58 JEUDI 23 MARS 2023 / FINANCES NEWS HEBDO
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SPÉCIAL SANTÉ
F.N.H. : Le projet de loi-cadre n° 06-22, adopté le 25 octobre 2022, vient justement forma- liser la refonte du système de santé. Quel serait son apport concrètement ? A. B. : La loi-cadre 06-22 relative au système national de santé est le chef d’orchestre qui va organi- ser le futur système de santé, de
Cependant, le plus grand défi sera représenté par le manque criant des ressources humaines médi- cales, paramédicales et pharma- ceutiques. Certes, un grand effort a été fait en termes de revalorisations salariales pour retenir autant que possible ces précieuses ressources et limiter leur migration du secteur public vers le secteur privé ou,
pire, vers l’Europe. Il restera alors à travailler sur le volet des forma- tions à travers la création de nou- velles facultés de médecine et de pharmacie. Cette refonte de notre système de santé doit se faire sans précipitation, patiemment, douce- ment mais sûrement pour éviter tout échec préjudiciable à l’ensemble de la population.
manière pluridimensionnelle, autour des 4 piliers de la refonte, de façon à optimiser l’offre de soins face aux importants besoins de la popu- lation. Il s’agira alors d’éviter les gaspillages et les dépenses coû- teuses et inutiles. Ceci passe par l’obligation du parcours des soins coordonnés, par la mise en place de recommandations et protocoles thérapeutiques et par la priorisation de l’utilisation des génériques et des biosimilaires. La haute autorité de santé sera là pour prendre les meil- leures décisions à ce sujet et pour faire les arbitrages nécessaires, afin de garantir la pérennité de notre sys- tème de santé. Malheureusement, il nous manque toujours au Maroc une agence de Health Technology Assessement (HTA) pour l’éva- luation des technologies de santé et pour aider à faire les meilleurs choix en matière de technologies de santé, qu’il s’agisse de médi- caments, de dispositifs et équipe- ments médicaux ou de technologies chirurgicales et autres. Ces arbi- trages doivent se faire à la fois sur la base des coûts et des performances attendues. Les agences HTA fonc- tionnent déjà dans de nombreux pays. En Afrique du Nord, la Tunisie dispose déjà d’une telle agence. F.N.H. : A votre avis, quels sont les mécanismes à mettre en place pour accompagner la réforme du secteur de la santé ? A. B. : D’abord, un financement suf- fisant accompagné d’une bonne gouvernance, avec notamment des objectifs précis et des outils de suivi et d’évaluation des réalisations par rapport à ces objectifs. Une digita- lisation intégrée robuste et protégée de tout risque de piratage ou de fuites des données personnelles des patients sera indispensable pour la réussite de ce projet. Concernant le volet ressources humaines, des actions immédiates, telles que les mises en place des partena- riats public-privé pour profiter des énormes ressources médicales pri- vées. Notre système de santé doit s’appuyer de manière équilibrée sur les 2 secteurs, public et privé. Par ailleurs, la confiance dans les struc-
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