FNH N° 1195

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 8 mai 2025 - 8 DH - N° 1195

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Vers un nouveau cycle de croissance Cosumar

Bourse de Casablanca Opération séduction à Londres

 Entretien avec Hassan Mounir, DG de Cosumar

P. 12/13

P.7

MARCHÉ DU TRAVAIL Une légère embellie en trompe-l’œil

● Le marché du travail donne des signes de reprise au premier trimestre 2025, mais le taux de chômage demeure encore à un niveau préoccupant, en particulier chez les jeunes et les diplômés.

P. 16 à 19

Promotion immobilière Ce que dit vraiment la reprise du crédit

Le Maroc face au piège des déséquilibres Régionalisation avancée

Sociétés cotées Où va le marché boursier ?  Entretien avec Jérôme Bouangel et Tarik Amiar, d’African Financial Investment

 Entretien avec Hassan Edman, professeur d’économie et gestion

P.20/21

P.14/15

P. 8

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

SOMMAIRE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 8 MAI 2025

27 HIGH-TECH

ACTUALITÉ

Editorial

Cyberattaques : L’ère du zero-day

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Voyons voir : Alcatraz et le fantasme carcéral de Trump

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Ça se passe au Maroc Ça se passe ailleurs

BOURSE & FINANCES

Point Bourse Hebdo : Euphorie, choc et digestion en avril Marché des capitaux : La Bourse de Casablanca en opération séduction à Londres Entretien avec Tarik Amiar & Jérôme Bouangel : Bourse de Casablanca, Où va le marché ? Bourse de Casablanca : Percée record des investis- seurs individuels en 2024 Entretien avec Hassan Mounir : Cosumar, «Nous prévoyons en 2026 le retour à une production locale de sucre de 600.000 tonnes» Promotion immobilière : Ce que dit vraiment la reprise du crédit

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Fatima Ouriaghli Directeur général, Responsable de la publication

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28 L'UNIVERS DES TPME

Gaza

I Une vision balnéaire du nettoyage ethnique

Entretien avec Adam Bouhadma : Education Media Company, «Notre vision est de redonner aux étu- diants le pouvoir de choisir leur avenir»

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30 POLITIQUE

sraël s’apprête à conquérir ce qu’il a déjà détruit. Après 19 mois de guerre ininterrompue, plus de 52.000 morts à Gaza, des bombarde- ments en rafale, une famine savamment organisée et un déplace- ment massif des populations, l’armée israélienne lance un «plan de conquête» du territoire palestinien. Le général Effi Defrin, porte-parole de l’armée israélienne, a en effet annoncé fièrement lundi que «l’opération inclut une attaque de grande envergure» avec « déplacement de la plupart de la popula- tion» . Pourtant, aujourd’hui, il ne reste presque plus personne à déplacer. Les 2,4 millions de Gazaouis ont déjà été déracinés plusieurs fois, pour finir dans des tentes, des ruines ou... des tombes. L’objectif de Tel-Aviv ? «Vaincre le Hamas» et «ramener les otages» . Deux inten- tions qui se heurtent à une équation impossible : on ne sauve pas des otages sous un tapis de bombes. Même en Israël, la pilule a du mal à passer : des centaines de manifestants ont bravé la Knesset pour dénoncer une opération suicidaire , «qui met en péril à la fois les otages et les soldats». On ne saurait mieux dire. On pensait donc avoir tout vu. Tout entendu. Mais voilà qu’au XXIème siècle, un pays qui se sent tout puissant tente de remodeler une population entière en la déplaçant méthodiquement à l’intérieur d’un territoire asphyxié, tout en pré- tendant respecter le droit international. La France et la Chine s’en indignent. La diplomatie européenne, fidèle à son ADN de contorsionniste, appelle Israël à la «plus grande retenue». L’ONU, quant à elle, est «alarmée» . Son secrétaire géné- ral Antonio Guterres n’a pas mâché ses mots : «cela va inévitablement conduire à un nombre incalculable de civils tués supplémentaires et à plus de destruction». Mais la logique militaire israélienne actuelle est-elle surprenante ? Pas le moins du monde. Elle tire son essence du projet ahurissant porté par Donald Trump himself, qui rêve de transformer Gaza en «Riviera du Moyen-Orient» . Avec un petit détail : il faut d’abord expulser toute sa population. Une vision balnéaire du nettoyage ethnique. Ben-Gvir, le ministre de la Sécurité intérieure israélien, l’a bien compris : «la seule aide qui doit entrer dans Gaza est celle destinée à favoriser l’émigration volontaire». Volontaire ? Quand on meurt de faim et de soif, la fuite n’est pas un choix, mais est une pulsion de survie. Aujourd’hui, sur le plan humanitaire, c’est un tableau dantesque qu’offre Gaza. Le Programme alimentaire mondial n’a plus rien à distribuer, les hôpitaux sont devenus des morgues silencieuses et les enfants meurent de malnutrition. Les ONG ont jeté l’éponge. Le Comité international de la Croix-Rouge appelle en vain à « dépolitiser» l’aide. Mais Israël reste sourd, affamant cruellement la population. Dans ce contexte, le Hamas ne voit plus l’intérêt d’une trêve. Et il n’a pas tort : on ne négocie pas avec une armée qui vous affame et veut vous effacer de la carte. u

Initiative atlantique : Une alternative plus que bénéfique

ECONOMIE Marché du travail : Une légère embellie en trompe- l’œil Reprise de l’emploi : Femmes, jeunes et monde rural sur le bas-côté

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Entretien avec Pr Hassan Edman : Régionalisation avancée, Le Maroc face au piège des déséquilibres Casablanca-Settat : Autoroutes du Maroc fait le point sur ses projets structurants Entretien avec Mohamed Tmart : Blackout en Espagne, Décryptage d’une panne à impact trans- frontalier Culture de l’amandier : Une filière de niche à fort potentiel de développement Publicité mensongère : Le cadre juridique face au défi des contraintes numériques

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DEVELOPPEMENT DURABLE

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Énergie éolienne : Le Maroc ne laisse plus le vent lui échapper Efficacité énergétique : 73 entreprises accompa- gnées dans le cadre du projet AEEIM Eolien – Solaire : Le Maroc donne son accord à Qair pour lancer 178 MW ODD : L’ONU tire la sonnette d’alarme à cinq ans de l’échéance

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• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal

• Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05 • S.A.R.L. au capital de 5.000.000,00 DH - C.N.S.S. 600 50 62 I.F. 1022303 - Patente 35770001 - ICE N° : 001526693000021

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

VOYONS VOIR

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Alcatraz et le fantasme carcéral de Trump

la télévision un samedi soir», a ironisé un inter- naute». Mais pour Trump, peu importe si le projet est bancal sur les plans légal et économique, d’autant qu’Alcatraz est classée monument his- torique national, sans aucune structure conforme aux normes modernes. Et cette vision punitive, spectaculaire et coû- teuse rappelle d’autres initiatives de l’ex-pré- sentateur de télé-réalité devenu président. Il a également suggéré d’envoyer les immigrants illégaux à la prison de Guantanamo, qu’il estime capable d’accueillir jusqu’à 30.000 personnes. Et il s’illustre aussi en renvoyant des migrants latino-américains des Etats-Unis vers le Cecot, la prison de haute sécurité très controversée du Salvador. Cependant, au-delà de cette anecdote risible (ou choquante, c’est selon), ce projet ne va ni réduire la récidive ni améliorer le fonctionnement du système carcéral américain. Et il soulève une question importante : Faut-il vraiment ressusciter les fantômes du passé pour cacher les échecs actuels ? Car, Rappelons-le encore une fois, Alcatraz n'a jamais été un succès. Ni sur le plan humain ni du point de vue pénitentiaire. C'était plutôt un sym- bole. Un symbole d'impuissance et d'inhumanité. En attendant, espérons sincèrement que Trump n'ait pas l'idée de regarder Jurassic Park : il pour- rait exiger que l’on clone des dinosaures pour assurer la sécurité des frontières américaines. ◆ oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

rocher flottant. A l’époque, son entretien coûtait trois fois plus qu’un pénitencier classique en raison des coûts inhérents, entre autres, aux matériels et denrées qu’il fallait convoyer régu- lièrement par bateau (eau, nourriture, carburant, savon…). Une absurdité administrative devenue un véritable poids pour les contribuables amé- ricains. Mais Trump ne se préoccupe guère de ces détails. Ce qu’il veut, c’est du spectacle. La réou- verture d'Alcatraz serait, selon lui, un «symbole de loi, d'ordre et de justice» . Et d’ajouter que «c'est une sacrée histoire, franchement, alors je pense que nous allons le faire» . Voilà. Son imaginaire a pris le dessus. Certains y verront une nouvelle provocation. D'autres considéreront cela comme un moyen astucieux de détourner l’attention de ses difficultés à expulser massive- ment les migrants. «Nous allons dépenser un demi-milliard de dol- lars pour rénover Alcatraz... tout cela parce qu’un vieil homme s’ennuyait et zappait devant En attendant, prions surtout pour que Trump ne regarde pas Jurassic Park : il exigera peut-être que l’on clone des dinosaures pour assurer la sécurité des frontières américaines.

D onald Trump est un génie. Un soir, après une soirée trop calme devant la télévision, lui est venue sa dernière trouvaille : rouvrir Alcatraz. Oui, cette célèbre prison, figée dans le temps, où Al Capone a été détenu et où Clint Eastwood, avec une pelle, a construit sa légende. «J’ordonne au Bureau des prisons ainsi qu’au ministère de la Justice, au FBI et au ministère de l’Intérieur de rouvrir, agrandir substantiellement et reconstruire Alcatraz pour enfermer les crimi- nels les plus dangereux et violents d’Amérique», a écrit sur son réseau Truth Social le locataire de la Maison-Blanche. Qui semble avoir été influen- cé par le film «L’évadé d’Alcatraz» , diffusé à la télévision samedi soir en Floride, où il a passé le week-end dans sa résidence de Mar-a-Lago. Donc, pour Donald Trump, la réponse au crime est… une île. Avec des barreaux rouillés et des récits de requins friands de chair humaine. Par D. William

L’idée est tellement absurde qu’on peut se demander s’il faut en rire ou applaudir l’audace. Il est bon de rappeler que la prison d’Alcatraz a été fermée en 1963, non à cause de pro- blèmes de sécurité ou d’idéologie pénitentiaire, mais parce qu’elle coûtait très cher à maintenir. Alcatraz représentait un gouffre financier sur un

ÇA SE PASSE AU MAROC

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Campagne agricole

La tutelle fait le point

L a récolte des principales céréales devrait atteindre 44 millions de quintaux (Mqx) au titre de la campagne agricole 2024-2025, en hausse de 41% par rapport à la campagne précédente, a indiqué, lundi à la Chambre des représentants, le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Ahmed El Bouari. La campagne agricole en cours devrait enregistrer une croissance de 5,1%, après une baisse de 4% l’an dernier, selon le ministre. Les précipitations ont

Tourisme 5,7millions d’arrivées à fin avril

L es arrivées touristiques au Maroc ont atteint, durant les quatre premiers mois de cette année, 5,7 millions de personnes, enregistrant une croissance de 23% compa- rativement à la même période en 2024, selon le ministère du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Économie sociale et solidaire. « Le Maroc enregistre une performance excep- tionnelle avec 5,7 millions de touristes à fin avril 2025 (+23% vs 2024), soit un million de touristes supplémentaires en seulement 4 mois de l'année 2025. Ces chiffres exceptionnels placent naturellement le Maroc parmi les des- tinations touristiques les plus dynamiques au monde », indique le ministère dans un commu- niqué. Le mois d'avril à lui seul a vu 1,7 million d'arri- vées, en hausse de 27% par rapport au même mois de l'année 2024, démontrant une attrac- tivité qui transcende désormais les saisons traditionnelles. Citée dans le communiqué, la ministre du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Économie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor, a souligné : « Un million de visiteurs supplémen- taires en un début d'année habituellement plus calme, constitue un signal fort pour la suite de l'année 2025 ». ■

atteint 295 mm au 29 avril, en hausse de 15% par rapport à l’année précédente. Les retenues des barrages agricoles s’élèvent à 5,31 milliards de m³ (38% de taux de remplissage). Quelque 740.000 quintaux de semences ont été commercialisés (+10%) et 1,3 million de quintaux d’engrais azotés subventionnés. Les grandes cultures d’automne couvrent 3,11 millions d’hectares, dont 10% irri- gués. Les cultures printanières s’étendent sur 158.000 ha, dominées par le maïs (47%) et le pois chiche (35%). Les cultures sucrières progressent, avec 35.000 ha de betterave et 1.155 ha de canne à sucre. Enfin, les légumes d’automne ont atteint 97.000 ha (91% du programme) et ceux d’hiver 65.000 ha (90%). ■

Commerce extérieur

Akhannouch dévoile la feuille de route 2025-2027 L e chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a présidé mardi à Rabat une réunion consacrée à la nouvelle feuille de route du commerce extérieur pour 2025-2027. Présentée par Omar Hejira, secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, cette stratégie vise à créer 76.000 emplois, à

générer 84 Mds de DH d’exportations supplémen- taires et à faire émerger 400 nouvelles entreprises exportatrices chaque année. Conformément aux hautes directives du Roi Mohammed VI, cette feuille de route entend faire du commerce un moteur de croissance et d’emploi. Elle prévoit notamment la digitalisation du secteur, l'ouverture de bureaux régionaux et la valorisation des produits issus de l’artisanat et de l’économie sociale. Akhannouch a insisté sur le rôle crucial des PME dans cette dyna- mique et sur l’importance de les soutenir. ■ L’ ONDA a lancé deux appels à manifestation d’intérêt internationaux pour la construc- tion d’un nouveau terminal à l’aéroport Mohammed V de Casablanca. Ce projet de 15 MMDH vise à porter la capacité de l’aéroport à 35 millions de passagers par an d’ici 2030. Prévu pour fin 2029, le terminal intégrera les dernières inno- vations technologiques, une gare TGV connectée à Rabat et Marrakech, et soutiendra la montée en puissance de Royal Air Maroc. Pour mener à bien ce chantier stratégique, l’ONDA lance deux

Aéroports : L’ONDA lance deux appels à manifestation pour le nouveau terminal de Casablanca

appels à manifestation d’intérêt internationaux : Un gestionnaire de programme, chargé d’accom- pagner l’ONDA dans la supervision globale du projet et un constructeur ou groupement d’entre- prises, responsable de l’ingénierie détaillée et de la construction du nouveau terminal. Ce chantier emblématique renforcera la connectivité du pays, dynamisera l’investissement et l’emploi et contri- buera à asseoir le leadership du Royaume dans le paysage aérien mondial à l’approche de la Coupe du monde 2030. ■

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ÇA SE PASSE AILLEURS

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États-Unis

Asie

Énergies

Le déficit commercial atteint un niveau record en mars L e déficit commercial des États-Unis s'est creusé pour atteindre un niveau record en mars, les entreprises ayant augmenté leurs importations de biens en prévision des droits de douane, ce qui a provoqué une contraction du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre. Ce déficit a augmenté de 14% pour atteindre un niveau record de 140,5 milliards de dollars (92,21 milliards d'euros), contre 123,2 mil- liards de dollars (révisé) en février, selon le Bureau d'analyse éco- nomique (BEA) du Département américain du Commerce. Les économistes interrogés par Reuters avaient prévu que le défi- cit commercial augmenterait à 137 milliards de dollars. Les droits de douane massifs du président américain Donald Trump, qui ont notamment porté les droits de douane sur les impor- tations chinoises à un niveau de 145%, ont incité les entreprises à importer rapidement des biens afin d'éviter des coûts plus éle- vés. ■

L'Inde a mené des frappes au Pakistan

L'UE va proposer d'interdire les importations de gaz russe d'ici fin 2027 L’ Union européenne (UE) va publier un plan visant à interdire les nou- veaux contrats de gaz russe d'ici la fin de l'année et à arrêter progressive- ment les contrats existants avec la Russie d'ici la fin de 2027, ont déclaré à Reuters trois responsables au sein du bloc euro- péen. La Commission européenne doit présenter dans la journée une « feuille de route » détaillant la manière dont elle envi- sage de mettre fin aux importations de combustibles fossiles russes d'ici à 2027. Selon les responsables, ce plan propo- sera d'interdire d'ici la fin de l'année les nouveaux contrats d'importation de gaz russe ainsi que les contrats au comptant. Il comprendra également un engagement à faire interdire les importations de gaz russe et de gaz naturel liquéfié dans le cadre des contrats existants d'ici à la fin de 2027, ont ajouté les sources qui ont souhaité garder l'anonymat. ■

L’ Inde a mené des frappes contre des cibles situées au Pakistan et au Cachemire pakistanais mercredi, et Islamabad dit avoir abattu cinq avions de combats indiens, dans un contexte d'escalade des ten- sions entre les deux pays. New Delhi a dit avoir frappé mer- credi neuf «infrastructures terro- ristes », dont certaines seraient liées à l'attaque qui a fait 26 morts au Cachemire indien le mois der- nier. Les autorités indiennes ont affirmé que deux des trois sus- pects de cette attaque étaient des ressortissants pakistanais; Islamabad a nié toute implication. Le Pakistan a déclaré que six sites

avaient été visés dans le pays et qu'aucun n'était un camp de com- battants. Au moins 26 civils ont été tués et 46 blessés, a déclaré un porte-parole de l'armée pakis- tanaise. Les forces indiennes ont attaqué des installations liées aux groupes islamistes Jaish-e-Mohammed (JeM, ou Armée de Mahomet) et Lashkar-e-Taiban, ont déclaré deux porte-parole de l'armée lors d'une conférence de presse. Les frappes ont visé des « camps terroristes » qui servaient de centres de recrutement et d'en- doctrinement et abritaient des armes et des sites d'entraînement, ont-ils ajouté. ■

Pétrole

L es membres de l'Opep+, groupe comprenant l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés tels que la Russie, ont décidé d'accélérer la hausse de la production de pétrole en juin, pour le deuxième mois consécutif, en la portant à 411.000 barils par jour malgré la chute des prix et les anticipa- tions d'une demande plus faible. À l'issue d'une brève réunion en ligne, le groupe a annoncé cette augmentation de l'offre, affirmant que les fondamentaux du marché pétrolier étaient sains. Les prix du pétrole sont tombés à leur plus bas niveau depuis quatre ans en avril, sous les 60 dollars le baril, après que l'Opep+ a annoncé une augmenta- tion de la production plus importante que prévu pour le mois de mai, et alors que les droits de douane du président améri- cain Donald Trump suscitent des inquié- tudes quant à la faiblesse de l'économie mondiale. ■ L'Opep+ prévoit une nouvelle accélération de la production en juin

Relations commerciales

La Chine est prête à développer ses liens avec l'UE

L e président chinois Xi Jinping a déclaré que Pékin est prête à col- laborer avec les dirigeants de l'Union européenne pour favoriser une ouverture mutuelle et gérer correctement les frictions et les différences, a rapporté l'agence de presse d'Etat Xinhua. Ces remarques interviennent à l'occasion du 50 ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l'UE, alors que Pékin et les vingt-sept cherchent à resserrer leurs liens, dans un contexte d'incertitude mondiale alimentée par la politique douanière américaine.

« Des liens sains et stables entre la Chine et l'UE favorisent non seulement les réalisations mutuelles, mais illuminent également le monde », a déclaré Xi Jinping, qui n'a pas fait référence aux États-Unis dans ses propos. Le président chinois a aussi appelé l'UE à défendre conjointement l'équité et la justice et à s'opposer à l'intimidation unilatérale, qualifiant leurs relations de l'une des plus influentes au monde, selon Xinhua. ■

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BOURSE & FINANCES

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Point Bourse Hebdo Euphorie, choc et digestion en avril

Evolution de l'indice Masi depuis début mai 2024

L En avril, la Bourse de Casablanca a oscillé entre euphorie et correction, dans un climat volatil marqué par les secousses internationales. Bilan. À peine le temps de douter que les marchés se retournaient de nouveau. Le locataire de la Maison Blanche a temporisé ses menaces commer- ciales, et les investisseurs ont salué le geste. La semaine suivante, le MASI rebondissait de 7,3%, récu- pérant l’essentiel du terrain perdu depuis le début des hostilités com- merciales. Puis, dans les derniers jours d’avril, les indices ont ralenti pour sécuriser les gains. Résultat : une consolidation de 0,44% sur la dernière semaine du mois. Par Y . Seddik

e mois d’avril aura été tout sauf linéaire à la Bourse de Casablanca. Les quatre semaines écoulées ont dessiné un parcours en montagnes russes : d’abord l’enthousiasme, ensuite le choc, puis la reprise… et enfin, le retour au calme. Au bout du compte, l’indice MASI ter- mine le mois en baisse de 2,06%, à 17.390,38 points. Une correction modérée, mais révélatrice d’un mar- ché qui s’ajuste à un environnement international devenu plus complexe et plus incertain. Un mois de toutes les émotions, où les certitudes de mars ont vite été rattrapées par les tensions d’avril. Les premiers jours du mois avaient prolongé l’euphorie de mars : des résultats annuels solides, une détente monétaire et obligataire, des flux soutenus… Mais l’embellie a rapidement été interrompue par une salve de mesures protection- nistes annoncées par Donald Trump. L’annonce, brutale, a provoqué une onde de choc sur les places mon- diales, et Casablanca n’a pas été épargnée : le MASI a perdu près de 6,7% en une semaine, sa pire perfor- mance hebdomadaire depuis janvier.

TOP Performances

FLOP Performances

CTM Addoha Alliances

-17,81%

+49,51% +14,3%

S2M Réalisations Mécaniques Akdital

-16,41%

-13,51%

+14,09 %

Ce va-et-vient a donc dessiné une séquence mensuelle volatile, ner- veuse et quelque peu désordonnée. Les opérateurs ont réagi avec viva- cité, sans pour autant verser dans la panique injustifiée. Quant aux flux, ils sont restés soutenus et ont totalisé 13,4 milliards de DH, majo- ritairement concentrés sur Akdital, Attijariwafa bank et Marsa Maroc, qui absorbent à eux seuls plus d’un tiers des volumes mensuels.

ont été sanctionnés. Le transport recule de 17,81%, l’immobilier coté de 14,74%, et les télécoms de 6,57%. Des replis marqués, souvent concen- trés sur des valeurs déjà fragilisées, comme CTM (-17,81%), Addoha (-16,41%) ou Alliances (-13,51%). À l’inverse, certains compartiments ont retrouvé (ou prolongé) les faveurs du marché. Le secteur de la santé gagne 14,09%, la chimie 11,83%, et la pharmacie 4,66%. Akdital (+14,09%), SNEP (+13,6%) ou Réalisations Mécaniques (+14,3%) se sont démar- quées. Plus atypique, S2M s’est envolée de près de 50%, dans un mouvement plutôt spéculatif (pas de

nouvelles fondamentales publiques). Par ailleurs, avec une capitalisation boursière avoisinant 908 milliards de dirhams, la Bourse conserve une assise solide. Le MASI reste en ter- ritoire positif sur l’année (+16,72%). Avril n’aura pas été un mois de rup- ture, mais un mois de réglage. La volatilité s’est invitée sans prévenir, les écarts de performance se sont creusés, et les arbitrages ont été plus vifs. Mai, avec ses publications trimestrielles et son lot d’indicateurs macro, devrait permettre d’y voir un peu plus clair. Ou bien, il vien- dra brouiller encore un peu plus le tableau. ◆

Des arbitrages sectoriels plus lisibles

Sous la surface, les arbitrages ont été nets. Les secteurs les plus cycliques

BOURSE & FINANCES

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chet unique pour réduire les coûts et proposer un accompagnement sur mesure» , ont précisé les repré- sentants marocains. L’émergence d’un marché des dérivés, symbole de maturité Mais la grande annonce de la jour- née du 7 mai est sans conteste la mise en place d’un marché des dérivés. «Nous avons officiel- lement validé le premier contrat à terme sur l’indice MASI 20», a révélé Nezha Hayat, quelques heures seulement après le visa de l'AMMC au premier produit dérivé sur actions. D’autres ins- truments suivront, notamment des contrats à terme sur taux d’intérêt. Des licences sont actuellement en cours de traitement pour les futurs opérateurs de ce marché. Objectif : fournir aux investisseurs des outils de couverture, améliorer la liquidité et attirer de nouveaux acteurs, régionaux comme glo- baux. Cette étape marque un tour- nant majeur dans la modernisation de l’infrastructure de marché.

 Nezha Hayat : «Nous avons officiellement validé le premier contrat à terme sur l’indice MASI 20».

Marché des capitaux La Bourse de Casablanca en opération séduction à Londres C La huitième édition du Morocco Capital Markets Days se tient du 7 au 9 mai à Londres, où la Bourse de Casablanca organise plus de 160 rencontres entre des investisseurs étrangers et des sociétés cotées marocaines. DNES à Londres A. Hlimi cation des instruments financiers. «Nous avons lancé des obligations durables, sociales, régionales, des fonds en devises, des produits caritatifs et des véhicules dédiés aux investisseurs professionnels», a-t-elle détaillé. Côté transparence, le Maroc se positionne sur les standards inter- nationaux. Depuis 2019, le repor- ting ESG est obligatoire pour les émetteurs, et la gouvernance d’entreprise a été renforcée. «Nous avons aussi mis à niveau les exigences de conformité et de formation des professionnels du marché, comme les analystes ou les gérants» , a-t-elle précisé. ’

Une stratégie alignée avec le nouveau modèle de développement

La stratégie marocaine s’inscrit dans le cadre du Nouveau modèle de développement (NMD), insiste Tarik Senhaji. Ce modèle consacre les marchés de capitaux comme moteur de transformation écono- mique. Le Maroc mise également sur la finance verte. «Le pays a adopté une stratégie nationale de finance climat à horizon 2030, qui vise à mobiliser l’investissement privé et à intégrer le risque climatique dans le système financier» , ont souligné les différents intervenants. En conclusion, la Bourse de Casablanca et l’AMMC ont lancé un appel sans détour aux inves- tisseurs présents à Londres : «Ce que nous construisons est une opportunité réelle pour vous. Le Maroc est prêt, structuré et réso- lument tourné vers l’avenir». Un signal fort qui, au-delà des mots, traduit une volonté ferme: celle d’ancrer le Maroc comme un acteur incontournable de la finance en Afrique et dans le bas- sin euro-méditerranéen. ◆

est une offensive bien rodée que la Bourse de Casablanca mène cette semaine dans la capitale financière du monde. Le patron de la Bourse, Tarik Senhaji, et ses équipes veillent au grain pour mettre les 40 gérants de fonds étrangers et les 36 sociétés cotées marocaines présentes dans les meilleures dispositions. En 48h, ce sont plus de 160 réunions One to One qui sont programmées. Mais le Morocco Capital Markets Days, c'est aussi un ensemble de rencontres institutionnelles de haut niveau entre les officiels bri- tanniques et leurs homologues marocains. De nombreux évè- nements sont ainsi organisés en parallèle pour présenter les atouts du Maroc, l'incroyable momentum que connait notre économie, la régulation du marché des capitaux et les nouveaux instruments qui se

mettent en place. Lors de l'événement inaugural, et devant un parterre d’investisseurs internationaux réunis à l'occasion avec le soutien de l'ambassadeur du Maroc au Royaume-Uni, Hakim Hajoui, la présidente de l'Auto- rité marocaine du marché des capitaux (AMMC), Nezha Hayat, a présenté la taille du marché marocain et sa stabilité, résultat de «trois décennies de réformes ambitieuses». Une dynamique qui s'est accé- lérée avec la transformation du régulateur en autorité indépen- dante. «Notre mission est double: protéger l’épargne investie dans les instruments financiers, tout en développant un marché public profond et diversifié au service de l’économie réelle», a ajouté Nezha Hayat. Parmi les leviers activés ces dernières années : la diversifi-

L’une des priorités affichées reste l’accès au financement pour les PME. À cet effet, un marché alter- natif a vu le jour, avec des règles simplifiées adaptées à leur profil. «Nous avons mis en place un gui-

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BOURSE & FINANCES

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Bourse de Casablanca Où va le marché ?

environ 5% -, mais le risque est désormais présent.

F.N.H. : Qu’en est-il de la prime de risque ? J. B. : Notre indicateur de prime de risque montre actuellement un excès d’optimisme de la part des investisseurs. Lorsqu’elle est très basse, cela signifie que le marché est en excès d’appétit pour le risque. C’est souvent un signal pour adopter une posture plus prudente, voire contrarienne. F.N.H. : Un autre indicateur que vous suivez est celui de la participation des valeurs à la tendance de fond. Que nous dit-il ? T. A. : Cet indicateur mesure combien de valeurs participent effectivement à la dynamique haussière. Après un recul obser- vé en fin d’année dernière, il est reparti à la hausse début 2025, en phase avec le rebond du marché. Cependant, il semble marquer un nouveau sommet, ce qui pourrait signaler un essoufflement pro- gressif de la dynamique actuelle. F.N.H. : Et l’analyse tech- nique dans tout ça ? T. A. : Elle confirme cette lecture. Le MASI reste au-dessus de ses moyennes mobiles hebdoma- daires de 26, 52 et 100 semaines. Le RSI, qui mesurait une situa- tion de surachat, vient de cas- ser un support long terme. Cela pourrait indiquer une divergence haussière cachée, souvent syno- nyme de poursuite de tendance à la hausse. Toutefois, compte tenu de l’ensemble des indica- teurs fondamentaux et tech- niques, nous anticipons plutôt une consolidation. Une phase de respiration entre 18.300 et 15.500 points serait saine et constructive pour le marché. F.N.H. : Donc pas d’alerte rouge sur la tendance long terme ? J. B. : Non, la tendance reste haussière à long terme. Mais une pause s’impose, et cette consolidation pourrait poser les bases d’une prochaine jambe de hausse. ◆

Jérôme Bouangel et Tarik Amiar, d’African Financial Investment, livrent dans cet entretien leur lecture du marché, entre optimisme mesuré et vigilance face à une valorisation jugée exigeante.

Propos recueillis par A. Hlimi

F.N.H. : Vous suivez éga- lement des indicateurs prospectifs, notamment la croissance attendue des bénéfices. Que disent-ils aujourd’hui ? T. A. : Cet indicateur est claire- ment orienté à la hausse. Il se situe actuellement à près de 20% en glissement annuel, au-dessus de ses moyennes mobiles. Cela renforce notre optimisme quant aux fondamentaux du marché actions. Jérôme Bouangel : Ce niveau élevé montre que les analystes révisent positivement leurs anti- cipations de bénéfices. C’est un signal favorable, car il reflète une dynamique de réévaluation des valeurs cotées. F.N.H. : D’autres indicateurs macroéconomiques vont-ils dans le même sens ? J. B. : Oui. Les taux d’intérêt à long terme continuent de baisser, ce qui est également un facteur posi- tif pour les marchés. Cependant, il ne faut pas négliger certains élé- ments d’incertitude, notamment liés aux politiques tarifaires amé- ricaines et à leurs répercussions sur l’économie mondiale. F.N.H. : Y a-t-il un risque de surévaluation du marché marocain ? J. B. : Il commence à apparaître. L’écart entre la croissance du PIB et celle de l’indice MASI atteint un niveau historiquement élevé. Le PER prospectif du MASI est aujourd’hui autour de 21, proche du seuil d’alerte que nous fixons à 22. Cela suggère qu’il existe encore un potentiel de hausse -

 Tarik Amiar

 Jérôme Bouangel

10% des bénéfices des sociétés cotées en 2024. Ces prévisions ont été largement confirmées par les publications. Plusieurs sociétés ont d’ailleurs commu- niqué des perspectives encou- rageantes pour 2025. C’est le cas, par exemple, de Maroc Telecom qui anticipe une légère hausse de son chiffre d’affaires, une stabilité de son Ebitda et le maintien de ses investissements à hauteur de 20% du chiffre d’affaires hors licences. Mutandis table sur une progres- sion de 10% de son EBE et de 10 à 15% de son résultat courant, notamment grâce à la montée en régime de l’usine de Dakhla. CFG Bank prévoit, quant à elle, une croissance de plus de 20% de son RBE et au moins 12% de son RNPG. Globalement, plus de la moitié des sociétés cotées - représentant environ 80% de la capitalisation - ont publié des résultats en hausse. Seules 16 sociétés affichent des replis, et 7 sont déficitaires. C’est un cli- mat plutôt favorable pour les investisseurs.

Finances News Hebdo : Après un épisode mar- qué par une forte volati- lité, notamment à la suite de l’escalade commerciale impulsée par Donald Trump, la Bourse de Casablanca semble reprendre des couleurs. Où en est-on aujourd’hui ? Tarik Amiar : En effet, le MASI a frôlé récemment le seuil des 18.000 points, un niveau que nous avions identifié comme cible lors de notre interven- tion au Salon de l’épargne en novembre dernier. Ce rebond a été favorisé par la décision surprise de Bank Al-Maghrib en mars de baisser son taux direc- teur de 25 points de base, une mesure qui a clairement soutenu le marché. Par ailleurs, nous anticipions une croissance de 5% des chiffres d’affaires et de

Plus de la moitié des sociétés cotées - soit environ 80% de la capitalisation - ont publié des résultats en hausse.

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et la Coupe du monde 2030 ont renforcé également la confiance de cette catégorie d’investisseurs. Par ailleurs, la digitalisation crois- sante des services d’intermédia- tion facilite l’accès aux marchés et répond aux attentes d’un public plus jeune, à la recherche de sim- plicité et de transparence. Le retour des particuliers s’inscrit- il dans une dynamique durable ou résulte-t-il simplement d’un cycle haussier du marché ? Difficile à dire à ce stade. Si la performance du Masi a certainement joué un rôle déclencheur, d’autres élé- ments comme l’élargissement de l’offre, la modernisation des plate- formes de trading et une meilleure accessibilité pourraient contribuer à installer ce mouvement dans la durée. À noter enfin que ces évolutions s’inscrivent dans un mouvement plus large : celui d’une réappro- priation de l’investissement par les particuliers, face à une offre bancaire plus mature, à des taux sans risque plus stables, et à une prise de conscience croissante de l’importance d’investir en actions pour valoriser son épargne. ◆ L’industrie de la gestion collective a poursuivi sa dynamique, en affichant une progression signifi- cative de ses principaux indicateurs. L’actif net des Organismes de placement collectif (OPC) a atteint 783 milliards de dirhams, enregistrant une hausse de +17,6% par rapport à l’exercice précédent. Le nombre total de fonds s’est élevé à 680 à fin décembre 2024, dont 589 OPCVM, 55 Organismes de place- ment collectif immobi- lier (OPCI), 20 Fonds de placement collectif en titrisation (FPCT) et 16 Organismes de placement collectif en capital (OPCC). Forte dynamique pour la gestion collective

 En 2024, les investisseurs individuels marocains ont signé un retour remarqué à la Bourse de Casablanca.

Bourse de Casablanca Percée record des investisseurs individuels en 2024 Les investisseurs particuliers sont de retour sur la place casablancaise. C’est l’un des enseignements majeurs du rapport «Le marché des capitaux en chiffres 2024» de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), qui met en lumière une dynamique nouvelle du côté des personnes physiques. Par Y. Seddik

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eur absence se faisait sentir, leur retour encore plus : en 2024, les particuliers ont marqué les esprits à la Bourse de Casablanca. En effet, le nombre de comptes-titres détenus par des personnes phy- siques a franchi, pour la première fois, la barre des 200.000, attei- gnant 215.802 comptes à fin 2024, en hausse de plus de 20% sur un an. Un seuil historique et symbo- lique qui traduit un regain d’intérêt fort pour la Bourse de Casablanca, après plusieurs années de partici- pation en demi-teinte. Cette progression s’est accom- pagnée d’une montée en puis- sance des clients actifs sur les plateformes de Bourse en ligne, dont le nombre a doublé pour atteindre près de 12.000. Ces profils, plus autonomes dans leur prise de décision et considérés

les plus actifs, incarnent une nou- velle génération d’investisseurs, sensible à la facilité d’accès et à la réactivité que permet le digital. Plus globalement, les sociétés de Bourse ont enregistré une hausse de 26% du nombre total de clients actifs sur le marché, avec 14.564 investisseurs recensés à fin 2024, dont une large majorité de per- sonnes physiques marocaines (11.931). La montée en puissance des particuliers s’observe également dans les volumes. En 2024, ils ont représenté 25% des achats sur le marché central, contre 14% un an plus tôt. Ils rejoignent ainsi les OPCVM (32%) et les personnes morales marocaines (32%), dans un marché désormais plus équi- libré entre les différents profils d’investisseurs.

IPO, digitalisation et bonne orientation du marché Plusieurs facteurs ont contribué à ce regain d’intérêt. La hausse marquée du MASI, en progression de 22,2% sur l’année, a d’abord ravivé l’attrait pour les actions. Le succès des introductions en Bourse et des opérations d’aug- mentation de capital a également joué un rôle important. Le dernier exemple le plus marquant reste l’IPO de CMGP Group, dont la souscription a été multipliée par plus de 37 fois, avec une forte participation des particuliers, qui ont représenté plus de la moitié de la demande. La maîtrise de l’inflation 2024, l’as- souplissement monétaire de Bank Al-Maghrib, et des perspectives économiques positives liées à des événements comme la CAN 2025

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Filière sucrière Cosumar prête pour un nouveau cycle de croissance

pu emblaver 40.000 hectares, avec une production attendue de 330.000 tonnes de sucre blanc issu des plantes sucrières. Les dernières pluies survenues aux mois de mars et avril ont contribué à l’amélioration signi- ficative des performances agro- nomiques, notamment le rende- ment et la richesse en sucre, facteurs déterminants pour l’ac- croissement des revenus des agriculteurs. Cette dynamique repose également sur des outils concrets: l’introduction des drones, des capteurs intelligents, de l’irrigation de précision, ou encore de la fertilisation raison- née adaptée à chaque parcelle… Ces technologies, aujourd’hui déployées à grande échelle, per- mettent à nos agriculteurs par- tenaires de mieux maîtriser leurs charges, d’économiser l’eau,… et partant améliorer l’attractivité économique de la filière. Grâce à la généralisation de l'irri- gation de précision, notamment du goutte-à-goutte, les exploitants partenaires réalisent aujourd'hui une économie moyenne de 25% d’eau par rapport aux méthodes traditionnelles. L’intégration de capteurs intelligents et de solu- tions basées sur l’intelligence artificielle (permettant un ajuste- ment en temps réel des apports hydriques selon les besoins réels des plantes sucrières) permet d’atteindre jusqu’à 55% d’éco- nomie d’eau. Ces avancées concrètes traduisent l'engage- ment collectif pour une gestion plus efficiente et plus durable des ressources hydriques sur les périmètres sucriers. F. N. H. : Cela vous rend- il plus optimistes pour la campagne prochaine 2025/2026 ? Avez-vous déjà entamé les prépara- tifs ? H. M. : Absolument. Le Groupe Cosumar est prêt pour la pro- chaine campagne, avec une feuille de route claire et des objectifs ambitieux. Les prépara- tifs sont déjà lancés sur le terrain: planification des emblavements, sécurisation des semences et des intrants, mobilisation de nos

Le Groupe s’appuie sur un modèle d’agrégation unique au Maroc, une interprofession solide et une feuille de route ambitieuse pour renforcer la souveraineté alimentaire et consolider ses capacités d’export à partir de 2026. Hassan Mounir, DG de Cosumar, revient pour Finances News sur les ambitions en matière de production sucrière locale, les innovations agricoles déployées et les leviers de résilience face au stress hydrique.

Propos recueillis par A. Hlimi

nel et profondément marquant. Sur notre stand, nous avons mis en avant les dernières innova- tions déployées dans l’amont agricole : agriculture de préci- sion, gestion intelligente de l’eau, outils digitaux, accompagnement technique offert à nos agricul- teurs partenaires. Ces leviers permettent de préserver durable- ment les ressources naturelles, de moderniser les pratiques agri- coles et, surtout, d’améliorer les rendements et les revenus des agriculteurs. Le succès a été au rendez-vous : notre stand a attiré un large public, aussi bien des citoyens curieux de comprendre le fonc- tionnement de la filière sucrière que des acteurs du B2B, avec les- quels nous avons pu engager des échanges fructueux. Cette dyna- mique a d’ailleurs été récompen- sée par le Prix du Meilleur Stand du pôle agroalimentaire de cette édition, une belle reconnaissance du travail collectif mené par nos équipes.

Nous avons également valorisé le travail remarquable de nos agriculteurs partenaires, ces hommes et femmes qui, au quoti- dien, font vivre la chaîne sucrière marocaine. Nous avons même organisé plusieurs Master class ayant réuni plus de 400 agri- culteurs, afin de leur présenter les dernières innovations tech- niques, tout en menant un travail de sensibilisation approfondi sur la gestion raisonnée de l’eau, un enjeu majeur pour l’avenir. F. N. H. : La campagne agri- cole actuelle semble enga- gée. Avez-vous une bonne visibilité sur ses résultats ? H. M. : En effet, nous disposons d’une meilleure visibilité sur la campagne 2024/2025 en cours, qui évolue dans des conditions satisfaisantes malgré un début d’année marqué par une séche- resse persistante. Grâce à l’engagement de tous les partenaires – agriculteurs, asso- ciations, autorités -, nous avons

Finances News Hebdo : Quel regard portez-vous sur la participation de Cosumar à cette 17 ème édition du SIAM ? Hassan Mounir : Notre par- ticipation à cette 17 ème édition du SIAM s’inscrit dans une démarche de dialogue, de valori- sation des efforts collectifs et de partage d’innovations. Comme chaque année, cet évènement stratégique pour notre Groupe constitue à la fois une vitrine de nos avancées, une opportunité d’échanges avec nos partenaires, de rencontre avec la presse et aussi un rendez-vous de proxi- mité avec le grand public. Nous avons eu l’honneur et l’im- mense privilège d’accueillir Son Altesse Royale le Prince Héritier Moulay El Hassan sur notre stand lors de l’inauguration officielle du Salon. Sa présence, empreinte de bienveillance et de prestige, restera pour nos équipes et pour l’ensemble de la filière sucrière marocaine un moment exception-

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