FNH N° 1220

ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 25 DÉCEMBRE 2025

gration véritablement créatrice de valeur ajoutée réside dans la dépendance technologique des industriels marocains. La Chine conserve encore la maîtrise d'une grande partie des technologies, sans véritable transfert, notamment dans les domaines des batteries, des semi-conducteurs et des tech- nologies vertes. La promotion de joint-ventures sino-marocaines constitue une approche efficace pour favoriser

à préserver le tissu industriel local paraissent impératifs. Il faudrait sélectionner les projets chinois productifs, à forte valeur ajoutée et capacité d'emploi, mais également capables de renforcer les industries locales plutôt que de les rempla- cer ou les écraser. Il convient de privilégier les capitaux chinois qui peuvent aider l'industrie marocaine à s'insérer correctement dans des chaînes de valeur mondiales, sans omettre le renforcement de l'éco- système industriel national par des procédures antidumping, un sou- tien ciblé aux PME industrielles, l'encouragement de joint-ventures réellement intégrées et le renfor- cement des capacités locales (for- mations, financement, recherche et développement). F. N. H. : Les secteurs prio- ritaires annoncés comme l’automobile, l’aéronautique et les nouvelles technologies sont-ils réellement armés pour capter des investisse- ments chinois créateurs de valeur locale, ou risquent-ils une intégration limitée aux chaînes de valeur dominées par Pékin ? H. E. : J'ajouterais également le secteur textile, qui démontre une résilience notable avec une crois- sance de 7% en 2024 par rapport à 2023, représentant 15% des expor- tations industrielles marocaines et employant 190.000 personnes (10% de la main- d'œuvre indus- trielle nationale), après avoir tra- versé des périodes difficiles. Pour répondre à votre question, l'écosystème industriel marocain attire effectivement des investis- sements chinois créateurs de valeur locale et d'emplois quali- fiés. L'exemple de Tianyouwei Electronics, leader mondial en élec- tronique automobile établissant une filiale 100% marocaine avec un investissement de 65 millions d'euros, illustre parfaitement cette tendance. Cela témoigne de l'évo- lution du Maroc au-delà du simple assemblage vers une production à plus forte valeur ajoutée. Les col- laborations sino-marocaines dans les batteries pour véhicules élec- triques et d'autres projets dans les technologies numériques et

C'est en renforçant l'efficacité institutionnelle, la fiabilité des infrastructures et la densité de son écosystème industriel que le Maroc peut améliorer son attractivité, tout en préservant ses normes sociales et son autonomie économique.

l'électromobilité confirment cette orientation. Cette dynamique n'en est qu'à ses débuts, sachant qu'historiquement, les industries exportatrices maro- caines ont connu une intégration limitée aux chaînes de valeur mon-

diales. Les multinationales implan- tées au Maroc ont généralement maintenu les acteurs locaux dans des fonctions secondaires (assem- blage, sous-traitance), sans accès aux segments plus productifs. Un obstacle majeur à une inté-

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