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L'UNIVERS DES TPME

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 9 OCTOBRE 2025

confiance nécessaires pour franchir ce palier. Je considère que les freelances premium jouent un rôle très concret dans la professionnalisation du tissu entrepreneurial. Et à ce titre, oui, ces experts sont un pilier de la relance, parce qu’ils débloquent des dossiers et sécurisent la trajectoire. F.N.H. : BlueBirds renforce sa présence au Maroc. Quelles sont vos ambitions de développement sur le continent africain à moyen terme ? S. S. : Notre conviction est que le Maroc peut devenir un hub régional du management de transition et du freelancing premium. Notre priorité est de structurer durablement le mar- ché marocain, puis d’étendre ce modèle en Afrique franco- phone avec des relais locaux et des communautés d’indépen- dants qualifiés. Le marché africain n’en est qu’à ses débuts. Deux dyna- miques nous confortent : le retour de talents de la dias- pora qui choisissent l’indépen- dance pour revenir, tester le marché et contribuer à des pro- jets d’impact; et la montée en maturité des entreprises afri- caines qui souhaitent localiser ces rôles de transition. Pendant longtemps, des postes clés ont été tenus par des expatriés. Notre conviction est de donner la priorité aux talents africains, et de recourir à l’expertise inter- nationale uniquement lorsque c’est justifié par la complexi- té du sujet. C’est le position- nement que nous portons, à savoir un modèle exigeant, flexible, local, connecté aux standards globaux. BlueBirds a été précurseur en France, nous voulons l’être également en Afrique. ◆

 Avec un vivier de plus de 6.000 indépendants, dont 400 au Maroc, BlueBirds offre aux entreprises une expertise immédiatement opérationnelle, taillée pour les enjeux locaux.

clés : nombre d’entreprises cherchent un DRH, un CFO ou un DG de transition capable de remettre de l’ordre dans une situation complexe, tout en pré- parant un successeur pérenne. Au-delà de ces fonctions, une tendance nouvelle émerge, à savoir l’ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) et la transformation digitale. De plus en plus de clients nous sollicitent pour structurer leur reporting extra-financier, inté- grer des pratiques durables ou accélérer l’usage de l’IA dans leurs opérations. Cela témoigne d’une maturité croissante du marché marocain. Et plutôt qu’une tendance sec- torielle, nous observons une typologie de clients tels que des entreprises familiales qui se structurent pour changer d’échelle; des groupes qui s’ins- tallent au Maroc et qui ont l’ha- bitude, ailleurs, de recourir à ces solutions. Dans notre pipe récent, l’indus- trie et le retail ont été plus pré- sents, ce qui reste assez clas- sique pour ce métier à l’interna- tional.

F.N.H. : Vous disposez d’un vivier de plus de 6.000 experts. Comment sélec- tionnez-vous ces talents et comment les mobilisez- vous pour répondre aux besoins spécifiques de vos clients ? S. S. : Nous agissons comme un tiers de confiance. Nous fonctionnons comme un réseau sélectif, et non comme une plateforme ouverte. La sélec- tion n’est donc pas «ouverte» : elle est curatée. Pour cha- cun de nos indépendants, nous évaluons son expertise (hard skills), sa capacité à délivrer des résultats rapidement et, point essentiel, le fit humain (soft skills). L’expérience nous l’enseigne : le succès d’une mission ne tient pas qu’au CV, il dépend tout autant de l’ali- gnement culturel et du style de leadership. Nous vérifions sys- tématiquement les références et challengeons les candidats sur des cas concrets. Nous connaissons finement notre base. Une fois intégrés, nos experts sont mobilisés via un processus très réactif : sur un brief qualifié, nous proposons des profils en 48-72h, avec un storytelling de mission qui per- met au client de se projeter sur l’impact, les jalons et les risques.

F.N.H. : L’accès au finan- cement reste un défi pour les startups et TPME. En quoi l’intervention d’ex- perts indépendants ou de managers de transition peut-elle les aider à se structurer et à capter ces financements ? Peut-on les considérer comme des piliers de la relance pour le tissu économique maro- cain ? S. S. : L’expérience internatio- nale le montre; les entreprises qui réussissent à lever des fonds ne sont pas seulement celles qui ont une bonne idée, mais celles qui savent se struc- turer. C’est là où les indépen- dants expérimentés jouent un rôle décisif. Nous mobilisons des ex-banquiers d’affaires, ex-consultants en transactions, ex-dirigeants finance ou ex- startuper qui connaissent les mécanismes, parlent le lan- gage des investisseurs et font gagner des mois aux dirigeants de startups &TPME. Des bailleurs comme la GIZ ou l’AFD soutiennent active- ment ces démarches au Maroc, mais pour en bénéficier, encore faut-il que les entreprises soient prêtes. Nos experts agissent comme catalyseurs, ils apportent en quelques mois la crédibilité, la structure et la

Nous observons une forte demande sur les fonctions industrielles, notamment pour optimiser la production, restructurer des sites ou gérer des ramp-up.

AVEC LA PARTICIPATION DE TAMWILCOM

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