BOURSE & FINANCES
9
FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 25 DÉCEMBRE 2025
née à la conformité, à la transparence et à la modernisation de l’administration, notamment à travers la généralisation progressive des plateformes électroniques et le renforcement des obligations déclaratives. Cette orientation vise à réduire l’informel, à sécuriser les recettes publiques et à améliorer l’efficacité du système fiscal, sans recourir à une hausse frontale de la pression fiscale. Sans constituer une rupture majeure, la Loi de Finances 2026 s’inscrit dans une logique de consolidation maîtrisée. Elle combine réduc- tion progressive du déficit, montée en charge de l’État social et maintien d’un effort soutenu d’investissement public, dans un contexte de marges budgétaires étroites. Pour les entreprises, les opérateurs du com- merce extérieur et les contribuables, le texte appelle à une lecture attentive et à une adap- tation progressive à un cadre fiscal et régle- mentaire plus exigeant, mais aussi plus struc- turé.
Dans le même temps, le budget 2026 consacre une montée en charge significative de l’État social. La masse salariale de l’État progresse de 15,06 milliards de dirhams pour atteindre 195,3 milliards, sous l’effet combiné des revalorisations issues du dialogue social et de la création de près de 36.900 postes budgétaires, concentrés principalement dans l’éducation, la santé et les administrations de souveraineté. Les crédits alloués à l’éducation nationale atteignent 97,1 milliards de dirhams, tandis que ceux de la santé et de la protection sociale s’élèvent à 42,4 milliards, en hausse de 30% sur un an. Cet effort social s’accompagne du maintien d’un investissement public soutenu, notam- ment dans les infrastructures, la gestion des ressources en eau et le soutien à l’investisse- ment productif. La gestion de l’eau mobilise à elle seule plus de 11 milliards de dirhams en crédits de paiement, tandis que les grands chantiers d’équipement et de transport demeurent des postes structurants du bud- get. L’ensemble traduit un arbitrage précis : préserver les équilibres macroéconomiques tout en finançant les priorités sociales et les leviers de croissance à moyen terme. ◆
Parmi les évolutions notables, figure l’adaptation des règles de retenue à la source sur certaines rémunérations et produits de location.
2026 s’inscrit dans une logique de consoli- dation progressive des finances publiques. Le budget général concentre l’essentiel de l’effort, avec 527,6 milliards de dirhams, tan- dis que les comptes spéciaux du Trésor mobilisent 167,5 milliards. À cela s’ajoute un amortissement de la dette publique à moyen et long terme de 64,2 milliards de dirhams, illustrant le poids durable du service de la dette dans la structure budgétaire. Outre une prévision de croissance de 4,5% en 2026, sous l’hypothèse d’une production céréalière 70 millions de quintaux, l’exécutif affiche l’objectif de ramener le déficit budgé- taire à 3% du PIB contre 3,5% en 2025. Cette amélioration repose sur un différentiel assumé entre la progression des ressources de l’État, attendues en hausse de 8,32%, et celle des dépenses, contenue à 5,54%. Le dynamisme des recettes fiscales constitue le principal levier de cet ajustement, dans un contexte de renforcement du contrôle et de la conformité.
L’État entre rigueur et montée en charge sociale
Avec des charges totales estimées à 761,3 milliards de dirhams, le budget de l’État pour
Made with FlippingBook flipbook maker