F OCUS AGRICOLE
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JEUDI 21 SEPTEMBRE 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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Activités vivrières
◆ Utilisant moins de produits chimiques et de ressources hydriques, elles permettent de préserver l’environnement. ◆ De type bio, la production est de plus en plus sollicitée par les consommateurs. Pourquoi il faut préserver ce mode d’exploitation
de subsistance. Certes, elle est moins performante que l’agriculture moderne, ne génère qu’un faible rende- ment et expose parfois les exploitants à la pauvreté. Toutefois, elle présente de nombreux avantages, dont la préservation de l’environne- ment. En cela, elle utilise des moyens naturels, ne faisant appel qu’à un minimum de ressources hydriques mobi- lisables. Et le plus souvent, l’apport en eau est de type pluvial. Il s’agit de petites exploita- tions de moins de 3 hectares implantées dans des terres bours ou dans les régions montagneuses. Utilisant un système de rotation ou de jachère, elle assure moins d’érosion et d’épuisement du sol. Cela permet de gar- der une certaine biodiversi- té. Il faut dire que l’intérêt
de l’activité est d’assurer la subsistance à la population concernée, qui cohabite avec les aléas climatiques les plus extrêmes. «La dernière crise alimentaire a montré l’intérêt de l’agri- culture vivrière. Elle est très importante pour la population rurale dispersée ou enclavée. Cette population a un niveau de vie limité. De ce fait, elle n’a pas les capacités pour assurer les investissements d’une production moderne. Certes, cela ne donne pas toujours de bonnes récoltes, mais elle a l’avantage d’utili- ser un savoir-faire ancestral en utilisant des fertilisants naturels comme le fumier ou le compost, et elle est moins dépendantes des intrants industriels qui sont pour la plupart importés. Vu la nature des terrains accidentés, elle recourt très peu à la méca- nisation. Elle fait donc appel à une main-d’œuvre dans un cadre familial, créant un élan
ont apporté leur soutien à ce sujet. Il est question de déve- lopper une agriculture soli- daire et intégrée basée sur la diversification et l’intensifica- tion des cultures. «Il est important de prendre en considération les spé- cificités de chaque région. En fonction des conditions agro climatiques, il est pos- sible de favoriser certaines filières plus résilientes et plus rentables. Pour les activités les plus pratiquées comme les céréales ou les légumi- neuses, il est nécessaire de bien choisir les semences et de revoir le mode de produc- tion. Afin d’appuyer l’intégra- tion verticale, la création de coopératives et d’association permettra de bien accom- pagner techniquement les exploitants et d’assurer une bonne commercialisation et une promotion des produits. Par ailleurs, il faut capitali- ser sur le caractère bio des cultures dont les produits sont de plus en plus sollicités par les consommateurs, où les fellahs concernés peuvent réaliser une importante valeur ajoutée» , explique Mouhajir. Outre le mode de produc- tion traditionnel et peu com- pétitif, l’agriculture vivrière est impactée par d’autres éléments, dont la faiblesse des infrastructures de base, notamment les routes et les services publics. L’enclavement des exploita- tions rend difficile la promo- tion des produits dans de bonnes conditions. ◆
L’ agriculture vivrière est un mode d’exploi- tation tradition- nel qui persiste dans le Royaume. Orienté essentiellement vers l’auto- consommation, le surplus de la production est soit stocké, soit écoulé sur le marché. Ce mode de production était largement utilisé dans le pays avant l’arrivée du protectorat qui a lancé une révolution agricole en introduisant de nouvelles techniques, de nou- velles cultures et des intrants principalement chimiques. Se basant sur l’irrigation, il est de type intensif et destiné majoritairement à l’exporta- tion. Mais ces derniers temps, de nombreuses voix s’élèvent pour préserver l’agriculture Par C. Jaidani
L’agriculture de subsis- tance pré- sente de nombreux avantages, dont la pré- servation de l’environne- ment.
de solidarité», souligne Abderrahim Mouhajir, ingénieur agronome et consultant en agricul- ture. Comment peut-on alors améliorer les perfor- mances de l’activité
Techniquement, le rendement de l’agriculture vivrière peut être amélioré tout en gardant son aspect ancestral.
tout en gardant son aspect ancestral, en utilisant moins de technologie et en veillant à préserver l’environnement ? De nombreux organismes internationaux, dont l’Orga- nisation mondiale de l’agri- culture et de l’alimentation (FAO) et la Banque mondiale,
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