P OLITIQUE
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JEUDI 21 SEPTEMBRE 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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Quel Maroc de l’après-séisme ? D ans le déroulé de la vie sociale des deux décennies écoulées figurent en bonne place de fortes séquences : les séismes d'Al Hoceima Par Mustapha Sehimi Professeur de droit (UMVR) & Politologue
(chômage, maladies, situation de han- dicap,...). Le monde rural, il ne doit plus être confondu avec l'agricole; il importe en effet de considérer désormais les infrastructures et les différents services sociaux, économiques et environne- mentaux, comme des finalités en soi, mais autrement. Cela veut dire quoi ? Qu'ils sont des moyens mobilisés pour de nouvelles approches de développement, cen- trées sur l'humain, et plus globalement sur l'amélioration des conditions de travail et de vie des populations. C'est à cette aune-là qu'il faut retenir l'indi- cateur de réussite des programmes et des projets. Des approches et des démarches innovantes et participatives des acteurs sur le terrain sont ainsi à prioriser. La qualité du management des services publics est à améliorer; la coordination est à renforcer; les poli- tiques sectorielles de l'efficience dans de nombreux domaines (santé, édu- cation, agriculture), sont à marquer du sceau de programmes d'infrastructures de base, de programmes de tourisme rural et d'artisanat. De la cohérence et de l'intégration : voilà un nouveau cahier de charges. Tout cela commande une mise à plat des dispositifs actuels relatifs au déve- loppement du monde rural. Un réfé- rentiel manque cependant à l'appel : celui de l'adoption d'une loi-cadre. Le CESE l'a proposée dans ses recom- mandations dans un rapport de ... 2017! Plus encore : il doit se prolonger par un code rural. Les contrats-pro- grammes État-régions sont à revoir sur la base de plans d'action affinés, en se déclinant jusqu'aux provinces et même aux communes rurales. Les statuts juridiques des terres doivent connaître une profonde réforme pour répondre au morcellement continu des terres, à l'urbanisation ainsi qu'aux mutations démographiques et sociales. Les centres ruraux sans plan d'aména- gement sont à mettre à niveau. Au final, l'on ne peut plus continuer comme par le passé; il faut se mobiliser
du 24 février 2004 et d’Al Haouz. Il faut y ajouter le mouvement social du 20 février 2011 qui a été jugulé avec une réponse institutionnelle et politique traduite par la nouvelle Constitution du 29 juillet 2011. Avec courage et sagacité, SM le Roi a réussi à agréger et faire basculer les attentes et les aspirations de la communauté natio- nale vers un nouveau projet institution- nel, rassembleur et fédérateur. Et puis la pandémie Covid 19 : une grande épreuve nationale durant les années 2020-2021. La réponse de l'État a été rapide, puissante et multiforme. Saluée à l'international, elle a été l'expression d'une mobilisation exceptionnelle des possibilités d'action et d'organisation : contenir le fléau et réduire son impact et ses conséquences tant sur les plans sanitaire qu'économique et social. Un immense défi Les séismes d'Al Hoceima et d'Al Haouz relèvent, eux, d'une autre comptabilité : celle des catastrophes naturelles. A la date du mardi 19 septembre, le bilan est de quelque 3.000 morts et de près de 6.000 blessés, dont 1.105 dans un état grave. Quant au bilan social et éco- nomique, il est catastrophique, avec plus de 6.000 douars détruits et plus de 300.000 personnes sinistrées, dont 100.000 sont des enfants. Le Maroc fait face à cette grande épreuve nationale. Le défi est immense. Le Souverain a pris en main les multiples chantiers à l'ordre du jour : des mesures d'ur- gence de secours; une feuille de route déclinée dans ses grandes lignes; et des prolongements programmatiques et sectoriels dans pratiquement tous les domaines. La visite royale au che- vet des blessés à l'hôpital Ibn Sina de
Marrakech a été un moment fort des derniers jours. Elle était l'expression renouvelée de son empathie, de sa sol- licitude, aussi sa marque - le label de son règne... Monde rural : un nouveau cahier de charges Cela dit, comment préparer le Maroc de l'après-séisme ? Par-delà la tragédie d'Al Haouz, force est de faire ce constat : le paradigme actuel applicable au monde rural n'est plus pertinent ni opératoire, tant s'en faut. L'on a tellement vanté dans un certain discours officiel le Plan Maroc Vert (PMV). Cette stratégie a donné des résultats et contribué à moderniser le secteur (moderne) de l'agriculture et les exportations. Mais qu'en est-il du secteur traditionnel, vivrier, de subsistance, gros employeur dans les campagnes ? La polarisation sociale et territoriale s'est accentuée : écart de niveau de vie, dans le secteur éducatif aussi, dans l’accès aux infras- tructures et aux services essentiels ainsi que face aux risques sociaux
Le Souverain a pris en main les mul- tiples chan- tiers à l'ordre du jour.
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