FNH N° 1220

ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 25 DÉCEMBRE 2025

dans la réalité, de nombreuses lacunes surgissent, rendant dif- ficiles leur application. D’où la nécessité de les amender. Une procédure judiciaire est tou- jours jugée lente et coûteuse. Dès lors, il est préférable de tenter un arbitrage pour éviter d’avoir affaire aux tribunaux. Avec l’arbi- trage, il est possible de réduire considérablement la pression sur les différentes juridictions du Royaume», souligne Nabil Haddaji, avocat au barreau de Casablanca. Un avis partagé également par Mohamed Alaoui, expert en immobilier, qui estime que «la réforme des lois relatives au loca- tif, avec l’entrée en vigueur de l’arbitrage, va donner un nouveau souffle au secteur et consolider la confiance entre locataires et pro- priétaires. Les différends peuvent être résolus rapidement à travers un compromis à l’amiable et évi- ter les abus des différentes par- ties», précise-t-il. D’autres solutions sont également citées pour favoriser le segment locatif, comme la constitution d’une base de données des mau- vais payeurs ou des locataires qui ont déjà fait l’objet de procé- dure judiciaire. «Ce genre de dis- positif existe dans de nombreux pays et il a montré sa pertinence. L’arbitrage permettra de lutter contre les personnes malinten- tionnées et d’assainir le marché qui devrait évoluer vers des bases solides et lui ouvrir de nouveaux horizons», conclut Alaoui. ◆

 Le segment locatif figure parmi les cré- neaux d’investisse- ments les plus prisés par les Marocains.

Immobilier locatif Pourquoi il faut réformer le cadre législatif

Le nombre de logements vacants totalise 2,4 millions d’unités. Les propriétaires ne proposent pas leurs biens à la location, redoutant les abus des locataires.

L

Par C. Jaidani

e locatif est une catégorie très importante de l’immobilier. Ce créneau a toujours intéressé de nombreux investisseurs. Mais cette activité fait face à plusieurs contraintes qui perturbent son évolution, ce qui oblige certains propriétaires à laisser inoccupés leurs biens au lieu de les proposer à la location. Le phénomène prend une ampleur préoccupante. Selon le haut-commissariat au Plan (HCP), le nombre de logements vacants au Maroc a atteint 2,4 millions d’unités en 2024. A défaut de mesures adaptées, cette situa- tion pourrait encore s’aggraver dans les prochaines années. Paradoxalement, les candidats

à la location, qu’il s’agisse d’un usage d’habitation ou profession- nel, peinent à trouver le bien cor- respondant à leurs besoins. Et ce, malgré la multiplication des pla- teformes immobilières et l’exis- tence d’un réseau dense d’inter- médiaires et d’agents spécialisés. Le marché du locatif peine ainsi à trouver un équilibre durable. Du côté des professionnels du sec- teur, plusieurs voix dénoncent les insuffisances du cadre législatif encadrant la location, jugé peu protecteur pour les propriétaires. Cette fragilité juridique alimente une multiplication des conten- tieux, au point de saturer les tri- bunaux du Royaume. Les litiges portent essentiellement sur les retards ou défauts de paiement des loyers, les désaccords liés aux révisions de loyers, ainsi que sur les travaux réalisés dans les logements sans l’aval préalable

des propriétaires. Rappelons que le locatif est enca- dré par les lois 67/12 et 49/16. «Ces deux textes sont censés organiser les rapports entre les bailleurs et les locataires, mais

EN BREF

Assurances : Le CCSRS souligne la bonne tenue des fondamentaux L e secteur des assurances continue d’afficher des fondamentaux solides, selon le Comité de coordination et de surveillance des risques systé- miques (CCSRS), réuni mardi au siège de Bank Al-Maghrib à Rabat. À fin octobre 2025, les primes émises ont atteint 53,6 milliards de dirhams, en hausse annuelle de 8,1%, tirées aussi bien par la branche non-vie (+7,9%) que par la branche vie (+8,3%). Le portefeuille des placements du secteur s’est apprécié de 5% pour s’établir à 257,9 milliards de dirhams, tandis que les plus-values latentes ont bondi de 71,6% pour atteindre 63,6 milliards, profitant de la bonne tenue du marché boursier et de la baisse des taux. Le résultat net a progressé de 13,4% en glis- sement annuel, porté par la performance financière. Le secteur conserve par ailleurs une marge de solvabilité largement supérieure au minimum réglementaire. Sur la Bourse de Casablanca, le MASI a enregistré une hausse annuelle de 28,2% à fin décembre 2025, avec une capitalisation en progression de 38%. La tendance baissière des taux s’est maintenue sur le marché obligataire, dans un contexte de dynamisme des émissions de dette publique et privée.

Il est préférable de prévoir une option d’arbitrage pour éviter les ennuis dus au passage devant les tribunaux.

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