que l'humanité se rassemble pour répondre à l'appel de la détresse.
Tertio : En ces temps sombres, l'aide octroyée aux sinistrés a été une bouée d'espoir. C'est dans ces gestes concrets, dans ces actes de générosité que se dessine la véritable grandeur de l'âme humaine. Chaque don et chaque sourire offert ont été des étincelles dans l'obscu- rité qui participent à la renaissance d'une collectivité meurtrie. Quarto : Nous sommes confrontés à la nécessité impérieuse de revoir et de ren- forcer les normes de construction pour les édifices à venir. Ces règles, bien que parfois perçues comme des contraintes, sont en réalité les remparts qui nous protègent contre la furie destructrice de la nature. En cela, alors que 2024 pointe son nez, rendons hommage aux vies perdues ! Soutenons les rescapés ! Engageons-nous, solennellement, à bâtir un avenir où la soli- darité et la prévention seront les fondations de notre résilience face aux épreuves à venir ! Parce que des épreuves, il y en aura forcément d’autres. ◆
Dans ces moments de deuil collectif qu’a connu le Royaume, l'édi- fice de notre humanité s’est construit sur la compassion et la solidarité.
oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
Ç A SE PASSE AU MAROC
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Education nationale : Gouvernement et syndicats concluent un nouvel accord
L e chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a présidé, mardi à Rabat par vidéoconférence, la cérémonie de signature du procès-verbal de l’accord sur le statut des fonctionnaires du secteur de l'éducation nationale. Le procès-verbal de l’accord intitulé «Pour une école publique de qualité pour tous» a été signé par le ministre de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, le ministre délé- gué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, et du côté des partenaires sociaux du gouvernement par les repré- sentants de la Fédération nationale de l'enseignement (UMT), le Syndicat national de l'enseignement (CDT), la Fédération libre de l'éducation (UGTM), la Fédération nationale de l’enseignement (FNE) et le Syndicat natio- nal de l'enseignement (FDT). Un communiqué du département du chef du gouverne- ment indique qu'il a été convenu de conférer la qualité de fonctionnaire public à l’ensemble des travailleurs du secteur de l’éducation nationale, en les soumettant aux dispositions du statut général de la fonction publique. Il a été également convenu de définir la durée hebdo- madaire d’enseignement des cadres de l’enseigne- ment, par une décision de l’autorité gouvernementale en charge de l’éducation nationale, et ce après consul-
nités complémentaires aux enseignants agrégés d'un montant mensuel net de 500 DH, qui sera calculée à la retraite, en plus d’une augmentation dans les indem- nités complémentaires des conseillers d’orientation et des conseillers de planification pédagogique, d’un montant mensuel net de 300 DH. D’autre part, la commission ministérielle et les syn- dicats les plus représentatifs se sont accordés à la création d’une classe exceptionnelle hors échelle avec échelon spécial au profit des cadres dont le parcours professionnel prend fin à la classe exceptionnelle (hors échelle). Cette mesure prendra effet à partir de 2026, en lien avec les résultats du dialogue social central. Les deux parties ont, en outre, convenu de mettre en place un statut unifié propre aux enseignants agrégés au cours de l’année 2024, sur la base des conclusions d’une commission technique composée de représen- tants du gouvernement et des syndicats de l’enseigne- ment les plus représentatifs, ainsi que du traitement des cotisations à la retraite relatives aux fonctionnaires recrutés entre 2017 et 2021. A noter qu’en vertu du procès-verbal de l’accord du 10 décembre, une augmentation générale des salaires a été décidée pour l’ensemble du personnel enseignant, tous statuts et grades confondus, d’un montant men- suel net de 1.500 DH, versé en deux parts égales (1er janvier 2024 et 1er janvier 2025). ■
tation de la commission permanente de renouvelle- ment et d'adaptation des curricula et des programmes, en ce qui concerne l’allègement des programmes et des curricula et son impact sur l’allègement de la durée d’enseignement et des rythmes académiques. L'accord comprend, également, un régime spécial d’évaluation de la performance professionnelle, sur des critères mesurables, qui prend en compte les spé- cificités du secteur de l’éducation nationale, ainsi que l’octroi d’une indemnité, ratifiée sur la base de l’accord du 10 décembre 2023, aux fonctionnaires classés au grade exceptionnel (hors échelle), dont le montant mensuel est fixé à 1.000 DH, à partir du grade 3 au lieu du grade 5. Aussi, l’accord prévoit une augmentation des indem- Bon cru pour l’ANCFCC en 2023 L’ Agence nationale de la conservation fon- cière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC) a tenu son Conseil d’adminis-
Assurances
Le Comité de coordination et de surveillance des risques systé- miques fait le point sur le secteur L e secteur des assurances a continué à démontrer sa résilience et à se dévelop- per, en dépit d'une conjoncture macroé- conomique difficile, selon le Comité de coor- dination et de surveillance des risques systé- miques (CCSRS), réuni mardi au siège de Bank Al-Maghrib (BAM). Sur le plan technique, les primes émises ont augmenté de 1,4%, pour atteindre 47,4 milliards de dirhams grâce à la dynamique de la branche non-vie qui a réalisé une croissance de 7,1%, au moment où l’activité vie a baissé de 5,2%, en lien notamment avec la hausse de l’inflation. Sur le plan financier, le portefeuille des place- ments du secteur s’est apprécié de 3,3% pour s’établir à 229,6 Mds de DH, précise BAM. Les plus-values latentes ont, pour leur part, profité de la reprise du marché boursier et ont aug- menté de 30,6% pour atteindre 19,6 milliards de dirhams. S’agissant du résultat net, il s’est apprécié de 9,1% en glissement annuel. En termes de sol- vabilité, le secteur continue de dégager une marge moyenne largement au-dessus du mini- mum réglementaire sous le référentiel prudentiel actuel. ■
tration, mardi 26 décembre 2023. Cette réunion a été présidée par le ministre de l’Agriculture, de la Peche maritime, du Developpement rural et des Eaux et Forets, Mohammed Sadiki, en présence d'Abdeltif Loudyi, ministre delegue charge de l'Administration de la Défense nationale, ainsi que des representants des autres departements ministeriels, membres du Conseil d’administration. A cette occasion, Karim Tajmouati, DG de l’ANCFCC, a fait une presentation des differents points inscrits a l'ordre du jour en mettant en relief les per- formances, au 31 decembre 2023, notamment : • L’etablissement, a travers le Royaume, de 460.000 nouveaux titres fonciers, soit une evolution de 5%; • L’immatriculation fonciere de 1,2 million hectares, soit une evolution de 67%; • La delivrance de 2.000.000 certificats de propriete digitaux, soit une evolution de 11%; • La realisation d’un chiffre d’affaires de 8,4 Mds de DH, soit une evolution de 5 %; • Le versement au budget de l’Etat de 5 Mds de DH, dont 4 Mds de DH au Budget general de l’Etat et 1 Md de DH au Fonds special pour la gestion des effets de tremblement de terre d’Al Haouz; • La poursuite de la strategie de refonte du systeme d’information et de renforcement de l’offre digitale destinee tant aux citoyens qu’aux professionnels. Tajmouati a egalement presente le budget et le plan d’actions au titre de l’exercice 2024, qui a pour princi- paux objectifs l’augmentation de la superficie immatriculee, la poursuite du programme de la cartographie ainsi que la continuite des projets structurants de l’Agence. Ces projets portent essentiellement sur la refonte et la securite du systeme d’information de l’Agence, la consolidation du dispositif de dematerialisation, la refonte du systeme d’archivage et l’amelioration de la qualite du service rendu aux citoyens. Apres discussion, le Conseil a valide le plan d’actions 2024, arrete le budget au titre de l’exercice 2024 et adopte l’ensemble des resolutions proposees par l’Agence. ■
Ç A SE PASSE EN AFRIQUE
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Le FMI débloque 187 millions
K arim Wade, fils de l'ancien pré- sident Abdoulaye Wade (2000- 2012), a déposé sa candidature à l'élection présidentielle de février 2024, a indiqué son mandataire. « Nous venons de déposer la déclaration de candidature de notre frère Karim Meïssa Wade », a dit Maguette Sy, son mandataire, à la sortie du Conseil constitutionnel. Son parti, le Parti démocratique sénégalais (PDS), a désigné Karim Wade comme son can- didat à la présidentielle du 25 février, désignation qu'il a acceptée de longue date, a-t-il ajouté. Karim Wade (55 ans) a été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Détenu pendant plus de trois ans, il a été gracié en 2016 par le président Macky Sall, et vit depuis en exil. ■ Sénégal/Présidentielle 2024 : Karim Wade dépose sa candidature
Le Parlement panafricain
de dollars pour la Zambie
appelle à traduire les engagements de la COP en réalités concrètes
L e Conseil d’administra- tion du Fonds moné- taire international (FMI) a annoncé sa décision de débloquer 187 millions de dollars pour la Zambie dans le cadre de la deuxième revue de la facilité élargie
L es engage- ments pris dans le cadre de la COP28 doivent être traduits de manière urgente en actions concrètes pour éviter d'éven-
de crédit (FEC). « Le total des décaissements s'élève désormais à 561 millions de dollars, sur le montant cumulé de 1,3 milliard de dollars envisagé dans le cadre du programme de 38 mois de la FEC, approuvé en août 2022 », a indiqué le FMI. Il a précisé que les financements de la FEC sont ancrés dans les réformes économiques internes du gouvernement zambien, conçues pour res- taurer la stabilité macroéconomique, assurer la viabilité budgétaire et de la dette et favoriser une croissance soutenue, résiliente et inclusive. De même, le fonds a rappelé que le programme devrait se dérouler jusqu’en octobre 2025, avec des évaluations régulières des performances tous les six mois. ■
tuelles catastrophes climatiques sur le conti- nent africain, a indiqué le président par inté- rim du Parlement panafricain (PAP), Ashebir Gayo. « L’Afrique subit de plein fouet le fardeau injuste lié aux répercussions du changement climatique », a déclaré Gayo lors d'une réunion parlementaire tenue récemment, dans le sillage de la Conférence des parties à la Convention- cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28). ■
L es ménages sud-africains ont vu leurs finances et leur patrimoine net se détériorer, tandis que leurs dettes ont augmenté au cours du troisième trimestre de 2023, a révélé la Banque de réserve sud-africaine (SARB). « Les revenus des ménages ont connu une contraction pour le troisième trimestre consécutif, avec une dimi- nution de 0,3% par rapport au deuxième trimestre, qui avait déjà enregistré une baisse similaire », a indiqué l’ins- titution dans son bulletin trimestriel. Selon Nicky Weimar, économiste au sein de la banque Nedbank, le revenu personnel disponible des Sud-Africains a diminué de 2,9% depuis le début de l'année, tandis que l'inflation a continué à dépasser les augmentations de salaires et à éroder les revenus. ■ Afrique du Sud : Les ménages de plus en plus appauvris et endettés
Accès du Sahel
à l’Atlantique L’initiative royale se concrétise
L es ministres des Affaires étran- gères du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad ont exprimé, samedi à Marrakech, l’adhésion de leurs pays à l’Initiative internationale du Roi Mohammed VI pour favoriser l’accès des Etats du Sahel à l’Océan Atlantique, qui offre de grandes oppor- tunités pour la transformation écono- mique de l’ensemble de la région. Dans le communiqué final sanctionnant les travaux de la réunion ministérielle de coordination, organisée à l’invitation du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, les chefs de la diplomatie de ces pays africains ont exprimé leur adhésion à cette Initiative de portée régionale et internationale. ■
Ç A SE PASSE DANS LE MONDE
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Nouveau recul de l'inflation aux États-Unis, au plus bas depuis début 2021
L a Banque de France a légèrement baissé mardi à 0,8% sa prévision de croissance de l'économie française pour 2023, mais s'attend ensuite à une accélération graduelle jusqu'en 2026, à mesure que l'inflation poursuit son repli. Cette révision à la baisse par la Banque cen- trale, qui anticipait jusqu'ici une progression de 0,9% du produit intérieur brut (PIB), tient compte d'un troisième trimestre dans le rouge (-0,1%), pénalisé par des investissements et une consommation des ménages sans vigueur. La croissance devrait ensuite accélérer pro- gressivement à 0,9% en 2024, puis 1,3% en 2025 et 1,6% en 2026. L'inflation atteindrait 5,7% en moyenne annuelle en 2023 et 2,5% en 2024, mesurée selon l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) permettant la comparaison entre pays européens. ■ France L'activité économique moins dynamique qu'espéré en 2023
L a croissance de l'activité écono- mique de l'Espagne, mesurée par l'évolution du PIB, a légèrement ralenti à 1,8% au troisième trimestre sur un an, soit deux dixièmes de moins qu’au deuxième trimestre. Selon l'Institut national de statistique (INE), l'économie espagnole a enregistré une croissance de 0,3% entre juillet et septembre, soit un dixième de moins qu’au trimestre précédent, affectée par la hausse de la consommation et la baisse de l’inves- tissement et des exportations. L'activité économique a été stimulée au troisième trimestre par une croissance plus forte de la consommation par rapport au trimestre précédent, tandis que l’inves- tissement a chuté de 0,6% après deux trimestres consécutifs positifs. ■ Espagne La croissance ralentit légèrement au 3 ème trimestre
L’ inflation a ralenti plus fort que prévu aux Etats- Unis en novembre, tombant même à
son plus bas niveau depuis près de trois ans, tandis que la consommation s'est maintenue, une évolu- tion saluée par Joe Biden, en campagne pour sa réélection. La hausse des prix à la consommation a été de 2,6% sur un an en novembre, selon l'indice PCE, jauge pri- vilégiée par la Banque centrale américaine (FED), et publié vendredi par le département du Commerce. L'inflation est désormais sous la barre des 3,0%. Mais une révision à la baisse des chiffres d'octobre a montré qu'elle était déjà, alors, dessous, à 2,9% au lieu de 3,1% initialement annoncé. « Les progrès sont remarquables », a relevé le Président américain Joe Biden. ■
B OURSE & F INANCES
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Evolution de l'indice Masi depuis début 2023
Un alignement de planètes favorable pour terminer 2023 ◆ À l’approche de la fin d’année, le rallye qui a démarré au début du mois semble s’estomper. ◆ L’éclaircie au niveau monétaire et macroéconomique a apaisé les craintes des investisseurs.
et 2025…». De quoi apaiser les inquié- tudes des investisseurs. Il faut noter que ces prévisions tiennent compte de la réduction des pressions inflationnistes externes, des effets des mesures fiscales et du processus de décompensation gra- duelle envisagé par le gouvernement. Idem au niveau des anticipations infla- tionnistes où les voyants sont au vert. L'enquête de BAM, conduite auprès des experts du secteur financier au titre du 4 ème trimestre 2023, montre que ces der- niers anticipent une inflation moyenne de 3,3% à l'horizon des 8 prochains tri- mestres au lieu de 3,9% lors de l'édition précédente de l'enquête. Sur l'horizon des 12 prochains trimestres, leur anticipa- tion s'établit à 3,2% au lieu de 3,5%. De son côté, le maintien du taux direc- teur à 3% permet un retour de l'inflation à des niveaux en ligne avec l'objectif des prix, une perspective qui rassure les marchés sur l'orientation future de la politique monétaire. D'ailleurs, certains estiment que 2024 devrait constituer le pivot dans la politique monétaire de Bank Al-Maghrib, avec une nouvelle phase d'assouplissement. Pour eux, la banque
devrait désormais se focaliser sur les nou- veaux défis économiques du Royaume, à savoir la croissance et l'investissement. Final lap ! Du côté du marché actions, le rallye qui a démarré début décembre au contact des 11.700 points, commence à s'estom- per sous les sommets annuels. À moins d'une surprise la semaine prochaine, le Masi devrait terminer l'année par une per- formance autour de 14 à 15%, après une année 2022 chaotique où le marché avait connu sa pire performance de l'histoire (-19,75%). La première semaine de cotation de CFG Bank finit en apothéose : +28,18% de gain, 473 MDH de volume d'affaires (37% du flux global hebdomadaire) et une capi- talisation boursière de 4,93 milliards de DH. L'action cote désormais à 141 DH contre une cote d'introduction à 110 DH. La désinflation et la visibilité sur la poli- tique de la Banque centrale sont donc de nature à appuyer la tendance baissière des taux obligataires. Cette détente sur le marché obligataire permettra de démarrer l'année 2024 du bon pied. ◆
Par Y. Seddik
A lors que la décision monétaire de Bank Al-Maghrib (BAM) a été largement anticipée par les investisseurs, les commen- taires du wali sur l'inflation étaient parmi les points les plus attendus lors du dernier Conseil de l'année. Car bien qu'elle ait baissé pour atteindre un plus bas en février 2022 à 3,6%, les finan- ciers redoutaient toujours un éventuel rebond de l'inflation lié à la mécanique des prix, surtout avec le lancement fin 2023 du programme d'aides directes, qui pourrait être perçu comme une injection significative de liquidités dans l'écono- mie, ou encore le début de la première phase de décompensation du gaz butane prévue à partir du 2 ème trimestre 2024. Le Conseil de Bank Al-Maghrib, par la voix de son wali, Abdellatif Jouahri, a toutefois rassuré les opérateurs quant à un éventuel dérapage inflationniste en prévoyant une dynamique baissière pour les deux prochaines années : «...Ce ralen- tissement devrait se poursuivre, avec une inflation prévue autour de 2,4% pour 2024
Le Masi devrait terminer l'année par une perfor- mance autour de 14 à 15%, après une année 2022 chaotique (-19,75%).
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Politique monétaire Et maintenant ?
◆ Après une année de lutte contre l'inflation, Bank Al-Maghrib estime désormais que le taux directeur permet d'atteindre les objectifs. Un tournant.
sions de politique monétaire. Dans la précédente enquête,
des taux. Interrogé sur cette éventualité au Maroc, Abdellatif Jouahri a éludé la question, expliquant qu'il «est encore tôt pour en parler», avant de se projeter sur un horizon plus long. Selon lui, le Conseil doit désormais donner la priorité à la prochaine étape de flexibilité qui sera accompagnée par une politique monétaire plus réac- tive. Cela passe par une actua- lisation des modèles de don- nées de la banque pour mieux fonder ses décisions. Le wali a insisté sur la nécessité de préparer l'ensemble des parties prenantes avant de passer à cette première phase, indiquant qu'il ne sent pas encore que les opérateurs sont tout à fait prêts. Le marché y croit Pour AGR, en marge des reflux des tensions inflationnistes au Maroc et à l’international à compter de 2023, BAM devrait se focaliser désormais sur les nouveaux défis économiques du Royaume. Il s’agit du soutien à l’investissement et à la crois- sance, à l’image de la réhabili- tation de la région du Sud suite au séisme, et de la co-organisa- tion de la coupe du monde en 2030. Les nouvelles projections économiques dévoilées par BAM émettent des signaux forts quant à son orientation future en 2024. L’inflation devrait conver- ger vers l’objectif de stabilité à 2% dès 2024. Dans ces condi- tions, le scénario central d’AGR prévoit bel et bien une phase d’assouplissement monétaire en 2024, à l’instar des grandes Banques centrales à l’internatio- nal et tenant compte des nou- veaux enjeux du Royaume. ◆
menée le trimestre précé- dent, les craintes étaient plutôt relatives à l'inflation chez les pays partenaires. «Tenant compte des nou- velles projections d’infla- tion de BAM sur la période 2023E-2025E et sur la
Les opérateurs s’attendent à un
pivot de la politique monétaire à partir de l’année prochaine.
base de notre propre analyse, nous ressortons avec deux hypothèses fortes pour 2024. Premièrement, la désinflation au Maroc devrait se poursuivre. D’une part, le net ralentissement de la demande mondiale et la détente des prix énergétiques devraient se refléter sur la com- posante importation. Par ail- leurs, les mesures budgétaires de soutien du pouvoir d’achat et la poursuite de la transmission des hausses de taux directeur vers l’économie réelle devraient atténuer les tensions sur les prix domestiques en 2024» , prévoient Lamyae Oudghiri et Meryeme Hadi, deux spécia- listes des questions monétaires dans une note de recherche d’Attijari Global Research, en réaction au Conseil de BAM. Pour ces analystes, un pivot monétaire de la FED et de la BCE est attendu en 2024. En effet, «en marge de la baisse prévue de l’inflation à l’international, les grandes Banques centrales, en l’occurrence la FED et la BCE, pourraient entamer un nouveau cycle d’assouplissement moné- taire à travers des baisses de taux débiteurs dès le S1-24» , prévoient les analystes d’AGR. La grande question est désor- mais de savoir si la Banque centrale marocaine va entamer à son tour un cycle baissier
également relevé que les anti- cipations d’inflation à moyen terme, telles qu’elles ressortent de l’enquête trimestrielle de BAM, ont continué de diminuer au quatrième trimestre 2023. Dans cette enquête, 63% des répondants anticipent une sta- gnation de l’inflation au cours des trois prochains mois, 30% tablent sur une hausse, tan- dis que 7% s’attendent à une baisse. Par ailleurs, l’enquête de Bank Al-Maghrib sur les anti- cipations d’inflation, conduite auprès des experts du secteur financier pour le quatrième tri- mestre 2023, montre que ces derniers anticipent une inflation moyenne de 3,3% à l’horizon des huit prochains trimestres, au lieu de 3,9% lors de l’édition précédente. Sur l’horizon des 12 prochains trimestres, leur anti- cipation s’établit à 3,2% au lieu de 3,5%. Les enquêtés estiment que l’évolution de l’inflation au cours des huit prochains tri- mestres dépendra essentielle- ment des cours mondiaux des matières premières hors pétrole, des prix à la pompe et des déci-
V oici sans doute la prin- cipale phrase à rete- nir du dernier Conseil de Bank Al-Maghrib pour cette année 2023. Selon le wali, «le niveau actuel à 3% permet un retour de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix» . Ceci sous-entend que si l’inflation poursuit sa trajectoire baissière, la Banque centrale va en finir avec son cycle restrictif qui aura duré 15 mois, où le taux directeur a été augmenté de 150 points de base à raison de 50 pb par réunion en septembre 2022, décembre 2022 et mars 2023. Les plus avertis remarqueront également que les taux réels repassent en territoire positif pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, synonyme là aussi d’un retour à la normale. La perspective d’un plafond du taux directeur devrait rassurer les marchés sur l’orientation future de la politique monétaire. D'autant plus que le Conseil a Par A. Hlimi
Les taux réels repassent en territoire positif pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine.
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Marché des capitaux
◆ Après une année boursière sinistrée comme 2022, il y avait de bonnes raisons de croire que 2023 serait meilleure. Mais peu avaient anticipé une année aussi performante. Bilan annuel. Un bilan 2023 plus que positif
fortes hausses journalières his- toriques. Depuis cette date et jusqu'à la fin de l'année, le marché a évolué, oscillant entre les extrêmes établis lors de cette séance excep- tionnelle. En prenant un peu de pers- pectives, il nous paraît que l’indice a récupéré une bonne partie du terrain perdu l’an dernier. Et en prenant aussi du recul, on peut tirer deux principaux enseignements de cette année. Market timing Vs Time in the market D’abord, l'année 2023 a renfor- cé un principe fondamental de l'investissement : l'importance de rester investi sur le long terme. Cette stratégie, souvent éclipsée par la quête du 'timing parfait', s'est avérée cruciale dans un contexte de marché imprévisible. L'adage «Time in the market matters more than timing the market» ou «le temps passé sur le marché prime sur le timing du marché» a pris tout son sens lorsque les investisseurs, qui ont maintenu leur cap malgré les turbulences de 2022, ont vu leurs porte- feuilles non seulement récupé- rer, mais aussi prospérer. Cette observation souligne la difficulté, voire l’impraticabi- lité de prédire les mouvements du marché à court terme. Les investisseurs qui ont succom- bé à la panique ou qui ont tenté de 'timer' le marché, ont souvent manqué les phases de reprise les plus rapides et les plus puissantes. À l'inverse, ceux qui ont adopté une pers- pective à long terme, avec une
stratégie d'investissement bien définie et une diversification judicieuse, ont récolté les fruits de leur patience et de leur per- sévérance. Cette leçon de 2023 réaffirme l'importance d'une vision à long terme, suggérant que la résilience et la régularité dans l'investissement sont souvent plus payantes que la tentative de surfer sur les vagues de volatilité à court terme.
Grâce à un regain d'optimisme des investisseurs, le Masi a récupéré plus de la moitié du terrain perdu en 2022.
Ce qui monte finit par baisser
Ensuite, 2023 a également été un parfait témoin des cycles naturels de l'économie. Tout comme la nature suit des cycles de croissance et de repos, l'économie mondiale oscille entre expansion et contraction. Cette année, nous avons observé l'apogée de l'inflation et des taux d'intérêt avant qu'ils ne commencent leur inexorable descente. Cette dynamique a rappelé aux investisseurs et aux décideurs économiques l'importance de reconnaître et de respecter ces cycles naturels. La baisse de l'inflation, en par- ticulier, a été un soulagement bienvenu après des périodes prolongées de hausse des prix. Ce recul a également ouvert la voie à un assouplissement des politiques monétaires, favori- sant ainsi une reprise écono- mique plus robuste. En outre, la diminution des taux d'inté- rêt a permis de relâcher la pression sur les emprunteurs, tant au niveau des entreprises, des consommateurs que du Trésor. Ces développements sug-
Masi a chuté de 3%, vic- time des mêmes facteurs qui l'avaient affaibli en 2022 : infla- tion galopante, augmentation des taux d'intérêt, baisse de la demande intérieure; et une croissance atone, exacerbée par une campagne agricole peu prometteuse. Trois mois plus tard, le vent a tourné. Les premiers signes de désinflation, couplés à la décision de Bank Al-Maghrib de maintenir son taux direc- teur, ont permis au MASI de reprendre des couleurs, affi- chant une hausse de plus de 14% jusqu'à début août. Cette période faste a été suivie d'une phase de correction qui a duré plus de deux mois. Le 6 octobre fut une journée à marquer d'une pierre blanche pour le MASI, qui a réagi posi- tivement à l'annonce de l'attri- bution de la Coupe du monde 2030. Cette séance-là, l'indice a enregistré un bond specta- culaire de 5,08%, soit plus de 590 points en ligne droite, mar- quant ainsi l'une de ses plus
A vec 12,73% de hausse en 2023, le Masi illustre parfai- tement le réveil de la gourmandise des investisseurs, après un millé- sime 2022 au goût amer où le marché avait signé sa pire per- formance historique (-19,75%). Ce regain, ni fulgurant ni négli- geable, a donc représenté une convalescence mesurée mais significative pour un marché encore marqué par les aléas de l'an passé. En début d'année, le climat n'était pas encore propice à une reprise haussière. Le marché boursier était assailli par les craintes liées aux taux d'intérêt et à l'inflation persis- tante. En janvier, le segment obligataire a connu plusieurs turbulences, notamment une correction programmée de la courbe des taux, qui a entrainé un décrochage dans le secteur des actions. Au premier trimestre, l'indice Par Y. Seddik
L'année 2023 a renforcé un principe fondamental de l'investis- sement : l'im- portance de rester investi sur le long terme.
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gèrent une leçon importante : comprendre et respecter les cycles économiques peut non seulement aider à naviguer dans les eaux tumultueuses des marchés, mais aussi à pré- parer le terrain pour les phases de reprise et de croissance. Cette prise de conscience est cruciale pour les stratégies d'investissement à long terme et pour une planification éco- nomique efficace. En somme, force est de constater que le moteur prin- cipal des marchés financiers a été l'évolution de la politique monétaire de la Banque cen- trale et les fluctuations de l'in- flation, un phénomène obser- vable à l'échelle mondiale. Les financiers ont consacré leurs efforts à anticiper le pic de relèvement du taux directeur et tentent maintenant de pré-
voir le moment du fameux pivot monétaire, qui marque le basculement d'une politique restrictive vers une politique accommodante. Pour eux, il est temps que Bank Al-Maghrib modère son approche dans la lutte contre l'inflation pour se concentrer davantage sur les nouveaux défis économiques du Royaume, tels que la crois- sance et l'investissement. Tops & flops de la Bourse Profitant de vents favorables tant micro que macroécono- miques, plusieurs secteurs cotés se sont distingués cette année, surperformant même le Masi. Par ordre de perfor- mance, on cite l’immobilier. En effet, les investisseurs ont porté un vif intérêt aux dossiers du secteur immobilier depuis le début de l’année. L’indice sec-
toriel fait sensation en affichant une performance exception- nelle, dépassant les…116% en YTD, le propulsant ainsi en tête des variations parmi les 23 secteurs cotés en Bourse, bien que beaucoup de spécu- lations aient accompagné le mouvement. Avec l’atténuation des tensions inflationnistes et l’émergence de l’espoir d’un redressement de la demande, stimulée par de nouvelles mesures d’aide aux primo- acquéreurs, les promoteurs immobiliers ont de beaux jours devant eux. Avec une progression de son cours de près de 85% depuis le début de l'année, le sec- teur hôtelier, représenté par Risma, qui a franchi la barre des 3 milliards de dirhams de capitalisation, a gagné les faveurs des investisseurs en
2023. Profitant pleinement du rebond mécanique du tou- risme au Maroc, post-réouver- ture des frontières, l'opérateur touristique a amélioré son taux d'occupation, augmentant ainsi ses marges et sa rentabi- lité. À moyen et long terme, le groupe envisage d’élargir son portfolio en intégrant de nou- velles enseignes hôtelières, en complément de celles d'Accor, accélérant ainsi sa croissance et offrant une gamme plus complète d’expériences à ses clients. Ces initiatives straté- giques, non prises en compte par le marché, ont été chaleu- reusement accueillies. Introduite en Bourse il y a un an, Akdital affole déjà les compteurs avec une hausse de 81%. Dans les petits papiers de plusieurs analystes de la place, la valeur est appuyée
Le moteur principal
des marchés financiers a
été l'évolution de la politique monétaire de BAM et les fluctuations de l'inflation.
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à fin novembre 2022. En termes de performances, l’ensemble des catégories de fonds affiche une variation positive atteignant jusqu’à 10,8% pour les OPCVM actions. Une dizaine de fonds grand public réalisent même plus de 14% de per- formance, bien au-delà de l'indice Masi, qui affiche +11,5% sur la même période. Quant aux fonds obligataires court terme, ils dégagent une performance de 3,17% contre 3,10% pour le diversifié et 2,82% pour le monétaire. Les autres compartiments de la gestion d’actifs réalisent, eux aussi, des progressions en ligne avec celles obser- vées les années précédentes, voire même supérieures pour les fonds de titrisation dont l’actif sous gestion a progres- sé de 22% à 17,15 milliards de dirhams. Une dynamique similaire est observée pour les OPCI et OPCC qui enregistrent une croissance à deux chiffres. L'actif net des OPCI a ainsi atteint 76 milliards de dirhams à fin octobre 2022, affichant une hausse de 32,53% depuis le début de l'année, avec une prépondérance des fonds réservés aux investisseurs qua- lifiés. Parallèlement, l'actif des OPCC a également enregistré une progression de 16,73% à 2,69 milliards de dirhams sur la même période. En définitive, les gérants de portefeuille et les courtiers sont majoritairement opti- mistes quant à la préservation des niveaux actuels de per- formance en 2024. Toutefois, ils identifient certains facteurs potentiels de perturbation. Parmi ces risques, un déve- loppement imprévu dans la situation au Proche-Orient est souvent mentionné, de même qu’un dérapage inflationniste entrainant une hausse des prix de l’énergie. Ces événements pourraient contraindre les opé- rateurs à ajuster leurs straté- gies de valorisation pour inté- grer ces nouvelles variables. ◆
80 milliards de DH : c'est le montant col- lecté par les gérants de fonds, toutes catégories confon- dues, en 2023.
par des fondamentaux solides, des perspectives favorables et par l'intégration de l'indice MSCI FM, augmentant la visi- bilité d'Akdital même auprès des investisseurs étrangers. Le management prévoit d’ailleurs des revenus de 2 milliards de dirhams pour 2023. Le marché a réagi avec enthousiasme à la performance de l’opérateur au cours du premier semestre (chiffre d’affaires progressant de 84%). Les investisseurs, ini- tialement sceptiques face au plan de développement ambi- tieux du groupe, reconnaissent maintenant sa capacité à tenir ses promesses. L'attention se tourne désormais vers les réa- lisations post-business plan et les défis de l'internationalisa- tion pour maintenir la crois- sance rapide de l'entreprise. L’hégémonie des banques Il faut dire que cette année, la complexité du contexte éco- nomique a orienté les investis- seurs vers les secteurs les plus résilients, ou du moins qui ne présentent pas de risque de volatilité, à l'image du secteur bancaire. Ce dernier dégage une performance boursière de 19,50% et a connu la seule IPO du marché en 2023 réalisée par CFG Bank, qui fait d’ail- leurs mieux que son secteur en gagnant 27% en l’espace de
quelques jours de cotation. En termes de résultats, semestre après semestre, les banques enchaînent les bonnes perfor- mances financières, dopées par la stabilité de la courbe des taux, la reprise du marché actions et du crédit à l'équi- pement, mais aussi la bonne tenue des marges d'intermé- diation. Les performances extrêmes de l'année ont touché aussi bien les petits que les moyens dossiers, à l’image de Delta Holding et Marsa Maroc, qui ont démontré une capacité remarquable à naviguer dans cet environnement complexe, avec des gains de 57% et 26,62% respectivement. Représenté par trois valeurs à la Bourse de Casablanca, le secteur minier a connu une année difficile en Bourse, avec une perte globale de 30,59%. Cette baisse a été impactée, entre autres, par la diminution des cours des métaux de base et par l'amende significative imposée à l'opérateur Touissit par l’Office des changes. Touchée par une baisse à la fois des prix et des volumes, SNEP a rompu avec ses années de gloire boursière, enregistrant une baisse de 21,48% en YTD. En revanche, le projet d'agran- dissement des capacités de production de SNEP, qui vise
à augmenter ces dernières à 90.000 tonnes de PVC et qui a été inauguré officiellement le 6 décembre, devrait apporter un nouvel élan à l'entreprise dès 2024. 2023, millésime exception- nel pour les OPCVM En 2022, l’industrie des OPCVM a été impactée par la baisse du marché boursier et par les ten- sions haussières entretenues sur le marché obligataire. Elle a également subi une décol- lecte historique au niveau de plusieurs catégories de fonds, avec des indices de perfor- mance en net recul par rap- port à l’année d’avant. Cette année, l’industrie renaît de ses cendres : les fonds ont effectué une collecte nette de 81 mil- liards de DH pour un encours sous gestion de 581 milliards de DH. Dans le détail, les fonds obli- gataires court terme se dis- tinguent par une collecte de 46 Mds de DH, suivis des OPCVM obligataires long terme pour 16 Mds de DH, le reste étant répar- tis entre les différentes catégo- ries d’OPCVM. Rappelons que sur les 240 milliards de DH levés par le Trésor jusqu’à fin novembre 2023, 150 milliards de DH ont porté sur du court terme, soit 63% du total, en hausse de 114,5% par rapport
Cette année, la complexité du contexte économique a orienté les investisseurs vers les sec- teurs les plus résilients.
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