D EVELOPPEMENT DURABLE JEUDI 15 JUIN 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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Changement climatique
◆ Le Conseil d’administration de l’institution de Bretton Woods, réuni le 9 juin dernier à Washington, a approuvé un prêt de 350 millions de dollars destiné à soutenir les mesures prises par le Maroc pour lutter contre le changement climatique et améliorer la résilience du pays face à l’aggravation des impacts climatiques déjà ressentis. La Banque mondiale renforce son soutien au Maroc
D u nouveau pour la réalisation de la contribution déterminée au niveau national (CDN) du Maroc. En effet, la Banque mondiale va accorder un prêt de 350 millions de dollars (plus de 3,5 milliards de DH) au Royaume pour soutenir les mesures prises dans la lutte contre le changement climatique et améliorer sa résilience face à l’aggravation des impacts climatiques déjà ressentis. La décision a été entérinée, le 9 juin dernier, lors de la réunion du Conseil d’administration de la Banque. Ce financement s’inscrit dans le cadre du nouveau programme d’encouragement des efforts d’intégration des politiques clima- tiques au sein du gouvernement maro- cain et le renforcement des mécanismes de coordination permettant d’accélérer la transition climatique. Un programme mis en place pour aider le gouvernement maro- cain à accélérer la mise en œuvre de ses contributions déterminées au niveau natio- nal (CDN), qui soulignent les engagements du Royaume à lutter contre le réchauffe- ment de la planète grâce à la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, ainsi que sa résolution à renforcer la résilience du pays face aux chocs climatiques. Intégrer le changement climatique dans les politiques et les programmes de développement La conception du programme s’appuie sur les recommandations émanant du rapport national sur le climat et le développement du Maroc (CCDR) 2022, qui identifie une série de principes directeurs pour des actions urgentes, notamment le besoin d’une approche pangouvernementale, la création d’un système solide de données climatiques facilitant la prise de décision, et la nécessité absolue de protéger les groupes vulnérables et les écosystèmes contre le changement climatique. Elle s’ap- Par A. Diouf
Selon la Banque mondiale, si le Maroc investit maintenant dans l'action climatique et prend les mesures politiques appropriées, les bénéfices seront immenses.
puie aussi sur un diagnostic alarmant de la situation que vit actuellement le Royaume, où le changement climatique représente une grave menace pour son développe- ment. En effet, le pays est classé parmi les points chauds du climat dans le monde. Tandis que les températures moyennes augmentent, le régime des précipitations suit une tendance générale à la baisse caractérisée par davantage d’irrégulari- tés (des sècheresses plus fréquentes et intenses, ainsi que des pluies violentes). Les périodes de chaleur prolongées et la rareté de l’eau affectent pratiquement chaque aspect de l’avenir socioécono- mique du Maroc. Les conséquences sont extrêmement dévastatrices dans les zones rurales, mettant en danger les moyens de subsistance de millions de ménages ruraux et dégradant les écosystèmes vitaux (comme les forêts et les oasis). Les familles à faible revenu, ainsi que les femmes, les jeunes et les populations rurales sont exposés de façon disproportionnée aux chocs induits par le changement clima- tique. D’où l’importance de ce finance- ment. «Le nouveau financement est axé sur un renforcement des capacités institution- nelles et politiques permettant d’intégrer le changement climatique dans les politiques
et les programmes de développement», a déclaré Jesko Hentschel, directeur pays pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale. «Pour y parvenir, ce financement contribuera à améliorer les outils et les sys- tèmes politiques, la gestion des données et la performance des institutions fiscales et financières, tout en renforçant la coordina- tion entre les agences et les ministères des différents secteurs» , a-t-il ajouté.
Ce finance- ment s’inscrit dans le cadre du nouveau programme d’encoura- gement des efforts d’inté- gration des politiques climatiques au sein du gouvernement marocain.
Favoriser la coordination intersectorielle
«Dans ce contexte, le programme entend renforcer la résilience climatique des popu- lations vulnérables et des écosystèmes. Il contribuera à élargir la couverture santé des agriculteurs et des membres de leur famille qui sont exposés de façon disproportion- née aux risques sanitaires provoqués par le changement climatique. Il servira aussi à protéger et à restaurer les oasis tradi- tionnelles particulièrement vulnérables, et à déployer des solutions s’appuyant sur la nature pour lutter contre les vulnérabi- lités», a expliqué Carole Megevand, leader de secteur pour le développement durable pour les pays du Maghreb, et corespon- sable du programme pour les pays du Maghreb à la Banque mondiale. ◆
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