POLITIQUE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 8 MAI 2025
Le port de Dakhla- Atlantique en voie de devenir un hub logistique continental.
Initiative atlantique
lifiée d’ «aubaine» pour les trois pays «enclavés» . En proposant un accès maritime sécurisé et structuré, notam- ment à travers le développe- ment d'infrastructures logis- tiques et énergétiques, le Maroc se positionne comme le facili- tateur d’un corridor stratégique vers l’ouest. L’idée ne se limite pas à une simple ouverture por- tuaire; elle vise à redéployer les flux commerciaux, impulser l’électrification rurale grâce à des projets comme le gazoduc Nigeria-Maroc, le port atlantique de Dakhla, en voie de devenir un hub logistique continental, ou encore le renforcement des infrastructures aux postes-fron- tières de Guergarat et Amgala. Elle vise aussi à renforcer la souveraineté alimentaire de la région via la production locale d’engrais phosphatés. «Avec près de 70 millions de citoyens concernés dans les trois pays sahéliens, ces ini- tiatives offrent de réelles pers- pectives de transformation, à la fois sur les plans économique, culturel et civilisationnel. Le Maroc se positionne ainsi en médiateur du retour du Sahel sur la carte des grandes routes d’échanges» , précise Bouden. L’initiative constitue donc une réponse intégrée aux défis interconnectés du Sahel : insé-
Une alternative plus que bénéfique Et si l’avenir du Sahel se jouait désormais sur les rives de l’Atlantique ? À travers l’initiative royale, le Maroc trace un corridor d’opportunités pour les pays enclavés du Sahel et impulse une reconfiguration du Sud global tournée vers l’action, l’inclusion et la souve- raineté partagée. Par Désy M. L
a récente réception solennelle par le Roi Mohammed VI, au palais royal de Rabat, des ministres des Affaires étran- gères du Burkina Faso, du Mali et du Niger, membres fondateurs de l’Alliance des États du Sahel (AES), est un signal fort dans la recomposition géopolitique de l’Afrique. Cette rencontre, au- delà de son caractère diploma- tique, consacre l’initiative royale pour l’Atlantique comme vec- teur d’intégration régionale, de sécurité collective et de souve- raineté partagée dans l’espace du Sud global. «Cette audience constitue un message de soutien décisif et de haut niveau du Royaume du Maroc à ses pays frères de la région sahélienne. Elle représente également une mise en œuvre concrète de l’orien-
des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Rabat propose une alternative : une ouverture vers l’ouest, fondée sur la co- construction, le respect mutuel et la solidarité active, loin des tutelles et des conditionnalités classiques. Ce projet intégrateur intervient «à un moment où chacun de nos pays était dans une sorte de confinement politique, éco- nomique, et nous subissions la pression de l'enfermement» , avait déclaré, juste après l’au- dience royale, Karamoko Jean Marie Traoré, ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso. Pour son homologue malien Abdoulaye Diop, cette initiative permettra de «renfor- cer également la paix et la sécu- rité» au Sahel, et le Nigérien Bakary Yaou Sangaré l'a qua-
tation exprimée par Sa Majesté le Roi dans son discours à l’oc- casion du 48e anniversaire de la Marche Verte, annonçant le lancement de l’Initiative royale pour faciliter l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique» , affirme Mohamed Bouden, pro- fesseur universitaire, expert en relations internationales et pré- sident du Centre Atlas d'ana- lyse des indicateurs politiques et institutionnels. En effet, l’initiative «Atlantique» part d’un constat simple : sans accès aux mers, les économies sahéliennes sont structurelle- ment pénalisées, étouffées entre l’enclavement géogra- phique, l’insécurité croissante et l’isolement diplomatique. À l’heure où le Burkina Faso, le Mali et le Niger actent leur sortie de la Communauté économique
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