ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 8 MAI 2025
Culture de l’amandier Une filière de niche à fort potentiel de développement La production nationale annuelle moyenne atteint plus de 160.000 tonnes, plaçant le Royaume à la cinquième place mondiale. Dans le cadre de Génération Green, il est prévu la plantation de 108.000 hectares à l’horizon 2030. Par C. Jaidani
une plante qui s’adapte par- faitement au climat semi-aride du pays. Il lui faut à peu près 400 mm de pluies par an, soit quasiment la moyenne natio- nale pour assurer de bonnes récoltes. A cet égard, elle est recommandée pour ses qua- lités de résilience face à la sécheresse. Son système racinaire lui permet d’accé- der facilement à l’eau et aussi de constituer des réserves» , souligne Mohamed El Filali, conseiller agricole. Et de poursuivre que «l’arbre supporte également d’autres aléas climatiques comme le froid et la grêle. La culture peut être pratiquée dans tous les genres de terroir, notamment dans les terrains accidentés. Assurant un bon rendement à l’hectare, c’est une bonne alternative pour les cultures bours comme la céréaliculture. L’amandier a également des qualités écologiques impor- tantes, comme la lutte contre l’érosion». L’activité joue également un rôle social très important par- ticulièrement chez les petits paysans, car 80% des exploi- tations de l’amandier sont de petites surfaces, n’excédant généralement pas un hectare. Elles sont localisées dans les régions bours, qui utilisent des variétés de type «beldi». «Ces variétés sont certes résis- tantes à la sécheresse, mais elles sont moins rentables par rapport à d’autres, notamment celles étrangères. Toutefois, celles-ci sont capricieuses car elles nécessitent beaucoup d’eau et un entretien régu- lier et rigoureux. Par ailleurs, les variétés marocaines sont appréciées pour leur qualité. Il est donc judicieux de les valo- riser et les promouvoir dans le cadre de coopératives ou d’associations. Certains pro- duits dérivés comme Amlou ou l’huile d’amande sont très demandés tant au niveau natio- nal qu’à l’export pour leurs qualités alimentaires, cos- métiques et thérapeutiques», conclut El Filali. ◆
Le nouveau contrat- programme table sur une production d’amandes de 250.000 tonnes par an à l’horizon 2030.
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elevant de la province de Tiznit, Tafraout a abrité récemment la 12ème édition du festival de l’amandier. Ce rendez-vous annuel, qui a vu la participation de 100 exposants et la pré- sence de 100.000 visiteurs, a été une occasion de mettre en valeur la filière et d’exposer les dernières nouveautés. Avec une superficie de 246.000 ha, le secteur assure une pro- duction nationale annuelle de plus de 160.000 tonnes et génère un chiffre d’affaires moyen d’un milliard de DH.
Grâce à ce volume, le Royaume occupe la cinquième place mondiale derrière les Etats- Unis, l’Australie, l’Espagne et la Turquie. L’activité est pratiquée dans plusieurs régions du Royaume, particulièrement celles monta- gneuses, où elle a une pré- sence ancestrale, puisque des fouilles archéologiques ont montré que les Romains l’exerçaient dans la région de Volublis. Elle est présente éga- lement dans la région de Fès- Meknès, l’Oriental, le Moyen- Atlas et Al Hoceima. Présent à cet événement, Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, du Développement rural, de la Pêche maritime et des Eaux et Forêts, a mis en
exergue les atouts de la filière qui joue un rôle économique et social important en matière de création d’emploi et de diversi- fication des sources de revenu. En effet, elle assure plus de 27 millions de journées de travail par an. Dans le cadre de Génération Green, un nouveau programme sera conclu entre l’Etat et les professionnels, où il est prévu la plantation de 108.000 hectares à l’horizon 2030, avec l’objec- tif d’atteindre une production totale de 250.000 tonnes. «Après l’olivier, la culture de l’amandier est la deuxième filière du secteur arboricole. L’intérêt pour cette acti- vité s’explique par différents aspects. Tout d’abord, c’est
Les variétés marocaines sont certes résistantes à la sécheresse, mais elles sont moins rentables par rapport aux variétés étrangères.
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