BOURSE & FINANCES
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 13 MARS 2025
Liquidité bancaire Des devises en hausse, mais des banques sous tension
Hausse de la circulation fiduciaire
L’un des principaux facteurs expli- quant cette situation est la pro- gression soutenue de la circula- tion fiduciaire, qui devrait encore augmenter de 8,3% en 2025 et de 7,8% en 2026. L’économie maro- caine reste fortement ancrée dans l’utilisation du cash, un phéno- mène amplifié par des habitudes socioculturelles et un niveau encore élevé d’informalité. Cette tendance prive les banques d’une part importante des dépôts qui pourraient autrement être mobi- lisés pour financer l’économie. Selon un expert économiste, «la forte demande de monnaie fiduciaire, combinée à un usage encore limité des paiements digi- taux, freine la circulation moné- taire et aggrave le déficit de liqui- dité des banques. Une grande partie des transactions, notam- ment dans le commerce informel et certains services, se fait encore en espèces, ce qui limite la réinté- gration des fonds dans le circuit bancaire. Pour inverser cette ten- dance, il est essentiel d’encoura- ger la digitalisation des paiements à travers des incitations fiscales et une meilleure éducation finan- cière». Face à ces tensions, la Banque centrale a déjà intensifié ses injec- tions de liquidité, atteignant 136,6 milliards de dirhams au 6 mars 2025. Mais, malgré ces interven- tions, le besoin structurel de refi- nancement des banques conti- nue de croître, rendant nécessaire une approche plus globale pour contenir la pression sur la liquidité bancaire. Si Bank Al-Maghrib peut pour- suivre ses interventions sur le mar- ché monétaire en servant la tota- lité des demandes des banques lors des avances à 7 jours, une modernisation plus profonde du système de paiements semble indispensable pour favoriser un retour plus rapide des fonds dans le circuit bancaire. Une réforme du marché du crédit permettrait éga- lement d’optimiser l’allocation des ressources financières, en facili- tant l’accès au financement pour les PME et en développant la titri- sation des créances bancaires. ◆
Malgré des réserves en devises solides et des flux financiers extérieurs dynamiques, la liquidité bancaire au Maroc continue de se détériorer. L’augmentation de la circulation fiduciaire et la forte demande de crédit exercent une pression grandissante sur les banques, poussant Bank Al-Maghrib à intensifier ses interventions. Mais ces solutions de court terme suffiront-elles à inverser la tendance ? Par Gh. Bennani
La Banque cen- trale a déjà intensifié ses injections de liquidité, atteignant 136,6 milliards de dirhams au mars 2025.
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algré des entrées de devises dynamiques, le déficit de liquidité bancaire au Maroc ne cesse de s’aggraver. Cette situation para- doxale met en évidence les fra- gilités structurelles du système monétaire national et la nécessité d’adopter des solutions de fond pour préserver la stabilité finan- cière. Alors que les flux extérieurs progressent, consolidant les réserves en devises, la liquidité bancaire subit une pression crois- sante. Selon Bank Al-Maghrib, le déficit de liquidité devrait atteindre 164,6 milliards de dirhams en 2025 et 192,3 milliards en 2026, contre 137,3 milliards en 2024. Cette trajectoire inquiétante s’ex- plique en grande partie par une balance commerciale toujours déficitaire. Si les exportations connaissent une hausse soute- nue, notamment grâce au dyna- misme de l’industrie automobile
et des phosphates, elles restent insuffisantes pour compenser l’augmentation des importations. La forte progression des achats de biens d’équipement et de pro- duits finis alourdit le déficit com- mercial et limite l’impact positif des flux entrants de devises sur la liquidité bancaire. Dans ce contexte, le Maroc peut compter sur trois grandes sources de financement exté- rieur: les recettes touristiques, les transferts des Marocains résidant à l’étranger et les investissements directs étrangers. Le secteur du tourisme continue d’afficher une belle dynamique, avec des recettes attendues à 127,7 milliards de dirhams en 2025 et 133,8 milliards en 2026, portées par une meilleure connectivité aérienne et l’essor du tourisme avec l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations.
Les transferts des MRE pour- suivent leur croissance et devraient atteindre 127,8 milliards de dirhams en 2026, tandis que les IDE représenteraient 3,3% du PIB la même année, confirmant l’attractivité du Maroc dans des secteurs clés comme l’automo- bile, les énergies renouvelables et le digital. Ces flux renforcent les réserves officielles, qui devraient culminer à 400,2 milliards de dirhams en 2026, soit l’équivalent de 5 mois et 8 jours d’impor- tations. Toutefois, bien que ces entrées de devises garantissent une certaine stabilité macroéco- nomique, elles ne parviennent pas à compenser directement le creu- sement du déficit de liquidité ban- caire. Une grande partie de ces flux ne s’intègre pas immédiate- ment dans le circuit bancaire, limi- tant leur impact sur la disponibilité des liquidités pour les banques.
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