FNH N° 1220

ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 25 DÉCEMBRE 2025

ont été réalisés au cours des vingt dernières années, notamment en matière de production et d’expor- tation industrielles, force est de constater qu’il n’y a pas eu de saut qualitatif au niveau de la création des richesses et de l’emploi par le secteur industriel. Nous pensons que le faible déve- loppement de l’industrie au Maroc et son impact très limité sur l’éco- nomie nationale, plus particulière- ment en matière de création de richesses et d’emplois, est la résul- tante de plusieurs facteurs. Pour faire jouer au secteur industriel un rôle de moteur de la croissance, de création d’emploi et de pilier de développement, différents aspects doivent être examinées et il faut agir sur différents plans, et en premier lieu sur le plan conceptuel. Sur le plan conceptuel, l’industria- lisation ne se résume pas en une simple juxtaposition ou addition d’entreprises industrielles. La poli- tique industrielle doit prendre en compte la nécessité de densifier les échanges entre les différentes branches d’activité économiques et de multiplier les liaisons intersec- torielles pour maximiser les effets d’entraînement et d’induction au profit de l’économie nationale. De nouvelles industries vont naître au voisinage de celles existantes, des innovations vont se développer, et tous ces processus vont permettre le développement de l’intégration entre les différents segments de chaînes de valeurs sur tout le terri- toire national et créer les conditions propices pour une véritable «atmos- phère industrielle» . La qualité de la croissance réside dans son inclu- sivité, autrement dit par une crois- sance générée plus par l’imbrication des secteurs entre eux que par le rôle d’un secteur particulier. La question de la recherche et développement doit être prise en compte dans la stratégie de déve- loppement industriel : on ne peut pas imaginer un développement harmonieux et cumulatif de l’indus- trie nationale sans la mise en place et le développement d’une structure de recherche et développement. La R&D est le moteur de l’innovation sur laquelle repose l’amélioration de la productivité et de la compé- titivité. Le Maroc doit améliorer son

 Les femmes sont plus touchées par le chômage que les hommes.

et indirects, et donc de revenus. C’est le moteur de la croissance et de l’innovation et un pilier essen- tiel du développement. Il alimente tous les autres secteurs d’activi- té économique en inputs et biens intermédiaires nécessaires à leurs processus productifs et participe de ce fait à la création d’emplois au niveau de ces secteurs. L’industrie crée beaucoup d’emplois, d’emplois rémunérés et d’emplois formels. L’un des enseignements de l’his- toire économique du monde est que c’est l’industrie qui a joué un rôle fondamental dans le développe- ment des pays dits industrialisés et développés. C’est l’industrialisation qui a permis à des pays comme la chine, la Turquie, la Corée du Sud, Singapour, Taiwan, la Malaisie, etc. d’accéder au rang de pays émer- gents et d’accélérer leur cadence de développement. C’est l’indus- trialisation qui a permis à des pays comme le Japon, qui est dépourvu de ressources naturelles, d’être un pays développé. Dans le cas du Maroc, les diffé- rentes stratégies d’industrialisation qui se sont succédé depuis l’indé- pendance n’ont eu, globalement, que des résultats limités aussi bien en matière de création de richesses qu’au niveau de la création d’emploi et de la résorption du chômage. Nombreuses sont les études qui ont montré que si certains progrès

tant de la Loi de Finances 2024, le président de la Confédération TPE-PME dénonce l’absence des décrets d’application de la loi 156 qui octroie un quota de 20% des commandes publiques aux TPE- PME. S’agissant des produits agricoles, plusieurs aspects doivent être sou- levés : i- le segment «commercialisation» n’a pas fait l’objet de l’intérêt qu’il faut dans le cadre des stratégies, programmes et plans de l’Etat en faveur de l’agriculture; ii- la faible capacité des petits et moyens agriculteurs à intégrer la chaîne de commercialisation. Cette faible capacité renvoie certaine- ment à différents facteurs, dont la faiblesse de leur taille, l’absence d’organisation, la faiblesse de leurs capacités financières; iii- l’organisation professionnelle n’intègre pas suffisamment les petits et moyens agriculteurs autour d’un cadre coopératif réussi; iv- le poids des intermédiaires dans la commercialisation des pro- duits : leur extrême diversité, sou- vent non-productive, en l’absence d’organisation et d’encadrement, pèse énormément sur le proces- sus de commercialisation des pro- duits agricoles. Ces intermédiaires accentuent de manière significative la spéculation au niveau de l’aval de la filière agricole.

F- Plusieurs études ont montré l’extrême disparité des richesses au Maroc La concentration des revenus ali- mente naturellement la concentra- tion des richesses. Selon le rapport «Global Inequality 2022» établi par le laboratoire sur les inégalités mon- diales (Glogal Inequality Laboratory), seuls 10% de la population pos- sèdent plus de 63% de la richesse totale, tandis que 50% en possèdent moins de 5%. Nous considérons qu’une amélioration réelle de l’état de la répartition des revenus et des richesses est une action susceptible de servir la création d’emplois et la résorption du chômage. L’amélioration de l’état de répar- tition des revenus signifie que la richesse créée (le gâteau) doit être partagée de façon plus équitable en vue d’améliorer la part des couches sociales moins aisées et pauvres et réduire les inégalités qui prennent d’ailleurs, rappelons-le, différentes formes : écarts de salaires et de patrimoines, exclusion du mar- ché de l’emploi, différences entre hommes et femmes, marginalisa- tion de certains territoires, disparités dans l’accès à l’éducation et aux soins…

G- La question de l’industrialisation

L’industrie est le plus important secteur créateur d’emplois directs

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