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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 23 MARS 2023
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Inflation et politique monétaire
◆ Bank Al-Maghrib tient un ton encore plus offensif qu’en décembre sur l’inflation, alors que les marchés espéraient un peu plus d'apaisement. Bank Al-Maghrib durcit le ton
des matières premières, dont le pétrole, et la meilleure tenue de la campagne agricole comme prévu, feront que BAM lèverait le pied pour le reste de l’an- née avec, au pire, une dernière hausse de 25 pbs en juin ou septembre et que, chemin fai- sant, l’inflation s’ajusterait à la baisse. D'autant plus que BAM
l’inflation ressortirait en 2023 à 5,5% en moyenne et sa com- posante sous-jacente se situe- rait à 6,2%, soit une révision à la hausse de 2 points de pour- centage par rapport à la prévi- sion de décembre dernier ! Le décalage entre les attentes du marché et celles de BAM sont importantes. BAM explique sa position essentiellement par la flambée des prix de certains produits alimentaires. Un ton encore plus hawkish qui interroge aussi sur l'argu- mentaire de BAM, étant donné que cette inflation serait tirée par un choc de l’offre dans l’alimentaire que la hausse du taux directeur ne devrait pas pouvoir cibler en théorie ! Difficile, en manque d'explica- tions à date, de comprendre comment le taux directeur peut casser cette spirale choc de l'offre - inflation. Bank Al-Maghrib indique aussi vouloir «prévenir» l’enclenche- ment de spirales inflationnistes auto-entretenues et renforcer davantage l’ancrage des anti- cipations d’inflation en vue de favoriser son retour à des niveaux en ligne avec l’objec- tif de stabilité des prix. Mais avec une inflation sous-jacente attendue à 6,2% en 2023, il y a encore du travail, semble-t-il... Ces nouvelles anticipations d'inflation peuvent remettre à plus tard le fameux pivot de la politique monétaire, et avec lui la stabilisation du marché des capitaux, dont la méforme s'est accentuée depuis sep- tembre 2022, date du resser- rement de la politique moné- taire. ◆
confirme un recul des prix des matières premières sur le plan international, avec la normalisation progres- sive des conditions sur les marchés durant les der- niers mois. «Les cours des
BAM estime même que l’inflation reste- ra «élevée à moyen terme.
paragraphes du communiqué qui donne le ton de ce premier Conseil de 2023.
matières premières sont reve- nus à des niveaux globalement proches de ceux enregistrés avant le début du conflit en Ukraine», note-t-elle. Après avoir terminé l’année 2022 à 99,8 dollars le baril en moyenne, le prix du Brent en particulier reculerait à 83,3 dol- lars sur l’ensemble de cette année et oscillerait autour de 80 dollars en 2024, selon la Banque centrale. «De même, et suite au repli important affi- ché durant le second semestre 2022, les cours des denrées alimentaires devraient accu- ser des baisses de 10,4% en moyenne en 2023 et de 0,6% en 2024», ajoute-t-elle. Malgré cela, la Banque centrale voit les choses autrement pour le Maroc. Elle estime même que l’inflation restera «élevée à moyen terme». Si ces phrases ont déjà été prononcées par le Wali en décembre, ce sont les nouvelles projections chif- frées qui interpellent les opé- rateurs du marché financier. Car, selon la Banque centrale,
D es journalistes appliqués, mardi, dans la grande salle de conférence de Bank Al-Maghrib, dans l’attente de l’arrivée de Abdellatif Jouahri pour com- menter la décision de relever le taux directeur de 50 points de base. A 16H00, heure habi- tuelle du démarrage de la conférence, un responsable de la communication annonce au micro que ladite conférence de presse est annulée pour «des raisons personnelles» . Peut-être un souci d’agenda du Wali ou une urgence de haut niveau... On n’en saura pas plus. Le marché n’aura pas les réponses à ces questionne- ments dans l’immédiat, surtout que la nouvelle date retenue pour la conférence n’a pas été communiquée. Et à défaut d’analyser les éléments de lan- gage du Wali, le marché devra se rabattre sur les quelques Par A. Hlimi
Décision prévue, argumentaire inattendu
Le Conseil de BAM a donc décidé d’augmenter le taux directeur de 50 points de base. C’est la troisième hausse consécutive en 6 mois. La décision était largement anticipée par les opérateurs. D’une part, parce qu’il y a nécessité de garder le cap et suivre la tendance des autres Banques centrales dans le monde. eEt, d’autre part, il faut ancrer les anticipations d’in- flation des opérateurs locaux, alors que la hausse des prix à la consommation demeure éle- vée, avec un nouveau record en février à plus de 10% sur un an. Mais c’est ici où les chemins de la Banque centrale et des marchés se séparent. Car les opérateurs estiment que le pic de l’inflation est atteint en ce moment même, et que la baisse
Les opéra- teurs esti- ment que le pic de l’inflation est atteint en ce moment même.
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