FNH N° 1027 (1)

F OCUS AGRICOLE

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JEUDI 17 JUIN 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Filière cactus

◆ De nouvelles variétés résistantes à l’insecte ravageur sont identifiées. ◆ Un programme progressif de plantation, portant sur la période 2021-2030, est arrêté. La lutte contre la cochenille se poursuit

fortement à la sécheresse et est préconisée pour les ter- rains accidentés dont le sol est peu fertile. Ne nécessitant pas un traitement particulier, elle assure un rendement à l’hectare pouvant atteindre facilement les 20.000 DH, supérieur aux cultures les plus pratiquées, notamment les céréales et les légumi- neuses. Mais, en 2014, un phénomène vadurement impacter la filière : il s’agit de la cochenillede cac- tus, un insecte qui provoque le dépérissement rapide de la plante. Le premier foyer est apparu à Sidi Bennour dans la région de Doukkala, avant que d’autres surgissent dans plusieurs régions du Royaume. Certaines exploita- tions ont été totalement déci-

mées à une vitesse fulgurante. Dans certaines régions forte- ment dépendantes de cette filière, comme Ait Baâmrane, relevant de la province de Sidi Ifni, ou encore Rhamna, Chichaoua et Youssoufia, les exploitants ont perdu plus de 50% de leurs revenus. Pour faire face à cet insecte ravageur, le département de l’Agriculture est entré en action pour mener en urgence un programme de lutte. Les actions d’interven- tion portent notamment sur le traitement chimique, la des- truction des plantes infestées et, surtout, le déploiement de variétés résistantes. L’Institut national de recherche agro- nomique (INRA) a lancé d’intenses activités dans ce domaine, en partenariat avec d’autres organismes relevant du département de tutelle comme l’ONSSA, l’Office national du conseil agricole (ONCA) et les délégations

vilégié cette solution de lutte biologique au détriment des produits phytosanitaires, car les figues de barbarie sont des produits de terroir. Les résultats obtenus sont très encourageants », indique Fawzi Bekkaoui, directeur de l’INRA. Le programme de lutte pré- voit également la distribution de ces variétés en priorisant les régions les plus touchées. « Grâce au principe de l’agri- culture solidaire, un pro- gramme progressif de distri- bution des plantes résistantes à la cochenille est décliné aux profit des petits fellahs les plus impactés portant sur la période 2020-2030 », indique Abdelaziz Bousraref, directeur régional de la délé- gation de l’Agriculture de Marrakech-Safi. Il est à rappeler que le Maroc a signé des accords de coo- pération en matière de R&D, notamment avec l’Organisa- tion mondiale de l’agriculture et de l’alimentation (FAO). Il s’agit d’une assistance technique portant sur le contrôle des infestations et le renforcement des capacités institutionnelles nationales et des capacités techniques de toutes les parties prenantes, en particulier les structures de protection des végétaux, et les agriculteurs pour appli- quer les mesures phytosani- taires appropriées et les pra- tiques de lutte contre l'infes- tation et limiter la propagation de ce parasite ravageur. ◆

L e cactus est une plante présente au Maroc depuis des siècles. Il y a quelques décennies, sa culture était considérée comme secondaire, ser- vant pour les clôtures des exploitations ou la protection contre le vent. Son fruit, dit «figues de barbarie», appe- lé communément «Handia», est très apprécié pour ses qualités nutritives. Les huiles essentielles extraites de cette plante ont une grande valeur thérapeutique et cosmétique. Le litre d’huile peut dépasser facilement les 1.000 euros en Europe. Ce succès a assuré à cette filière une forte expan- sion, d’autant qu’elle résiste Par C. Jaidani

La solution de lutte bio- logique est privilégiée au détriment des produits insecticides, car les figues de barbarie sont des pro- duits de ter- roir.

régionales de l’agricul- ture ainsi que les ORMVA. Le programme vise le développement de huit variétés résistantes à la cochenille inscrites au catalogue officiel. « La collection des varié-

La cochenille est un insecte ravageur. Certains exploitants ont perdu plus de 50% de leur revenu.

tés de cactus que l’Institut a regroupées depuis des années, a permis de sélec- tionner 8 variétés résistantes parmi 400. Il faut dire que le programme de R&D nécessite beaucoup de temps et d’ef- fort pour aboutir aux objectifs escomptés. Nous avons pri-

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