44 JEUDI 23 MARS 2023 / FINANCES NEWS HEBDO
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SPÉCIAL SANTÉ
Marché pharmaceutique
◆ La généralisation de la CSU générera une forte demande sur les médicaments. ◆ Les professionnels du secteur recommandent de prioriser l’utilisation des génériques. Vers un grand recours aux génériques ?
Abdelmajid Belaiche, par 3 élé- ments. «Le premier élément est que contrairement aux prin- ceps, ils n’ont pas de frais de recherche à amortir. Le deu- xième élément est que tous les pays obligent les détenteurs de génériques à avoir des prix bien plus bas que ceux des princeps, pour réaliser des économies à leurs assurances maladies et à leurs patients. Enfin, le troisième point est que le détenteur du médica- ment générique qui arrive sur un marché monopolistique, face à un princeps bien ins- tallé, n’a pas d’autre choix que celui de baisser ses tarifs pour être plus compétitif». En revanche, les médica- ments génériques au Maroc avaient subi de virulentes campagnes de dénigrement sur leur qualité, dans le cadre d’affrontements concurrentiels princeps-génériques. «Dans le rapport du Conseil de la concurrence, nous avons parlé des pratiques anticoncurren- tielles qu’ont subies les médi- caments génériques, et dont la première victime était le patient, puisque ces pratiques ont freiné la mise à la disposi- tion des patients de certains médicaments stratégiques à des prix très accessibles. C’est le cas notamment des médi- caments contre les cancers, mais aussi de ceux de l’hépa- tite avant qu’ils ne soient fabri- qués au Maroc, le Sofosbuvir et les autres antiviraux d’action directe. Heureusement que cela n’a pas empêché le déve- loppement des génériques au Maroc, à l’exception de quelques rares segments de marché» , explique Belaiche. ◆
Les médi- caments
génériques et biosimilaires constituent au Maroc l’unique levier de croissance du volume de consomma- tion dans le marché phar- maceutique national.
auront atteint 1.241,0 millions de dirhams en 2022. Par ailleurs, selon les profes- sionnels du secteur pharma- ceutique, le chantier actuel de la généralisation de la cou- verture sanitaire universelle (CSU) va certainement générer une très forte demande sur les médicaments, y compris pour les affections chroniques ou onéreuses. La question qui se pose est comment satisfaire cette demande sans ruiner les caisses gestionnaires de la CSU. D’après Abdelmajid Belaiche, expert en industrie pharma- ceutique et membre de la Société marocaine de l’écono- mie des produits de santé, la solution consistera à prioriser Les médicaments géné- riques au Maroc avaient subi de virulentes cam- pagnes de dénigrement sur leur qualité.
l’utilisation des médicaments génériques et des biosimi- laires. De fait, ceux-ci consti- tuent au Maroc l’unique levier de croissance du volume de consommation dans le marché pharmaceutique national. «Les médicaments génériques représentent aujourd’hui un peu plus de 45% dans le mar- ché pharmaceutique privé et beaucoup plus dans le mar- ché public, mais ce n’est pas encore le cas des biosimilaires dont la présence reste très timide» , a-t-il souligné. En ce qui concerne leur prix, les génériques coûtent moins chers que les médicaments princeps. Contrairement à cer- taines idées reçues, ceci n’al- tère en rien leur qualité, puisque les deux types de médica- ments sont soumis aux mêmes contrôles par le Laboratoire national de contrôle des médi- caments (LNCM) du ministère de la Santé et de la Protection sociale. Les prix bas des médicaments génériques s’expliquent, selon
E n dépit de la crise sanitaire, le marché pharmaceutique a su se montrer rési- lient. D’après les chiffres donnés par IQVIA (Ex-IMS health) concernant le marché pharmaceutique privé marocain, l’année 2022 s’est terminée avec un chiffre d’af- faires TTC de 14,6 milliards de dirhams, soit une évolution de +7,9% par rapport à 2021. En ce qui concerne le volume, il a atteint 451,4 millions de boîtes, avec une évolution de +5% par rapport à 2021. S’agissant des échanges com- merciaux pharmaceutiques, la projection de l’année 2022 montre un retour des impor- tations à 7.774,8 millions de dirhams et un retour du déficit de la balance commerciale à -6.533,7 millions de dirhams, avec toutefois une aggrava- tion par rapport à 2020. Pour ce qui est des exportations pharmaceutiques, celles-ci Par M. Boukhari
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