BOURSE & FINANCES
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 13 MARS 2025
Réforme fiscale L’informel en ligne de mire
ciaux, la DGI prévoit une approche progressive pour l’adoption du sys- tème e-facturation, en commen- çant par les grandes entreprises. Cette transition sera accompa- gnée de formations et d’un soutien technique pour aider les petites et moyennes entreprises, souvent réticentes à passer au numérique. De plus, la réforme prévoit égale- ment des mesures d’accompagne- ment et des exonérations fiscales. Un autre levier fondamental de cette réforme est la réduction du poids du cash dans l’économie. Environ 400 milliards de dirhams circulent hors du circuit bancaire, limitant la capacité des banques à financer l’économie réelle. Le gou- vernement entend capter ces fonds et les réintroduire dans le système bancaire via une régularisation des avoirs informels. L’intégration progressive du cash informel pourrait permettre aux banques d’octroyer plus de crédits, notamment aux TPME. Ceci pour dynamiser l’investissement et amé- liorer le financement des infrastruc- tures publiques et privées. Entre transparence fiscale et équilibre social Cependant, cette transparence accrue suscite des inquiétudes. Pour certains secteurs historique- ment opaques, l’obligation de fac- turation et l’intégration à la TVA risquent d’entraîner une hausse des prix, qui sera supportée par le consommateur. Pour y remédier, Edman affirme qu’ «il est essentiel d’adopter une approche graduelle et ciblée. L'introduction de régimes fiscaux simplifiés et forfai- taires pour les petites entreprises des secteurs informels permettrait de réduire la charge fiscale et admi- nistrative, limitant ainsi l'impact direct sur les prix» . De plus, «des exonérations fiscales temporaires ou des réductions de TVA pour les entreprises vulnérables, notamment celles à faible marge bénéficiaire, aideraient à maintenir des prix com- pétitifs tout en facilitant leur transition vers l’économie formelle» , conclut-il. A noter que la réussite de cette réforme dépendra en grande partie de la confiance que les citoyens accorderont à l’administration fis- cale. ◆
rale des impôts (DGI) relative aux mesures fiscales de la Loi de Finances 2025 constitue le cadre structurant de cette réforme. Parmi les principales disposi- tions, figurent le renforcement des contrôles fiscaux, l’harmonisation des dispositifs fiscaux et l’encadre- ment des procédures de régulari- sation pour les acteurs du secteur informel. La circulaire met éga- lement l’accent sur l’instauration de la facturation électronique et la simplification des règles fiscales, afin d’améliorer la collecte des impôts et de lutter efficacement contre la fraude fiscale. L La réforme fiscale de 2025 s’annonce comme un changement de paradigme, où l’impôt devient une donnée tracée en temps réel et où l’économie informelle perd progressivement son opacité. Toutefois, son succès dépendra de l’équilibre entre incitation et contrainte. Par Désy M.
e Maroc amorce une réforme fis- cale majeure en 2025, une refonte profonde visant à intégrer pleine- ment le secteur informel dans le circuit formel. En toile de fond, un enjeu de taille : capter les flux financiers échappant à l’impôt et moderniser la gestion des recettes publiques. Chaque année, près de 40 milliards de dirhams échappent aux caisses de l’État en raison de l’évasion fiscale et de l’économie informelle, selon le Fonds monétaire inter- national (FMI). L'informel repré- sente près de 77% des emplois et environ 30% du PIB marocain, un chiffre qui illustre à la fois son poids économique et son impact sur les recettes publiques. L’un des objec- tifs majeurs de la réforme est donc d’inciter les travailleurs de l’infor- mel à se formaliser, notamment via la simplification des procédures fiscales et l’instauration d’un cadre incitatif. La circulaire de la Direction géné-
en temps réel, réduisant ainsi la fraude et l’évasion fiscale. Il ne s’agit pas seulement d’une moder- nisation technique, mais bien d’une transformation radicale du rapport entre l’État et l’économie. «Ce système devrait permettre de limiter l’utilisation de la monnaie liquide, souvent utilisée dans l’infor- mel, et encourager les transactions via des moyens électroniques, tels que les virements bancaires et les cartes de crédit, contribuant ainsi à une plus grande transparence financière» , estime Hassan Edman, professeur d’économie et de ges- tion à la Faculté des sciences juri- diques, économiques et sociales d’Agadir. L’incitation à l’adoption de la signa- ture électronique et l'optimisation des contrôles fiscaux permettront d’assurer la conformité et la sécuri- té des factures tout en garantissant l’intégration harmonieuse du sec- teur informel. Pour favoriser l’adhé- sion de tous les acteurs commer-
Facturation électronique L’un des piliers de cette réforme repose sur la facturation élec- tronique, dont la mise en place progressive à partir de 2026 vise à capturer les flux économiques invisibles à l’administration fiscale. Cette mesure offrira à l’État une visibilité inédite sur les transactions
Selon le FMI, près de 40 milliards de dirhams échappent aux caisses de l’État en raison de l’évasion fiscale et de l’économie informelle.
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