Carillon_2016_02_12

Près de 750 000 personnes en sont atteintes et il est prévu que, d’ici 15 ans, environ 1,4 million de Canadiens souffriront de la maladie d’Alzheimer. Lorsque le diagnostic tombe, un sentiment d’impuissance s’installe souvent tant pour le malade que pour son entourage. Les ressources sont pourtant nombreuses dans la région, grâce au soutien de la Société Alzheimer Canada de Cornwall et régions.

Vivre au quotidien avec l'Alzheimer

ALEXANDRA MONTMINY alexandra.montminy@eap.on.ca

contrairement à l’Alzheimer qui est un peu plus progressif », a-t-elle commenté. Diagnostiqué depuis un an et demi, le verdict est tombé du jour au lendemain. « Lorsque nous avons reçu le diagnostic initial, je ne comprenais pas. Je n’avais jamais vécu une situation semblable. J’ai tout de suite fait une recherche pour comprendre la maladie. Lemédecin lui avait fait passer toute une batterie de tests, comme la résonnance

d’envisager la souffrance lente d’un être cher. « Il parle parfois du suicide et c’est ce qui m’a fait le plus peur au début. Onm’a dit par la suite que c’était normal, surtout pour la démence cérébro-vasculaire, puisque le malade est encore conscient de ce qui se passe, pour un certain temps. Monmari m’a dit ‘Je n’ai pas envie de vivre dans unemaison où je ne sais plus où je suis.’ J’ai tout de suite appelé lemédecin parce que je ne savais pas

puisqu’on se rend compte qu’on n’est pas seuls. On écoute, on pleure parfois. Des fois, les gens sont fâchés et ils ont besoin d’en parler », a décrit Mme Brisson. Les aidants participant à ces rencontres peuvent se sentir épaulés par des pairs et ainsi prendre un temps d’arrêt pour faire le point. En plus des rencontres bilingues mensuelles, Estelle Brisson est suivie par une infirmière à Hawkesbury. Car si les aidants ne souffrent pas de démence, ils doivent tout de même s’occuper d’eux-mêmes. « Les aidants ne doivent pas oublier de prendre soin d’eux- mêmes aussi. Des fois, c’est seulement d’aller prendre un café seule. Je n’ai pas besoin d’être constamment entourée. Je suis bien avec moi-même. Dans ces temps-là, je dis à mon mari ‘Je m’en vais prendre un café avec Estelle’. C’est moi, Estelle, et ça le fait bien rire », a-t-elle plaisanté. Comment trouver la force et le courage de voir l’avenir d’un bon œil malgré tout? Il faut compter ses bénédictions. « J’aime énormément monmari. Nous avons eu une véritable histoire d’amour; nous sommes mariés depuis 35 ans. C’est plus facile je crois, dans ces cas-là. J’imagine que ça doit être très difficile, si tu n’as pas été réellement amoureux de la personne ou si vous êtes

Estelle Brisson a un jour trouvé son mari de 64 ans en détresse à la maison. L’homme doué pour la construction de machines lui a révélé qu’il ne pouvait plus travailler. Comme ça, soudainement, sans préavis, la maladie s’était installée. Récit d’une aidante naturelle, qui voit la vie avec un grand positivisme. « Mon mari est atteint d’une démence cérébrovasculaire, c’est-à-dire qu’il a perdu plusieurs de ses capacités. Au début, on ne comprenait pas ce qui se passait. On envisageait toutes les possibilités, mais pas une démence », a raconté Mme Brisson. La maladie cérébro-vasculaire, tout comme l’Alzheimer, fait partie des troubles cognitifs pris en charge par la Société Alzheimer Canada. Semblable en tous points avec la maladie d’Alzheimer, la démence cérébro-vasculaire est souvent causée par un manque d’oxygène au cerveau suite à un accident vasculaire cérébral (AVC). Elle représente la deuxième forme de maladie cognitive la plus répandue avec 20 %des cas. « Le déclin de la condition de la démence cérébro-vasculaire est assez soudain,

m a g n é t i q u e (IRM) ainsi que des balayages du cerveau, et il nous a annoncé que c’était effectivement une maladie cognitive. » Même si le mari de Mme Brisson a reçu son diagnostic récemment, elle a constaté que la

quoi faire avec cela. Le médecin est au courant. Le suicide assisté est une option qu’il envisage sérieusement. Ce qui est le plus dur là-dedans, c’est qu’il m’a demandé de prendre la décision quand ce sera le temps. Et ça, je ne

« On vit ce qu’on appelle un deuil blanc. La personne est toujours vivante, mais on la perd. Parce que la personnalité de mon mari a changé. Je ne le reconnais plus. » – Estelle Brisson

situation s’est tout de même beaucoup détériorée durant cette période. « On vit ce qu’on appelle un deuil blanc. La personne est toujours vivante, mais on la perd. Parce que la personnalité de mon mari a changé. Je ne le reconnais plus », a-t-elle rapporté. Ce qui semble être plus difficile, c’est

peux pas », a raconté Estelle Brisson. Les groupes de soutien aux aidants formés par la Société d’Alzheimer de Cornwall et régions lui permettent donc d’obtenir ce soutien essentiel. « Il ne faut pas hésiter à aller chercher de l’aide et du soutien. Le groupe de soutienm’apporte énormément,

Le Carillon, Hawkesbury ON.

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Le vendredi 12 février 2016

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