Finances News Hebdo N° 1113

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 15 JUIN 2023

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Généralisation de l'amazigh

◆ A l’horizon 2030, le département de Chakib Benmoussa se fixe comme objectif ultime d’atteindre 12.000 établissements en mesure d’enseigner l’amazigh, soit 4 millions d’élèves. Entre réalité et course d’obstacles O utre sa richesse cultu- relle et la valeur inesti- mable de ses paysages et de son patrimoine, le Royaume se distingue exigences des articles 4 et 31 de la loi organique n° 16-26, ni le conte- nu du plan gouvernemental inté- gré pour l’activation du caractère officiel de la langue amazighe» , affirme-t-il. Par M. Boukhari

amazighe. «L’annonce faite par le ministre Chakib Benmoussa inter- vient dans un contexte national exceptionnel marqué par l'opti- misme quant à l'avenir du chantier de la démarcation de l’amazigh comme langue officielle du Maroc. Et ce, surtout après la décision historique de Sa Majesté le Roi concernant le nouvel an amazigh, qui a été décrété jour férié officiel. Le communiqué du cabinet royal a donc remis sur le devant de la scène la nature stratégique de ce dossier en rappelant l’impor- tance accordée par le Souverain à cette langue, puisqu’il la consi- dère comme une composante majeure de l’identité marocaine authentique, riche de ses nom- breux affluents, en plus d’être un bien commun à tous les Marocains sans exception», souligne Lahcen Bakrim, journaliste, auteur et acti- viste amazigh. En vue de mettre en œuvre ce chantier national, le ministère entreprend bon nombre d’actions et de mesures organisationnelles, administratives, pédagogiques, de formation et d’appui aux niveaux central, régional, provincial et local.

L’objectif étant d’atteindre un taux de couverture de 50% des établis- sements scolaires offrant un ensei- gnement en amazigh au cours de la rentrée scolaire 2025-2026. Pour y parvenir, il est prévu, entre autres, la mise en place de structures de supervision et de pilotage à tous les niveaux et la formation initiale et continue des enseignants afin d’améliorer leurs capacités péda- gogiques. Cela consiste à maîtriser à la fois la répartition des classes et une gestion optimale des res- sources humaines. De plus, un dis- positif d’encadrement et d’accom- pagnement régulier sera assuré par des inspecteurs pédagogiques, en renforçant le recours aux TIC et en favorisant l’usage des ressources numériques dans l’enseignement de la langue amazighe. Des obstacles à lever Lahcen Bakrim considère que le dossier de l'enseignement de la langue amazighe connaît plusieurs problèmes et obstacles structu- rels qui entravent son intégration effective dans le système éduca- tif. Parmi eux, figurent notamment l'absence d'un plan d'action sec- toriel du ministère de tutelle qui respecte les exigences de la loi organique 26.16 rela- tives à la définition des étapes d'activation de l'officialité de la langue amazighe. Et les moda- lités de son intégration dans les domaines de l'éducation et ceux de la vie publique. Bakrim s’interroge, par ail- leurs, sur plusieurs points rela- tifs au bon déroulement de ce chantier. Il note un contraste frappant entre le contenu de la note ministérielle et celui des réfé- rences sur lesquelles elle s’appuie. «Ladite note n'a pas respecté les

Bakrim revient aussi sur l’absence d’un diagnostic objectif des vingt ans ayant marqué les péripéties de l’intégration de l’amazigh dans le système éducatif. «Cela pousse à remettre en question les attentes du ministère quant à la générali- sation de l'amazigh à l'horizon de l'année 2030. Tout en sachant que les données disponibles dans ce sens indiquent que la généralisation de la langue amazighe ne dépasse pas, à ce jour, 9%», précise-t-il. Et de poursuivre : «L'intégration progressive de l'amazigh dans le système éducatif, bien qu'elle soit exigée systématiquement, se transformera malheureusement en une évasion douce de tout enga- gement en l’absence d’une volonté politique». Des ambitions fortes Chakib Benmoussa a pour sa part annoncé lors d’une conférence de presse organisée à l’issue du Conseil du gouvernement qu’ac- tuellement, ce sont 1.066 établis- sements scolaires qui enseignent l’amazigh, au profit de 330.000 élèves. D’ici 2030, le ministère ambitionne d’atteindre 12.000 éta- blissements en mesure d’enseigner l’amazigh, soit 4 millions d’élèves. Le ministre a en outre insisté sur le fait que le nombre d’enseignants spécialisés sera revu à la hausse. «En ce qui concerne les ensei- gnants spécialisés, nous en avions 200 par an, nous sommes main- tenant à 400 par an. Nous allons continuer sur cette lancée», dixit Benmoussa. ◆

également par une diversité lin- guistique ancrée dans son histoire. En plus de parler plusieurs dia- lectes, le peuple marocain a tou- jours éprouvé une certaine appé- tence pour les langues étrangères. Aujourd'hui, le pays entend redon- ner à une langue nationale la place qui lui revient. Il s’agit de l’ama- zigh, reconnue en 2011 comme langue officielle du Maroc à côté de l’arabe. En effet, le 1 er juin 2023, le minis- tère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports a annon- cé la généralisation progressive de l’enseignement de la langue ama- zighe au cycle primaire au titre de la rentrée scolaire 2023/2024, à l’horizon d’une généralisation glo- bale lors de la rentrée 2029/2030. Une nouvelle qui a réjoui plus d’un, particulièrement les activistes amazighs qui ont longtemps milité pour la promotion de la langue

L’annonce faite par le ministre Chakib Benmoussa intervient dans un contexte natio- nal exception- nel, marqué par l'opti- misme quant à l'avenir du chantier de la démarcation de l’amazigh comme langue officielle du Maroc.

L’objectif est d’at- teindre un taux de couverture de 50% des établissements scolaires offrant un enseignement en amazigh au cours de la rentrée sco- laire 2025-2026.

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