ECONOMIE
21
FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 8 MAI 2025
en Afrique et dans la région MENA, tout en veillant à ne pas aggraver les déséquilibres régionaux existants. Il devient donc crucial de renforcer l’efficience de l’investissement public, notamment dans les régions les moins développées, en mettant en place un cadre rigoureux d’évaluation ex ante, en renforçant les capacités techniques locales, et en définissant des critères de priorisation fondés sur les besoins économiques, sociaux et environnementaux propres à chaque région. À défaut de ces mesures structurelles, l’effort national pourrait involontairement renforcer les désé- quilibres régionaux, contredisant ainsi les ambitions de la régionalisation avancée et les objectifs du Nouveau modèle de développement. F. N. H. : Le nouveau modèle de développement vise une répartition plus équitable des ressources. Quelles mesures concrètes sont envisagées pour réduire les écarts de PIB par habitant ? Pr H. E. : Le nouveau modèle de développement fixe un objectif ambi- tieux : réduire les disparités écono- miques entre les régions du Maroc. Parmi les mesures structurantes qu’il préconise, figure le développement de stratégies sectorielles réalistes, accompagnées de déclinaisons régionales elles aussi adaptées aux spécificités économiques, aux dota- tions budgétaires et aux ressources propres à chaque territoire régional. Chaque région dispose en effet de ses atouts et de ses besoins spécifiques : Tanger se distingue par son potentiel logistique et industriel, Béni Mellal- Khénifra et Fès-Meknès par l’agro- industrie, et Marrakech-Safi par son dynamisme touristique. Ces stratégies doivent s’appuyer sur des critères clairs de priorisation des projets : impact socioéconomique, viabilité, et surtout, équité territoriale. Le renfor- cement de l’évaluation ex post des investissements est également essen- tiel pour mesurer leur impact réel, tirer les enseignements nécessaires et ajuster les politiques publiques régio- nales de manière plus ciblée. En parallèle, le NMD met l’accent sur la diversification économique des territoires comme levier pour une croissance plus équilibrée. Il s’agit de développer des écosystèmes
sion territoriale tout en optimisant les ressources disponibles. Cependant, un obstacle majeur per- siste : le déficit de coordination entre les différents niveaux de gouvernance, national, régional et local, ainsi que l’absence d’un dispositif structuré de suivi physique et de pilotage des pro- jets. Ce manque de coordination et de suivi limite l'efficacité des investisse- ments publics. Si ces failles ne sont pas comblées, les efforts engagés
Sans renforcement des capacités régionales et sans priorisation adaptée, le potentiel de convergence restera largement théorique.
industriels locaux dans les régions moins avancées, tout en valorisant les secteurs à fort potentiel spéci- fique: la pêche à Dakhla, le commerce dans l’Oriental ou encore l’agriculture
dans les zones à dominante rurale. Ce modèle combine la spécialisation éco- nomique des régions avec une logique de complémentarité à l’échelle natio- nale, permettant de renforcer la cohé-
www.fnh.ma
Made with FlippingBook flipbook maker