FNH N° 1101

JEUDI 23 MARS 2023 / FINANCES NEWS HEBDO SPÉCIAL SANTÉ

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tures hospitalières publiques doit être res- taurée non seulement à travers la mise à niveau des infrastructures hospitalières, mais aussi en transformant les CHU et les hôpitaux en de véritables pôles d’excel- lence médicale et en y améliorant la qua- lité de l’accueil. Il n’est pas normal que le secteur de santé privé capte 90% des frais remboursés par l’AMO, ne laissant que des miettes aux hôpitaux, CHU etc. Si rien n’est fait, ce déséquilibre entre le secteur de santé privé et public risque de s’aggra- ver. L’offre en cliniques et en hôpitaux privés a connu un développement extraor- dinaire aussi qualitatif que quantitatif, et le secteur public doit suivre. F.N.H. : La promotion des médica- ments génériques est primordiale pour la préservation des équilibres financiers de l'Etat, particulièrement avec la généralisation de la cou- verture médicale. Pourtant, la part desdits médicaments est seulement de 40% dans le marché pharmaceu- tique marocain. Selon vous, com- ment peut-on rectifier le tir ? A. B. : Le rôle des médicaments géné- riques et des biosimilaires pour l’amé- lioration de l’accès aux soins et pour le maintien des équilibres financiers des caisses des organismes gestionnaires de l’assurance maladie et des optimisations des dépenses de santé a été largement démontré. Les médicaments génériques représentent aujourd’hui un peu plus de 45% dans le marché pharmaceutique privé et beaucoup plus dans le mar- ché public. En revanche, la présence des médicaments biosimilaires au Maroc est restée malheureusement très timide. La véritable conquête du marché national par les médicaments génériques, qui a commencé au début des années 90, a permis l’accès à de nombreux médica- ments, toutes classes confondues, et à l’émergence d’une industrie pharmaceu- tique nationale forte qui s’est construite essentiellement autour de ces médica- ments génériques. Dans une étude que nous avons réalisée en début de l’année 2022, nous avons simulé un marché pharmaceutique privé marocain, de même taille et de même structure de consommation que le marché pharmaceutique privé, mais sans aucun médicament générique, sur la période 2015-2016. Les calculs ont montré que ce marché hypothétique sans génériques aurait coûté à nos patients 22.699,6 mil-

La mise en place de la couverture sanitaire universelle rendra indis- pensable l’optimisation de l’offre en médicaments.

F.N.H. : Le projet de loi n° 10.22 por- tant création de l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé a été adopté en commission au Parlement il y a quelques jours. Quelle serait la plus-value d’une telle agence par rapport à la direction du médicament et de la pharmacie actuelle ? A. B. : L’évolution des sciences et des technologies pharmaceutiques a été telle que la bonne vieille direction du médi- cament et de la pharmacie est devenue complètement dépassée et n’était plus en mesure de traiter des dossiers de plus en plus importants et complexes, qu’il s’agisse de médicaments, de dis- positifs ou encore d’équipements médi- caux. De plus, le fonctionnement et le management dans une agence des médicaments et des produits de santé, qui est autonome administrativement et financièrement, sont tout autres que ceux d’une direction du médicament et de la pharmacie. L’agence sera dotée d’un Conseil d’administration, en plus de son directeur et de multiples pôles dédiés aux différents aspects liés aux médicaments et aux produits de santé, tels que la phar- macovigilance, les études économiques et financières ... Ces cadres travailleront avec des objectifs prédéfinis et rendront compte quant à l’atteinte ou non de leurs objectifs, ce qui est totalement différent du fonctionnement bureaucratique lourd et peu efficace d’une direction. Avec ces moyens financiers, l’agence pourra être plus attractive pour des compétences de haut niveau. ◆

lions de dirhams de plus que les 113.583,3 millions de dirhams qu’ils avaient effective- ment dépensés sur la période 2015-2021, soit une dépense cumulée de 136.282,9 millions de dirhams. Rien que pour l’année 2021, les dépenses des patients auraient été de 22.305,7 millions de dirhams au lieu des 18.528,3 millions qu’ils avaient effec- tivement dépensées en 2021, soit une économie de 3.777,5 millions de dirhams pour nos patients et pour les caisses des organismes gestionnaires de l’assurance maladie. Quant à l’amélioration de l’accès aux médicaments, les données d’IQVIA (anciennement IMS Health) ont montré que la différence de volume du marché pharmaceutique privé entre 2015 et 2021 a été de 71,7 millions d’unités-boites. Dans ce volume additionnel, les génériques ont représenté pratiquement les 3 quarts ou plus, exactement 74,9% contre 25,1% pour les médicaments princeps. Ceci tra- duit un accès plus facile et plus large pour les médicaments génériques que pour les princeps. Sur un autre plan, les données d’IQVIA ont montré que les médicaments génériques ont été le véritable levier du marché pharmaceutique privé, puisque leur taux de croissance cumulé sur la période 2015-2021 a été de +45% contre seulement +9% pour les princeps et +22% pour l’ensemble du marché pharmaceu- tique privé. La mise en place de la cou- verture sanitaire universelle (CSU) rendra indispensable l’optimisation de l’offre en médicaments pour couvrir les besoins d’une population beaucoup plus élargie à travers la priorisation des médicaments génériques et biosimilaires.

Les médi- caments génériques représentent aujourd’hui un peu plus de 45% dans le marché pharmaceu- tique privé et beaucoup

plus dans le marché public.

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