Express_2018_07_18

peu importe, qu’est-ce qu’on fait ? Euh… Le monde ne sait pas. Et ce n’est plus acceptable. » Dre Filion est, entre autres, spécialisée dans le domaine du traumatisme et de l’intervention d’urgence. Elle contribue maintenant à la formation en traumatisme et en résilience des premiers répondants à travers le pays. ENSEIGNANTE PENDANT 10 ANS Mais avant de plonger tête première dans la psychologie, Dre Filion a été ensei- gnante pendant près de dix ans au niveau secondaire. Elle a enseigné à Cornwall, sa ville d’origine, ainsi qu’à Alexandria, où elle demeure, en plus d’être conseillère d’orientation. C’est en quelque sorte son expérience dans le domaine de l’éducation qui lui a ouvert les yeux sur ce qu’elle vou- lait réellement pour sa carrière. « Quand des élèves souffraient de quelque chose, quand ils venaient me voir avec des problématiques et étaient carrément déprimés, souffraient de dépression ou souffraient d’anxiété, je n’avais pas les outils pour pouvoir les aider, bien les aider, et ça venait me chercher. Je voulais en apprendre plus. Je voulais mieux com- prendre. On dirait que ce que j’avais eu comme formation au niveau du baccalau- réat (en psychologie) et de lamaîtrise (en counseling éducationnel), ce n’était pas assez. Je n’étais comme pas satisfaite au niveau de ma curiosité. » Face à ce constat, elle a décidé de prendre une année de congé et a fait une demande pour le doctorat en psychologie à l’Uni- versité de Montréal. Elle a suivi quelques cours qui ont confirmé son intérêt à retour- ner aux études. « J’ai suivi quelques cours et j’ai dit ‘WOW ! C’est ça que je veux !’ » L’année suivante, elle a entamé son doc- torat à temps complet. Dre Suzanne Filion a terminé son doctorat en trois ans, trois années durant lesquelles elle a fait preuve de courage, de motiva- tion et de discipline. Ses enfants avaient à l’époque environ trois et un ans. « C’était toute une discipline, parce que j’avais deux bébés. J’ai fait ça comme si c’était un travail : je faisais garder les enfants le jour et j’avais loué un bureau dans le village (d’Alexandria). J’étudiais de 8 h à 16 h tous les jours. Donc c’était complètement séparé dema vie familiale, je le voyais comme un travail, j’avais des heures de travail. Je ne voulais pas que les enfants paient les répercussions d’un retour aux études. J’étais super organi- sée et super disciplinée. Et sachant que j’avais des enfants qui m’attendaient, ça me forçait à ne pas perdre une minute. » Après avoir terminé son doctorat, Dre Filion a commencé à travailler au Centre de santé communautaire de l’Estrie en tant que psychologue scolaire. Elle a ensuite ouvert son cabinet privé à temps plein, puis a commencé à travailler à l’HGH en 2004. « Et ça a été l’amour avec la région de Prescott, Russell et Glengarry, a-t-elle exprimé. Elle poursuit : « Maintenant, je suis rendue à un point de ma vie où je veux en parler davantage (de santé mentale), pour faire en sorte qu’on puisse aller chercher plus d’aide. » Elle voit encore des clients dans son cabinet, mais son emploi du temps est surtout axé sur les conférences qu’elle donne partout à travers le pays. EMPATHIQUE DEPUIS SON ENFANCE Le désir d’aider l’autre de Suzanne Filion lui vient de loin. Samère était très altruiste. « Mamère faisait beaucoup de bénévolat.

Dre Filion est lauréate 2018 du Prix pour contributions remarquables au service public ou communautaire décerné par la Société canadienne de psychologie (SCP). Ce prix reconnaît les éminentes contributions d’un ou d’une psychologue qui sert des collectivités canadiennes, des groupes minoritaires ou des groupes de personnes défavorisées grâce à ses connaissances et ses compétences pratiques. —photo Caroline Prévost

C’était une femme extraordinaire qui don- nait beaucoup. Comme à Noël, ce n’était pas Noël si on n’invitait pas un étranger à la maison. Les portes étaient toujours ouvertes. Donc, juste le fait de donner et de redonner… je pense que j’ai juste continué ça, c’était la chose à faire. » Et son père, a-t-elle partagé, est un grand optimiste qui ne pose pas de jugements sur les autres. « Donc j’ai l’impression que ça fait juste partie de mon identité. » Dre Filion a également appris dès son jeune âge à défendre ses convictions. « Au secon- daire, j’avais une directrice, Janine Séguin, une Franco-Ontarienne qui avait beaucoup de caractère. Elle nous mettait sur les auto- bus et nous envoyait un peu partout en Ontario en nous disant : ‘Allez revendiquer les droits des Franco-Ontariens’. » Et maintenant, Dre Filion travaille acti- vement à faire valoir, entre autres, les demandes spécifiques à la francophonie ontarienne dans le domaine de la santé mentale. « Quand je participe à des comi- tés, à des conseils ou quoi que ce soit à Toronto, c’est important de présenter cette perspective-là. Et les personnes sont intéressées, mais il faut amener ça jusqu’au bout. L’intérêt ne suffit pas si ça ne peut pas aboutir à des projets concrets. Donc, j’aime suivre les dossiers jusqu’à la fin pour m’assurer que ce n’était pas juste des mots au début. » Pour la suite, Suzanne Filion se voit continuer à parler publiquement de santé mentale encore bien longtemps, pour faire avancer l’accès aux services et briser les tabous. « Je ne me vois pas prendre une retraite… je pense que je serais assise ici et jeme dirais : ‘Ok, à qui est-ce qu’on peut en parler maintenant ?’ », a-t-elle conclu, les yeux brillants de passion.

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