24
ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 28 DÉCEMBRE 2023
www.fnh.ma
passe de révolutionner nos méthodes de travail, comme l’a été la révolution de la micro-informatique, de l’Inter- net, de la téléphonie mobile… Selon
Bill Gates qui est au fait des évolutions techno- logiques, dans quelques années, nous pourrons disposer d’agents IA (intelligence artificielle), une sorte d’assistants à
L’intelligence économique territoriale se nourrit essentiellement des réali- tés locales.
l’échelle individuelle et/ou commu- nautaire super-intelligents. Ils seront dotés d’une capacité d’intelligence exponentielle en rapidité de collecte, d’analyse des données et d’exploi- tation des données en fonction des besoins qui leur seront assignés dans les activités humaines. C’est un peu déjà le cas avec les outils évolués de traitement du langage, tels que ChatGPT. Dans le domaine de l’intelligence éco- nomique, cela ne peut être que béné- fique pour résoudre la question de la masse de données à décrypter (Big data, Deep mining…) et les reforma- ter selon les besoins humains. Cela, du fait de la puissance de calcul et d’algorithmes à impact grandissants qui évolue très vite (analyse des situa- tions complexes, programmation en fonction des objectifs souhaitables, développement de scénarios, super modélisation d’aide à la décision, res- titution de l’information…). Et il existe autant de domaines d’application que de sujets à traiter. F.N.H. : Quels en seraient les avantages pour les acteurs économiques en Afrique ? T. B. : Les nouvelles capacités de collecte et d’analyse des données permettront d’investir de nouveaux champs de la connaissance, par exemple celles liées à l’adaptation au changement climatique, à l’anti- cipation des catastrophes naturelles, à l’agriculture durable, à la démogra- phie, à l’urbanisme, au développe- ment technologique, la recherche § développement, à la formation des ressources humaines, à la lutte contre les inégalités et les disparités écono- miques, sociales, territoriales… Ce sont autant d’enjeux essentiels dont on ne mesure pas encore l’extrême importance pour le progrès, et le cas échéant pour notre survie sur
crises (prévention et gestion de crises). Or, les menaces que vous avez citées dans votre question telles que les crises sanitaires, les fluctuations des marchés internationaux, les changements clima- tiques, auxquelles il faut rajouter par exemple les catastrophes naturelles (séisme que nous avons vécu tragi- quement le 8 septembre dernier dans la région d’Al Haouz), représentent des réalités très prégnantes. Il y a un fort risque qu’elles s’aggravent dans les pro- chaines années. A cela, il y a lieu de mentionner, de surcroît, l’accentuation de l’instabilité mondiale du fait du retour de la guerre et des conflits à haute inten- sité en Europe, en Afrique, au Moyen- Orient, en plus des rivalités croissantes entre les grandes puissances : Etats- Unis – Europe - Chine. Par conséquent, l’Afrique est dans l’ur- gence de se doter de moyens d’exper- tises et d’outils conceptuels adaptés pour bâtir des politiques publiques destinées à y faire face du mieux possible. L’intelligence économique est l’un de ces outils, par exemple en schématisant, afin de déceler les tendances lourdes, les facteurs de changement, les signes disruptifs… susceptibles d’impacter nos réalités présentes et futures. L’intelligence artificielle permet à
l’Afrique de faire des sauts techno- logiques sans passer par les mêmes parcours de développement que les pays, coûteux en investissements et en énergie. Nous avons l’exemple déjà bien connu de la téléphonie mobile et d’Internet qui ont permis l’accès aux télécommunications sans développer de lourdes infrastructures associées au téléphone fixe. Nous constatons également comme autre exemple l’ex- périence réussie de mise en œuvre de «Smart city». Le passage à la «Smart city» permet aux villes africaines une véritable révolution des services publics rendus aux citoyens en termes de qualité, de rapidité et de bonne gouvernance écologique. Au Maroc, nous avons l’exemple de Berkane qui a acquis un statut de «Smart-city» en peu d’années, reconnu au niveau inter- national grâce au travail remarquable effectué par l’équipe actuelle de la province. F.N.H. : Pouvez-vous expliquer comment les avancées tech- nologiques, telles que l'intel- ligence artificielle et l'analyse de données, ont influencé la pratique de l'intelligence éco- nomique ? T. B. : L’intelligence artificielle est en
L’intelligence artificielle permet à l’Afrique de faire des sauts tech-nolo- giques sans
passer par les mêmes
parcours de développe- ment que les pays indus- trialisés.
Made with FlippingBook flipbook maker