FNH N° 1101

62 JEUDI 23 MARS 2023 / FINANCES NEWS HEBDO

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SPÉCIAL SANTÉ

Cliniques privées

◆ Ces dysfonctionnements fragilisent le secteur et sont source de concurrence déloyale. ◆ Sur un total de 384 cliniques dénombrées en 2021, 79% sont concentrées dans cinq régions du Royaume. Une myriade de dysfonctionnements soulevés par le Conseil de la concurrence

60% des cliniques privées du

Royaume ont moins de 30 lits, avec une moyenne de 19 lits par clinique.

lève le voile sur les différents dysfonc- tionnements que connaissent les cli- niques privées du pays. Tout d’abord, le document pointe du doigt une répar- tition géographique inégale et déséqui- librée de ces établissements entre les différentes régions du Royaume. Dans le détail, 79% des cliniques privées et 82% des lits de l’offre en hospita- lisation privée sont concentrés dans cinq régions du Royaume. Il s’agit de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan Al-Hoceïma, Fès- Meknès et Marrakech-Safi. Au niveau de ces régions, le secteur privé héberge entre 25 et 50% de la capacité litière du territoire. En revanche, les régions du Sud et du Sud-Est demeurent, de leur côté, quasiment dépourvues de ces structures de soins. De plus, le rapport met la lumière sur la sous-capitalisation de la majorité des cliniques privées. «Le Royaume dis- pose de cliniques de petite taille et qui

sont pour la plupart sous-capitalisées. Pratiquement, 9 cliniques sur 10 ont un capital social inférieur à 10 MDH. 43% des cliniques ont un capital social de moins d’un million de dirhams et 43% ont un capital variant entre 1 et 10 MDH. Ce n’est que dans 13% des cas que le capital est supérieur à 10 MDH, alors qu’il s’agit de structures qui nécessitent de gros investissements», confirme Dr. Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en systèmes et politiques de santé et vice-président de la Fédération natio- nale de la santé. Outre cela, le Conseil de la concurrence a dévoilé plusieurs autres failles, notamment la persistance de pratiques frauduleuses, la pénurie des ressources humaines, l’absence de cadre juridique dédié aux cliniques privées, en plus de la désuétude des textes législatifs et réglementaires les régissant, puis la maintenance de bar- rières à l’entrée du marché des soins dispensés par ces établissements.

L es cliniques privées sont un atout indéniable pour le sys- tème national de santé. Le meilleur argument pour le démontrer est la pandémie du Covid-19 durant laquelle ces établis- sements se sont montrés à la hauteur dans la lutte contre la maladie. Selon la carte sanitaire disponible sur le portail du ministère de la Santé, le Royaume comptait, en 2021, 384 cli- niques privées avec une capacité glo- bale de 12.534 lits. Bien que le secteur des cliniques privées offre une contri- bution essentielle au système marocain de santé, il présente plusieurs lacunes qui affectent sa qualité ainsi que son efficacité. Une disproportion criante Rendu public en décembre 2022, un avis du Conseil de la concurrence (CC) Par M. Ait Ouaanna

Le Royaume dispose de cliniques de petite taille et qui sont pour la plupart sous-capita- lisées : prati- quement 9 cli- niques sur 10 ont un capital social inférieur à 10 MDH.

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