36 JEUDI 23 MARS 2023 / FINANCES NEWS HEBDO
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SPÉCIAL SANTÉ
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La grande refonte du système de santé est en marche ◆ Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, nous dresse le bilan de la gestion de la crise sanitaire du Covid-19 et les leçons tirées de cette pandémie. ◆ Il revient également sur les grandes réformes structurelles qui sont en cours d’opérationnalisation par son département, notamment celle du système national de santé, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des hautes directives royales. Entretien.
tion de la Covid était une gestion contex- tuelle. Chaque pays a essayé de donner le meilleur de lui-même. Concernant le Maroc, je pense qu’avec les orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le Glorifie, la gestion a été basée essentiellement sur l’anticipation. C’est-à- dire une gestion proactive, tout en gérant l’actuel. Globalement, le Maroc s’en est bien sorti, malgré les dysfonctionnements et les insuffisances que connaît le sec- teur de la santé, notamment la pénurie en ressources humaines. Les gens ne s’attendaient pas à ce que le ministère de la Santé s’en sorte bien face à l’inten- sité de la crise sanitaire. Finalement, nous étions parmi les pays qui ont le mieux géré la crise dans le monde. Ce qu’il faut savoir à ce niveau, c’est qu’il n’y a pas de recettes par rapport à la gestion d’une crise sanitaire. Il faut déployer et concilier les moyens dont nous disposons par rap- port à la crise, et c’est ce qui a été fait. D’ailleurs, nos résultats à ce niveau sont très probants. F.N.H. : Où en sommes-nous concrè- tement aujourd’hui ? Kh. A. T. : Aujourd’hui, nous sommes à un total de 16.000 décès. 1.272.000 per- sonnes ont été contaminées, avec un taux de létalité à 1,3%. C’est l’un des plus bas du monde. En ce moment, la contamina- tion est très faible. La situation est bien maîtrisée parce qu’il y a une meilleure connaissance de la maladie. Nous appré- hendons mieux les mécanismes physio- pathologiques de la Covid au fur et à mesure de son évolution. La Covid au virus Delta ou Alpha n’est pas la Covid au virus Omicron. D’ailleurs, nous connais- sons mieux aujourd’hui les dégâts occa- sionnés par le virus sur l’organisme. Dans ce sens, je cite un élément fondamental
que nous ne connaissions pas avant : la thrombose veineuse et l’embolie vascu- laire qui est secondaire au phénomène inflammatoire et que nous ne voyions pas avant. Maintenant, nous comprenons mieux et nous traitons mieux, et les résul- tats sont là. F.N.H. : Dans ce sens, comment le Maroc a pu s’en sortir au niveau de la logistique au moment où les fron- tières aériennes et terrestres étaient fermées, au moment où le Maroc a choisi le confinement ? Kh. A. T. : C’est là un moment crucial dans la gestion de la crise sanitaire. Malgré toutes les critiques du monde, c’était le meilleur moment pour confiner. Cela nous a laissé le temps de mieux nous préparer. Il faut savoir qu’à cette période, nous n’avions pas assez de places de réanima- tion. On voyait venir la catastrophe avec la marée des cas graves, alors que nous disposions de seulement 684 places de réanimation, avec 222 réanimateurs dans le secteur public et 480 dans le secteur privé. Difficile de gérer une telle situation. Il a fallu mutualiser les moyens. Mais nous avons réussi à mettre en place un travail de proximité entre le public et le privé; ce qui est une expérience inédite dont nous avons tiré toutes les leçons, puisque nous avons décloisonné surtout dans les grandes métropoles. En même temps, nous avons travaillé avec les autres disci- plines qui se rapprochent de la discipline de la réanimation. Ainsi, nous sommes passés de 684 à 5.260 lits de réanimation, ce qui est un chiffre important. Et ce, en peu de temps. C’est ce que nous avons gagné dans la gestion de la Covid. Et quand je dis un lit de réanimation, il s’agit d’un lit équipé avec tout le matériel et la logistique que cela implique.
Propos recueillis par F. Ouriaghli & A. Najib
Finances News Hebdo : Tout d’abord, quel bilan faites-vous de la gestion du Maroc de la crise sanitaire du Covid-19 ? Khalid Aït Taleb : En fait, nous sommes toujours dans la pandémie, étant donné que l’Organisation mondiale de la santé ne s’est pas encore prononcée sur la fin de cette crise sanitaire. Il faut dire que la ges-
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