FNH N° 1101

F OCUS AGRICOLE

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JEUDI 23 MARS 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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Phœniciculture

◆ Malgré les efforts déployés par le PMV, le Maroc importe une bonne partie de ses besoins de l’étranger. ◆ La plupart des produits mis sur le marché répondent aux normes de qualité et de salubrité. Le point sur l’état de la filière

cancérigènes à cause du recours excessif aux pesticides. Cette annonce a été ampli- fiée après la saisie et la destruction de plusieurs lots de dattes au mar- ché de Derb Milan, à Casablanca.

dattes au marché de gros de Casablanca, dont les résul- tats ont conclu aux spécifici- tés suivantes : un prix au kilo- gramme de 25 à 40 dirhams, une traçabilité sur le pays de production, les noms de l'im- portateur, de l'exportateur et la date limite de consomma- tion, etc. Selon les résultats des ana- lyses, les dattes importées de Tunisie, d'Algérie, d'Ara- bie Saoudite et des Émirats Arabes Unis respectent les normes internationales concernant les résidus de pesticides, et sont exemptes de pesticides cancérigènes. Il s'est également avéré que parmi les dattes importées des EAU, celles appelées «dattes Aroussa Imarates» sont de «mauvaise quali- té». ◆

La maladie du «Bayoud» a impacté la filière dattière. Des efforts sont déployés pour culti- ver des variétés résistantes.

Contactées à sujet, plusieurs sources autorisées, dont notamment l’ONSSA, affir- ment que «lesdits lots saisis ont été importés illégalement et n’ont pas suivi la procé- dure en matière de contrôle» , et d’ajouter que «les normes marocaines sanitaires obéissent aux règles les plus strictes». Pour sa part, la Fédération marocaine des droits des consommateurs a mené une étude de terrain. Elle a prélevé des échantillons de

dies, notamment «Bayoud» . Pour satisfaire les besoins des consommateurs, le mar- ché local est approvisionné par des importations qui évoluent, selon les années, entre 70.000 et 80.000 tonnes. Elles proviennent essentiellement de l’Algérie, la Tunisie et d’autres pays, dont les Emirats Arabes Unis, l’Egypte et l’Irak. Au total, le marché présente une offre de 200.000 tonnes. Concernant les prix, au cours du mois sacré, ils enre- gistrent une hausse de 10 à 15%, particulièrement pour les variétés nobles comme le Majhoul. Ce dernier est offert entre 70 et 150 DH/kg. Mais cette année, une polé- mique a éclaté concernant la qualité des dattes importées. Des informations relayées sur les réseaux sociaux font état de produits provenant de l’Algérie soupçonnés de contenir des substances

L es dattes sont parmi les produits les plus appréciés et les plus consommés au cours du mois de Ramadan. En dépit des efforts déployés à travers un contrat-pro- gramme conclu entre l’Etat et les professionnels de la filière phoenicicole dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV), l’offre n’arrive toujours pas à répondre aux besoins de la demande. En effet, entre 2010 et 2020, la production nationale a aug- menté de 66%. En moyenne, elle tourne autour de 140.000 tonnes annuellement, et a pu atteindre le record de 150.000 tonnes en 2021. Mais, en 2022, elle a reculé de 20%. Cette instabilité des récoltes est due à de nom- breux facteurs, comme les aléas climatiques et les mala- Par C. Jaidani

Est-il possible d’atteindre l’autosuffisance ?

Les prix sont générale- ment stables, mais pour les varié- tés nobles comme le Majhoul, ils peuvent enre-

L’autosuffisance nationale en matière de dattes ne peut aboutir qu’à travers la révision des orientations straté- giques de la filière, permettant de mettre en place des mesures incitatives à l’investissement. Pour donner une nouvelle impulsion au secteur et lui assurer tous les ingrédients de son développement, il faut procéder à la réhabilitation des anciennes palmeraies et à la création d’exploitations de nouvelle génération. Il s’agit de l’introduction de techniques de pointe en matière d’irrigation, d’exploitation et de valorisation des produits. Dans le même ordre d’idées, il est essentiel d’installer de nouvelles unités de conditionnement et de stockage fri- gorifique. Car une bonne partie de la production n’est pas bien valorisée, puisqu’utilisée en fin de parcours comme aliment de bétail.

gistrer une hausse de 10 à 15%.

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