FNH N_ 1210

ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 9 OCTOBRE 2025

ême si le taux de chô- mage frôle les 13% au niveau national, cer- tains secteurs n’ar- rivent pas à embaucher la main-d’œuvre néces- saire ou qualifiée pour mener à bien et dans Bâtiment et travaux publics La pénurie de main-d’œuvre pose de nouveaux défis pour le secteur M Sous l’effet des méga-chantiers lancés par le Maroc, l’activité connaît un essor notable. Peu valorisante et assez pénible, la filière n’attire pas assez d’ouvriers. Par C. Jaidani

 Dans le BTP, de nouveaux métiers ont vu le jour, mais les entreprises trouvent des difficultés pour recruter les profils nécessaires.

souvent moins attractifs que dans d’autres professions, ce qui limite l’intérêt des candidats. En général, ce sont les jeunes, notamment lors des périodes de sécheresse ou de ralentissement de l’activité agricole, qui se tournent vers ces emplois. Certaines spécialités très recher- chées restent particulièrement diffi- ciles à pourvoir, comme les conduc- teurs d’engins, les constructeurs

d’ouvrages d’art, les charpentiers ou les canalisateurs. En dehors des métiers classiques de la maçonne- rie, de nouveaux corps de métier ont vu le jour ces dernières années, nécessitant des compétences iné- dites : isolation thermique, rac- cordements aux réseaux télépho- niques ou Internet, techniciens en efficacité énergétique, et bien d’autres encore. ◆

nous avons dû recruter de nouvelles ressources humaines ou sous-trai- ter une partie de nos chantiers» , explique Hicham Tamri, Directeur général d’une entreprise de BTP basée à Casablanca. Il poursuit : «nous vivons un véritable calvaire avec la pénurie d’ouvriers qualifiés, surtout pour certaines spécialités. Ce n’est pas facile de les fidéliser. Dès qu’une offre salariale plus inté- ressante se présente, ils se tournent vers un autre employeur. C’est un secteur qui connaît une forte mobi- lité. Parfois, nous avons des pro- jets à la périphérie des centres urbains ou dans le monde rural. Mais au moment de les amorcer, nous rencontrons des difficultés à convaincre certains maçons, tech- niciens ou ingénieurs d’aller travail- ler dans cet environnement qu’ils jugent hostile». La pénurie de main-d’œuvre s’ex- plique par le fait que la plupart des ouvriers sont formés directement sur le terrain par les entreprises qui les emploient, un processus qui exige du temps avant qu’ils n’acquièrent le niveau d’expertise requis. De plus, les centres de l’OFPPT et les écoles spécialisées ne parviennent à répondre qu’à une partie des besoins du marché du BTP. Il faut ajouter à cela le fait que les métiers du secteur sont jugés pénibles et peu valorisants, avec des salaires

les délais leurs projets. Parmi les branches d’activité impactées par ce phénomène, figure particuliè- rement le secteur du BTP. Cette branche a besoin d’ouvriers en nombre conséquent et le plus sou- vent loin des centres urbains. Dynamisé par les vastes chantiers d’infrastructures lancés au cours des dernières années (routes, auto- routes, chemins de fer, ports, aéro- ports, mais aussi établissements scolaires, universitaires et sani- taires), le secteur du BTP connaît aujourd’hui une véritable accéléra- tion. Les chiffres en témoignent : à fin août 2025, les ventes de ciment ont progressé de 8,2%. Une tendance qui devrait se poursuivre dans les prochaines années, portée par la multiplication des projets program- més. En ligne de mire, la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030, pour lesquelles le gouvernement a d’ores et déjà annoncé une série de méga-chantiers structurants. «Pour répondre à la demande et achever nos projets dans les délais,

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