JEUDI 27 & VENDREDI 28 AVRIL 2023 / FINANCES NEWS HEBDO
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SPÉCIAL
ASSURANCE & RETRAITE
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vail», nous nous référerons à la définition donnée par le Bureau international du travail (BIT) : «La productivité du travail représente le volume total de la production (mesurée en termes de produit intérieur brut, PIB) produite par unité de travail (mesurée en termes de nombre de personnes employées ou d'heures travail- lées) au cours d'une période de référence donnée». Sur ce terrain, les données sont loin d’être reluisantes. Selon les chiffres du BIT pour l’année 2021, la productivité du travail au Maroc n’est que de 11,85 $, soit un niveau inférieur à des pays comme le Pérou ou le Sri Lanka. En Turquie, par exemple, elle est de 40,26 $. Ce faible niveau de productivité du travail au Maroc s’explique aisément par notre retard édu- catif et par un taux d’analpha- bétisme qui demeure toujours alarmant, sinon anachronique par rapport au monde actuel et à toutes les révolutions techniques et scientifiques qui le structurent. Il en résulte que la population active occupée, qui représente 12,2 millions de Marocaines et Marocains, correspond, selon les données du HCP, à un taux d’activité d’à peine 44,3%. De même, un jeune sur quatre âgé de 15 à 24 ans (1,5 million au total) au niveau national ne tra- vaille pas, n’est pas à l’école et ne suit aucune formation. Ça fait quand même un quart des jeunes ! Enfin, un actif sur quatre seu- lement est affilié à un système de retraite. Et c’est là où l’on en vient au sempiternel secteur de l’informel, qui représente pas moins de 60 à 80% de la popula- tion active occupée au Maroc et 30% du PIB. Vous voulez résoudre le pro- blème des déficits des caisses de retraite ? Je peux vous propo- ser l’équivalent d’une forme de croissance démographique : lut- tez contre l’informel et, comme par miracle, vous aurez des mil- lions de nouveaux cotisants. Ainsi, l’informel devrait être perçu
par l’Etat comme une armée de réserve fiscale et économique qui peut être mobilisée à tout instant, dès lors que le courage politique sera au rendez-vous, au lieu de s’acharner toujours sur les mêmes, sur cette classe moyenne qui n’en finit pas de
mourir. Et, soit dit en passant, ça ne serait quand même pas un luxe si l’on pouvait, au XXI ème siècle, supprimer l’analphabé- tisme au Maroc et enclencher une vraie dynamique de rattra- page éducative, pour le bien de tous, et en l'occurrence pour
celui des caisses de retraite. Heureusement pour le gouver- nement, les Marocains sont actuellement trop occupés à suivre l’évolution de la cotation de l'oignon et de la tomate pour s’intéresser sérieusement à cette question. ◆
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