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SANTÉ
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 27 & VENDREDI 28 AVRIL 2023
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propositions suggérées s’adressaient principalement aux responsables des hôpitaux ainsi qu’aux décideurs des systèmes de santé dont ils relèvent. Nous les avons regroupés en trois par- ties. • Recrutement et formation des res- sources humaines - Établir et renforcer la formation des médecins spécialistes au niveau local, et réduire la fuite subséquente des cerveaux.
- Accorder une attention parti- culière à la formation médicale continue : rôle des universités et des sociétés savantes. - Encourager la coopération Sud-Sud en termes de forma- tion et de recherche. • Leadership et gouvernance
En l’absence de systèmes de santé socialement responsables, aucune amélioration de l’état de santé ne pourrait être envisagée dans notre continent.
- Créer des sociétés savantes locales pour constituer un noyau solide ayant une légitimité scientifique et morale. - Encourager les travaux de recherche et mettre en place des registres natio- naux des maladies afin de constituer un système d’information fiable et avoir une idée claire sur l’épidémio- logie locale et, par conséquent, les besoins effectifs en matière de res- sources humaines et logistiques. - Améliorer la disponibilité des médi- caments à des prix abordables. - Encourager la production locale des médicaments. Il s’agit, selon les médecins interrogés, de stimu- ler les investissements et promou- voir l’industrie pharmaceutique, et ce en adoptant des mesures fiscales encourageantes. - N’autoriser en cas de commerciali- sation des médicaments génériques que les molécules ayant des études de bioéquivalence contrôlées. - Mise en place et généralisation de la couverture sanitaire universelle, élé- ment crucial pour l’accès équitable à des soins de qualité. • Et en dernier lieu, le renforcement des infrastructures et de la logistique en augmentant le nombre des struc- tures de soins de qualité adaptée. F.N.H. : Tant que les soins restent coûteux, la performance du sys- tème de santé est loin d’être optimale. Quels sont les facteurs à prendre en compte pour amé- liorer cette situation ? Pr I. H. : Les facteurs qui influencent
tion des programmes de transplantation rénale dans notre pays, avec actuelle- ment plus de 710 patients transplantés, dont 84 à partir du donneur en état de mort encéphalique. D’un autre côté, en Afrique, 60 à 70% des dépenses de santé sont assurées directement par les ménages (versus une moyenne mondiale de 46%). L'assurance maladie ne couvre souvent qu’une mino- rité de patients. Les populations afri- caines demeurent confrontées à des besoins de santé non satisfaits, et des inégalités, à la fois inter et intra-pays, persistent en matière d’accès aux soins de santé. Concernant la maladie rénale, plus de 80% des patients dans le monde qui reçoivent un traitement pour l'in- suffisance rénale se trouvent dans des pays riches avec un accès universel aux soins de santé, alors que la majorité des patients des pays en développement n'ont pas accès au traitement car ils ne peuvent pas en payer le coût. Le fardeau de cette maladie se fait davantage sentir dans les pays africains où les systèmes de sécurité sociale ou d'assurance mala- die ne peuvent répondre aux énormes exigences financières que la maladie impose aux patients et à leurs familles. Au Maroc, il y a eu d’abord le régime d'assistance médicale (Ramed), fondé sur les principes de l'assistance sociale et de la solidarité nationale au profit des démunis, puis la généralisation de la couverture sanitaire universelle (AMO), qui ont permis plusieurs avantages aux patients insuffisants rénaux en termes
d’accès aux soins spécialisés.
F.N.H. : L’ouvrage expose la pro- blématique, mais donne égale- ment des solutions pour améliorer le système de santé. Lesquelles ? Pr I. H. : Plusieurs modèles peuvent être appliqués à juste titre pour résoudre les nombreux problèmes auxquels est confrontée la pratique médicale en Afrique. Ces modèles préconisent prin- cipalement le dépistage, la réduction des facteurs de risque, le diagnostic et le traitement précoces, ainsi que la néces- sité d'une participation gouvernemen- tale, tout en tenant compte des dimen- sions de la responsabilité sociale en santé (adoption de politiques de santé, financement, création de programmes de sensibilisation du public, développement et affectation des ressources humaines). Les médecins africains devraient travailler ensemble pour établir des programmes durables avec leurs gouvernements locaux. Ce faisant, ils doivent adapter les expériences des autres régions du monde aux facteurs culturels, environnementaux et religieux qui régissent leurs pays. Car, seuls les Africains peuvent résoudre les problèmes en Afrique. Le finance- ment des gouvernements, associé éven- tuellement à l’adoption de partenariats public-privé avec de grandes entreprises locales, contribuerait probablement à la réussite de ces programmes. Dans notre étude, les médecins inclus avaient proposé des solutions pour améliorer l’état des lieux. Toutefois, les
Il est com- munément admis que pour amélio- rer la perfor- mance d’un système de santé, il est important de comprendre sa percep- tion par les patients et les soignants.
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