FNH N° 1134

E CONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 28 DÉCEMBRE 2023

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Conjoncture

Janvier 2024, un mois déterminant pour la croissance économique P lus que quelques jours nous séparent de 2024. Les indi- cateurs qui se dégagent pour le on table plutôt sur un taux de 3,7%. Par C. Jaidani

◆ Ce mois reste l’ultime période pour sauver la campagne agricole. ◆ Dans le cas du scénario catastrophe, de nombreux indicateurs économiques et sociaux seront bouleversés.

Mohamed Amrani, économiste. «Un tel scénario aura un impact direct sur la croissance, qui devrait être revue drastique- ment à la baisse. Malgré la diversification de l’économie nationale, l’agriculture a des effets d’entraînement sur de nombreuses activités. Sa part dans le PIB varie entre 12 et 14% selon les années» , a-t-il ajouté. Outre la croissance écono- mique, d’autres indicateurs seront perturbés. Le taux de chômage devrait augmenter, accentué par les pertes d’em- ploi dans le milieu rural. Pour satisfaire les besoins alimen- taires du pays, les importations devraient s’inscrire dans un trend haussier, impactant les avoirs en devises. Un tel scénario devrait sub- venir alors que les finances publiques sont mises à rude épreuve avec de nouveaux engagements budgétivores. «2024 est l’année de la mise en œuvre du registre social unifié et de la généralisation de l’assurance maladie obliga- toire. De même, le gouverne- ment est appelé à poursuivre le programme de reconstruction suite au séisme d’El Haouz. Il doit aussi entamer également les chantiers de la Coupe du monde 2030. Sur le plan social, le budget de l’Etat doit sup- porter les charges du dialogue social, notamment pour le corps enseignant», conclut Amrani. ◆

lement 519 millions de mètres cubes au cours des trois pre- miers mois de cette année, soit une diminution de deux tiers par rapport à l’année dernière et de plus de 50% en compa- raison à la moyenne des cinq dernières années. Le taux de remplissage des barrages est tombé à 23,5% actuellement. Ce qui équivaut à 3,7 milliards de mètres cubes». Dans ces conditions, la cam- pagne 2023/2024 ne se pré- sente pas sous de bons aus- pices. Les trois derniers mois ont été 67% plus secs qu’une année normale. La pénurie d’eau a été accentuée par une hausse de la température supérieure de 1,30 degré par rapport à la moyenne annuelle. «Dans les conditions actuelles, l’hypothèse de la LF 2024 concernant les récoltes en blé de la campagne agricole, esti- mée à 75 millions de quin- taux, n’est pas tenable. Le démarrage de la saison a été fortement perturbé par le manque de pluies. Les deux prochains mois seront cruciaux quant à l’issue de la saison. L’absence des intempéries au cours de janvier prochain sera syno- nyme d’une année compro- mise. Si la sécheresse persiste au cours du printemps, il faut s’attendre à l’une des pires sai- sons agricoles et les récoltes ne pourront pas dépasser 20 millions de quintaux» , explique

Cette hypothèse est basée sur une récolte céréalière de 75 millions de quintaux. Mais cette prévision ne tenait pas compte des évolutions récentes de la campagne agricole. Nizar Baraka, ministre de l’Équipe- ment et de l’Eau, a tiré récem- ment la sonnette d’alarme sur l’accentuation du déficit hydrique. Il a, lors d’une confé- rence de presse organisée en marge d’un Conseil de gouver- nement, annoncé des perspec- tives sombres. «Pendant cinq années consécutives, le Maroc a subi une vague de séche- resse rude, qui a réduit les réserves d’eau à des niveaux alarmants. La situation de l’eau au Maroc est critique», a-t-il affirmé. Et de poursuivre que «les réserves d’eau dans les barrages se sont élevées à seu-

moment concernant les pers- pectives de l’année prochaine sont mitigés. Certains éléments laissent présager une évolution favorable. D’autres au contraire sont plutôt pessimistes et voit la situation plus compliquée que prévu. Les institutions internationales, dont la Banque mondiale, esti- ment qu’en dépit de plusieurs contraintes, l’économie natio- nale a renforcé sa résilience. La reprise devrait s’accentuer à moyen terme, permettant à la croissance d’atteindre 3,1% en 2024 et 3,3% en 2025, avant de passer à 3,5% en 2026. Du côté de la Loi de Finances 2024,

L’hypothèse de la LF 2024 concernant les récoltes en blé estimées à 75 millions de quintaux

n’est pas tenable.

En cas de persis- tance de la séche- resse, le chômage devrait s’aggraver, accentué par des pertes d’emploi massives dans le monde rural.

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