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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 23 MARS 2023
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économie n’est pas uniquement celle des élites de la CGEM, mais qu’elle est essen- tiellement portée par des TPE et des PME à plus de 95%, et que les barrières à l’entrée des secteurs prioritaires ainsi que les tickets d’investissement relatifs à cette banque de projets accusent un
réel décalage par rapport à la réalité de notre tissu entrepre- neurial. Nous proposons que cette banque de projets soit adossée aux Plans de dévelop- pement régionaux pour mieux répondre aux besoins régionaux dont les CRI sont les relais. Cela permettra de mieux répartir les
Il est urgent de créer la carto- graphie du made in Morocco pour les 12 régions du Royaume.
investissements en fonction du potentiel et des besoins de chaque région ainsi que de s’inscrire dans la vision royale qui est celle de la décentralisation et du renforce- ment de la régionalisation. F.N.H. : En tant que président de l’APMM, quelles sont les actions que vous entreprenez pour rendre plus attractifs et plus compétitifs les produits locaux par rapport à ceux étrangers ? A. L. : Nous sommes convaincus au sein de l’APMM que nos produits et nos ser- vices made in Morocco ont un très fort potentiel aussi bien sur le marché local qu’à l’international. Nous sommes aussi convaincus que nos entreprises ont besoin d’un accompagnement professionnel par rapport aux problématiques de branding, de marketing, de packaging et de logis- tique. Nos marques doivent être automa- tiquement enregistrées et protégées à l’OMPIC. Nous sommes aussi convaincus que la digitalisation de nos marques leur permettra d’être plus accessibles et plus visibles sur le marché à condition de s’adapter aux demandes et aux habitudes de consommation des différents segments de clientèle. Tous les experts en com- merce international s’accordent sur le fait que nous serions gagnants à nous diversi- fier en matière d’exportation, en investis- sant sur de nouveaux marchés à très forte valeur ajoutée, notamment en Afrique. Enfin, nous pensons que l’Etat doit donner l’exemple à travers la commande publique qui doit être, quand c’est possible, à 100% locale. Et constituer ainsi un gage de garantie que consommer du made in Morocco est conforme aux procédures administratives et aux normes de qualité. De ce fait, inspirer la confiance des acteurs locaux, mais aussi internationaux. ◆
caces et plus durables. Ceci permettra d’éviter l’intermédiation et les différentes formes de spéculation. • Et promouvoir l’utilisation des produits locaux et du label marocain dans les res- taurants, les établissements hôteliers et plus généralement dans toutes les entités étatiques. Cette liste de mesures de propositions n’étant pas exhaustive, elle reste tributaire de la mise en place d’une agence indépen- dante pour coordonner de façon transver- sale et stratégique toutes les actions de toutes les parties prenantes dans le made in Morocco. Mais aussi pour optimiser les investissements colossaux qui ne sont aujourd’hui guidés que par des agendas politiques. F.N.H. : Le ministère de l’Industrie a mis en place une banque de projets visant à promouvoir la production locale dans plusieurs domaines. Ces démarches sont-elles suffi- santes ? Quelle lecture en faites- vous ? A. L. : Rappelons que le ministère a lancé, en plein Covid-19, cette banque de pro- jets industriels dans le cadre de son plan de relance industrielle (2021-2023). Cette stratégie vise à remplacer les importations, à stimuler la participation des entreprises
marocaines dans l'industrie et à réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de soutenir les exportations. Lors de la journée, Ryad Mezzour a même déclaré que l’objectif de son ministère est de faire du made in Morocco un marqueur de qua- lité, de compétitivité et de durabilité pour répondre aux besoins du consommateur et gagner sa confiance. Il a annoncé aussi avoir mis en place, pour y parvenir, un dis- positif de promotion de la fabrication locale à travers la banque de projets qui a identifié à ce jour 1.542 projets d’investissements pour une substitution à l’import de 75,9 mil- liards de dirhams. Au-delà du travail d’identification qui est certes important, nous aurions voulu entendre le ministère au sujet du projet de révision de la cinquantaine d’accords de libre-échange, qui sont en réalité la vraie cause du déséquilibre de notre économie, dont les exemples turc pour le textile ou celui tunisien pour les cahiers scolaires, ne sont que la partie visible de l’iceberg. Nous aurions voulu aussi entendre la tutelle au sujet de l’accélération des procédures de protection de notre production nationale à travers la mise en place et de l’application des normes marocaines (NM). Le travail de fonds entamé par Imanor doit être une priorité absolue. Nous souhaitons aussi rappeler que notre
Nos entre- prises ont besoin d’un accompa- gnement professionnel par rapport aux problé- matiques de branding, marketing, packaging et logistique.
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