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FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 4 NOVEMBRE 2021
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Expositions
Pieds et têtes se répètent
Hamidi, sous le signe de l’inédit
P lus que trois jours (à comp- ter d’aujourd’hui) pour découvrir, à Artem Gallery à Casablanca, les dernières réali- sations du jeune plasticien Ziha – Zouhair Chihad en civil. Intitulée
I l avait disparu fort longtemps de la scène artistique, et ce peintre doué autant qu’entier nous a cruel- lement manqué. Le voilà de retour, toujours avec discrétion et un énorme talent. Né en 1941 à Casablanca, Mohamed Hamidi intègre l’École des beaux-arts de Casablanca, puis complète sa formation à Paris. En 1969, il participe à l’expo manifeste de la Place Jamaa El Fna qui marque l’histoire de l’art moderne au Maroc. Aussi bien qu’il est membre fondateur de l’Association marocaine des arts plastiques, il a collaboré avec Melehi, Belkahia et Chebâa afin de créer une forme d'art contemporain propre au Maroc, libéré du joug colonial. Hamidi était un archéologue des signes, en ce sens qu'il s'évertue à les dépister pour les faire affleurer et les enfermer dans la durée. Des signes forgés sous diverses latitudes et porteurs de la culture vive des horizons qui leur ont donné le jour. De sorte que sa peinture se trouvait
emprunter la voie de l'abstraction dépouillée, nuancée et non dénuée d'humanité. Il renouvela son approche de l'art : des couleurs intenses sans être agressives, des lignes vives, des formes d'une pureté prenante… Hamidi s'inspire de l'esthétisme et de l'artisanat (tapis, bijoux) traditionnels qu'il met au service d'une représen- tation fragmentée et colorée du corps humain et de natures mortes. Des formes organiques, disposées sur des toiles, pour le plaisir du déchif- frement. Quand on se prend à les scruter de près, on attrape le vertige tellement elles sont insondables. Mais elles dégagent une étonnante puis- sance et révèlent une belle sûreté de touche. Pour s’en convaincre, il suffit de visiter, à partir du 26 novembre et jusqu’au 10 janvier 2022, «Hamidi, ici et maintenant». Des peintures et des sculptures, toutes réalisées lors de sa résidence à La Galerie 38 pour son solo-show, feront découvrir un autre et non moins superbe Hamidi. ◆
édifiée sur une multitude de socles. Elle dégageait, cependant, une unité et une harmonie délectables. Nul effet de disparate, nulle impression de bigarrure, plutôt une atmosphère d'équilibre reposante, un parfum de sérénité exquis. Et une remontée de la mémoire, celle qui traverse le temps, surplombe les lieux, se nourrit de tout. Les symboles africains et arabes s'enchevêtraient, se confondaient, se fondaient. Une symbiose jubilatoire, qui est la marque d'un talent insigne. Chemin faisant, il délaissa (irrévo- cablement ?) l'esthétique arabo- africaine, grâce à laquelle il s'était ouvert le chemin de la célébrité, pour
«Reflets», cette exposition présente pas moins d’une trentaine de toiles à l’acrylique et une douzaine de sculptures (de type peinture cellulo- sique sur panneau). Lauréat de l’Ecole supérieure des beaux-arts de Casablanca en 2019, l’artiste fait chanter une ligne de formes et de cou- leurs à l’esthétique très séduisante dans l’univers du mouvement «fractal», sans vraiment toucher aux exigences mathématiques et géométriques qui siéent aux fractalistes. Ses compositions « nous interrogent sur le besoin permanent d’une réflexion philosophique sur l’existence de l’autre à travers nous », relève Younes Mansouri, maître de céans. ◆
Cheeeeese !
Foxy Lady !
L es tapisseries d’une pluie de Ladies du Moyen-Atlas inspirée, qui mêle à une expression résolu- ment moderne la force d’un savoir-faire ancestral dans une même fête sensuelle et chatoyante. Des couleurs vives qui aimantent le regard, des formes en relief qui débrident l’imagination et une puis- sance magique dont il est difficile de se déprendre. Porté par le succès du lan- cement de l’événement dans le désert d’Agafay, «Lady berbère» se (re)donne à voir au Jardin Rouge, résidence artistique de la Fondation Montresso* jusqu’au 15 novembre. Le travail des Ladies se confond avec des toiles de maître : Keith Haring et ses figures aux bras ouverts, le parme de Nicolas de Staël ou encore
nyme dont la Fondation Banque Populaire a fait l’acquisition en 1994. Trente photos chargées d’émotion, pétries de générosité, débordantes d’humanité, illustrant la beauté de la jeune femme marocaine, son quotidien et ses apparats traditionnels ont été sélec- tionnés pour constituer cette exposition déli- catement intitulée : Instantanés de vies. Et ce sont, par ailleurs, les tréfonds de leur âme que l’artiste tente de mettre en vive lumière. Les sujets fixent le visiteur de leur regard où l’on entrevoit – parfois – une lueur d’espoir. Le résultat est saisissant. Et l’on ressort de cette expo viscéralement remué. Les photos sont si justes qu’elles résonnent en nous comme une réminiscence. « L’on peut enfin restituer une essentielle complétude, et cela notamment grâce à, selon la critique d’art et la passionnante enseignante Syham Weigant, une exposition nécessaire dont nous ne pouvons que souhaiter vivement qu’elle se poursuivre encore ici à la Banque Populaire ». ◆
L e Maroc exerce une fascination sans mesure sur Marcelin Flandrin. Aussi, y vit-il au début du XX ème siècle à Casablanca. Il n’a cessé de mitrailler, de recréer, de restituer les lieux, paysages et personnages qui ont captivé son regard de photographe. Jusqu’au 19 mars 2022, la Galerie Banque Populaire rend hommage à son parcours. Mettre en boîte les instants de vies du Maroc d’antan, c’est ce qui fai- sait courir Flandrin. Ses clichés constituent aujourd’hui de véritables pièces d’archives qui ont été répertoriées dans un fonds épo-
la géométrie d’une Sonia Delaunay. De surcroît, en marge dudit group- show, l’artiste Tina Tictone initie un nouveau projet sur la symbolique méconnue des tapis berbères. L’expo se veut tel un symbole de dialogue entre l’art populaire et l’art contemporain, d’où sourd la question de transmission d’héritage et de pluralité du langage. ◆
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