FNH N° 1106

F OCUS AGRICOLE

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JEUDI 27 & VENDREDI 28 AVRIL 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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Campagne

Démarrage de la saison des récoltes sur fond de pessimisme

◆ La baisse des récoltes devrait impacter davantage le revenu des exploitants. ◆ Le coût des moissons s’inscrit dans un trend haussier.

Pour leur part, les propriétaires d’engins agricoles ont manifes- té leurs inquiétudes quant aux conditions difficiles que traverse le secteur. «Lors des saisons pluvieuses, nous étions très sollicités pour

nombreux sont les ouvriers qui optent pour des emplois moins pénibles et plus rémunéra- teurs dans les villes» , témoigne Abdellah Rahmani, propriétaire d’une moissonneuse-batteuse. Il faut rappeler que le parc des engins agricoles au Maroc est impacté par un vieillissement remarqué des machines, dont la plupart sont importées d’occa- sion. Le secteur subit aussi les conséquences de la sécheresse qui a réduit sensiblement les ventes. La dernière disposition de la Loi de Finances 2023 intro- duisant la TVA sur ces machines a compliqué davantage la situa- tion, provoquant l’ire des pro- fessionnels. Outre les céréales, les autres filières agricoles ont été fortement perturbées par le manque de pluies, particulière- ment les cultures printanières. ◆

les moissons. Nous pou- vions augmenter les prix et obtenir des avantages en nature. Nous travaillions jusqu’à 5 mois, ce qui n’est pas le cas pour l’actuelle saison où la durée de notre travail est limitée à trois

Les propriétaires des engins agricoles n’ont pas pu augmenter les prix de leurs presta- tions malgré la hausse sensible des charges.

mois seulement. Nous sommes obligés de contenir les tarifs de nos prestations. Pourtant, nos charges ont nettement augmen- té, particulièrement le carburant et l’entretien de nos machines. Nous rencontrons également beaucoup de difficultés pour trouver de la main-d’œuvre, car

limitées à seulement 55 millions de quintaux, soit moins que les prévisions fixées par le gouver- nement dans la Loi de Finances 2023, qui tablait sur 75 millions de quintaux. «Les exploitants misaient beau- coup sur cette saison pour combler le manque à gagner enregistré lors de la campagne précédente. Mais les récoltes ne devraient pas être assez abondantes cette année. Les fellahs devront faire face à un renchérissement sans précé- dent des intrants et d’autres charges d’exploitation. Le coût de production n’a cessé de pro- gresser pour des recettes qui restent quasi stables. Du coup, les marges bénéficiaires seront fortement impactées» , explique Mohamed Bentaki, président d’une coopérative dans la région de Benslimane.

L es récoltes ont démarré pour les céréales dans plusieurs régions du Royaume, notamment celles situées dans le sud, à l’image de Souss, Massa Draa, Chiadma, Chichaoua et Al Haouz. Les propriétaires des moissonneuses-batteuses, les balloteuses et autres équi- pements dédiés à l’opération ont commencé la saison par ces régions, avant de continuer progressivement vers le nord du Royaume pour atteindre d’autres régions, et principale- ment la Chaouia connue comme le grenier du Maroc. Si l’on en croit les informa- tions relayées dernièrement par Bank Al-Maghrib, la campagne agricole 2022/2023 serait très moyenne, avec des récoltes Par C. Jaidani

Remplissage des barrages : renversement de tendance

Le parc des engins agri- coles au Maroc reste impacté par un vieil- lissement remarqué des machines, dont la plupart sont importées d’occasion.

Les réserves en eau des barrages ont atteint au 25 avril 2023 près de 5,38 de milliards de m 3 , soit un taux de remplissage de 33,4% contre 34,4% au cours de la même période de l’année dernière. Avec les pluies abondantes des mois de janvier et février, le stockage des ressources hydriques s’est inscrit dans un trend haussier pour atteindre son pic le 19 mars dernier avec un taux de remplissage de 34,9% (32,9% en 2022). Mais avec la sécheresse qui a sévi au cours des mois de mars et avril, on assiste à un renversement de tendance. Avec la période estivale, la pression sur les avoirs en eau devrait s’ac- centuer. Le programme portant sur les restrictions de l’utilisation de l’eau devrait être renouvelé cette année. Le gouvernement mène une course contre la montre pour connecter Oued Sebou à celui de Bouregreg afin de conforter les réserves du barrage Sidi Mohamed ben Abdellah qui alimente les régions de Rabat et Casablanca.

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