FNH N° 1106

JEUDI 27 & VENDREDI 28 AVRIL 2023 / FINANCES NEWS HEBDO

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50 SPÉCIAL

ASSURANCE & RETRAITE

«Le problème de la TVA, le combat de l’année» ◆ La profession de l’intermédiation en assurance a de nombreux challenges, dont plusieurs sont portés par la Fédération nationale des agents et courtiers d'assurance au Maroc. ◆ La protection du revenu de l'intermédiaire est érigée en priorité par la Fédération. ◆ Entretien détaillé avec Farid Bensaid, président de la FNACAM. Intermédiation

nous sommes en relation avec l’ACAPS. Certaines branches du secteur sont concernées plus que d’autres, particu- lièrement l’automobile. Je pense que la réglementation est en train d'évoluer assez rapidement pour que nous puissions faire des souscriptions et des ventes de bout en bout, malgré la problématique de la signature électronique qui persiste. Ou encore les problèmes du paiement et de la dématérialisation de l’assurance automo- bile. Bien évidemment, dans cette nouvelle configuration, le rôle de l'intermédiaire doit changer. Entre les compagnies d'assurances, l’ACAPS et la FNACAM, des discussions ont commencé sur la protection du revenu de l'intermédiaire qui risque d'être bypas- sé partiellement dans la vente, ne serait-ce que dans les contrats d'assurances auto- mobile. F.N.H. : En plus du digital, quels sont les principaux challenges auxquels fait face la profession ? F. B. : La profession de l’intermédia- tion en assurance a de nombreux chal- lenges, dont plusieurs sont portés par la FNACAM. Le premier est d’ordre finan- cier : c'est le revenu de l'intermédiaire que nous essayons de préserver, voire de faire évoluer positivement parce que tous les intermédiaires ne s'en sortent pas forcé- ment. Nous essayons donc de trouver des solutions pour protéger ce revenu. Des solutions sont possibles, notamment l’idée de permettre aux intermédiaires d’assu- rance d’aller sur des métiers annexes qui peuvent permettre à certains d’entre eux d'avoir des revenus complémentaires pour les aider à faire face à leur charge. Je peux citer les opérations de transfert de fonds, de paiement des factures ou encore de recouvrement des taxes et impôts… Pour nous, le point qui est très important concerne le problème de la TVA. C’est

Propos recueillis par Y. Seddik

Finances News Hebdo : Tout d’abord, comment a évolué le sec- teur de l’intermédiaire d’assurance en 2022 ? Farid Bensaid : D’une manière globale, 2022 a été l'année post-Covid. Le secteur des assurances a enregistré une belle croissance supérieure à 9%, avec des primes émises qui ont atteint les 55 mil- liards de dirhams. Toutefois, pour les intermédiaires, la situa- tion a été un peu plus différente. Certains ont toujours du mal à se relever après la crise sanitaire, puisqu’il y a eu notamment un manque de moyens financiers et une perte de clients qui n’ont pas pu être renouvelés. En somme, les gros intermé- diaires ont pu amortir le choc, alors que ceux de tailles plus petites ont beaucoup plus souffert. F.N.H. : Et pour cette année, com- ment l'activité démarre-t-elle ? F. B. : Nous avons fait un renouvellement où il n’y a pas eu beaucoup de mouve- ments. Certains intermédiaires ont pâti de la sous-tarification de quelques compa- gnies d'assurances sur certains risques. Mais en général, la tendance demeure la même comparativement à 2022. Pour le moment, nous essayons de retrou- ver nos performances d'avant-Covid, et cette crise a laissé beaucoup de traces dans le secteur. D’autant plus qu’avec l’in- flation qui touche actuellement plusieurs pans de l’économie, nous risquons de voir nos marges s'éroder davantage. F.N.H. : Les nouvelles technologies et la distribution sont des sujets majeurs pour plusieurs secteurs. Comment appréhendez-vous ces sujets au niveau de la Fédération ? F. B. : Le digital est un sujet sur lequel

sans doute le combat de l’année. Depuis quelques années déjà, nous essayons de convaincre le ministère des Finances et la DGI que c’est une TVA qui est indue. Nous ne devrions pas l'appliquer sur nos commissions étant donné que dans la prime d'assurance, elle-même, la TVA est calculée et réglée. Une taxe dans la taxe est une exception au Maroc. C’est un combat que l’on va encore porter lors de la prochaine Loi de Finances. Sa suppression permettrait en effet de donner une bouffée d'oxygène aux intermédiaires. Nous sommes également engagés pour que notre métier retrouve ses lettres de noblesse. En fait, notre vrai métier est l’as- surance-conseil. C'est un métier à valeur ajoutée, qu'il faut mettre en avant. Nous ne sommes pas une simple boîte aux lettres ! Dernier point : nous nous efforçons au niveau de la FNACAM d'avoir beaucoup plus d'adhérents, pour pouvoir être en force de défendre l'intérêt de notre corpo- ration.

Le traité de nomination des agents doit égale- ment être examiné au niveau du livre IV.

AVEC LA PARTICIPATION DE LA

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