FNH N° 1116

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 13 juillet 2023 - 8 DH - N° 1116

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Tourisme

Transport aérien Un nouveau cap pour Royal Air Maroc

Plus de 13,5 millions d’arrivées en 2023 ?

Abdelhamid Addou, PDG de la RAM

P. 18/19

P. 23

Éternelle discorde entre compagnies et courtiers P. 10/11 PRIMES D’ASSURANCE Monnaie fiduciaire La méfiance qui «cash» l’économie … «La transition vers l'arabe dans les administrations doit être abordée avec prudence» Politique linguistique

◆ Entretien avec Abdelkhalek Hassini, enseignant-formateur, conférencier, expert en migration et développement.

P. 12

P. 13/14 Le spectre de la non-reconduction de l’accord céréalier Croissance

P. 32 à 35

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : Tunisie : Les migrants, on n’en veut pas !

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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

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> Bourse & Finances

Editorial

Point Bourse Hebdo : Début de torpeur estivale sur les actions Private Equity : Forte croissance des revenus des entreprises investies en 2022 Primes d’assurance : Éternelle discorde entre compagnies et courtiers La méfiance qui «cash» l’économie … 8 9 10 12

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Par Fatima Ouriaghli

> High-tech Voitures autonomes : La conduite du futur se pré- cise, la patience est requise 30 > Société Politique linguistique : «La transition vers l'arabe dans les administrations doit être abordée avec prudence» 32 > International Etretien avec Amar Dib : Emeutes urbaines, «La France reste un pays conservateur qui a du mal avec son immigration» 36 > L'univers des TPME Startups : Tamwilcom lance le Fonds Innov Invest 2 25 > Culture Entretien avec Mehdi Qotbi : Patrimoine culturel, «Nous cherchons à rendre les musées vivants pour que chaque visiteur trouve son intérêt» 26 > Développement durable Emploi vert : Le CFYE prépare le lancement de son 2 ème appel à solutions 28

L e Maroc fait face à une vague de chaleur depuis plusieurs jours. C’est la période des bronzettes pour ceux qui sont en congés. Et ceux qui ne le sont pas ont déjà la tête ailleurs, rêvant à des vacances pied dans l’eau, sirotant un bon jus d’orange bien frais à l’ombre d’un cocotier ou d’un palmier. Mais chacun a ses problèmes. Car pendant que d’aucuns profitent du soleil, pour d’autres, justement, cette vague de chaleur est problématique. Elle installe non seulement les conditions propices au déclenchement des incendies de forêts, mais elle témoigne surtout des profonds dérè- glements climatiques qui affectent aussi le Royaume. Avec comme conséquences des épisodes de sécheresse plus fréquents et plus rudes ainsi qu’un déficit hydrique sévère qui impacte sérieusement l’économie nationale. Oui, pendant que certains goûtent au plaisir du farniente, le ministre de l’Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka, lui, se mouille et transpire à force d’essayer de trouver des solutions pour faire face à l’urgence hydrique à laquelle est confronté le Royaume. Où tous les moyens sont explorés afin de juguler les conséquences du change- ment climatique sur nos ressources en eau. Le dessale- ment de l’eau de mer est d’ailleurs l’une des alternatives sérieuses sur laquelle le Maroc compte véritablement. A l’heure actuelle, le Royaume dispose d’une capacité globale installée de 12 stations de dessalement pour 179 millions de m 3 par an, auxquels s'ajoutent quelque 37 millions de m 3 issus du dessalement des eaux saumâtres. Cette capacité de production vient d'être renforcée par 110 millions de m 3 provenant de deux stations de Safi et Jorf Lasfar réalisées par l'Office chérifien des phosphates (OCP) en vue d'approvisionner les villes de Safi et d'El Jadida en eaux potable et industrielle. Plusieurs autres stations sont en cours de développement, dont la la plus importante étant celle de Casablanca-Settat, avec une capacité de 300 millions de m 3 /an. A côté de ces initiatives, il y a le projet d'interconnexion des bassins hydrauliques du Sebou et du Bouregreg, avec un débit de 15 m 3 /s, la réutilisation des eaux usées, mais également la construction en cours de 18 barrages pour porter la capacité de stockage des ressources en eau à plus de 27 milliards de mètres cubes. Toutes ces mesures seront-elles cependant suffisantes face à des phénomènes climatiques extrêmes, plus fréquents et plus menaçants ? u BARAKA SE MOUILLE

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> Economie

Croissance : Le spectre de la non-reconduction de l’accord céréalier Perspectives économiques : Le HCP optimiste pour 2024 Entretien avec Tarik Dbilij : Location automobile, «Après un bon premier semestre 2023, manque de visibilité pour le deuxième» Casablanca-Settat : Maâzouz dévoile les grandes lignes du PDR pour la période 2022-2027 Tourisme : Plus de 13,5 millions d’arrivées en 2023 ? Entretien avec Lamia Larioui : Entreprises familiales, «Le principal challenge auquel font face ces structures est la transmission» Transport aérien : Un nouveau cap pour Royal Air Maroc

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> Focus Agricole

Filière de la caroube : Une bonne option pour la reconversion des activités à faible valeur ajoutée 24

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Tunisie Les migrants, on n’en veut pas ! Par D. William

L a Tunisie ne veut visiblement pas de migrants subsahariens sur son territoire. Chaque jour, les autorités de ce pays posent des actes ignobles et inhu- mains envers ces étrangers dont la plu- part ont fui la misère à la recherche de conditions de vie meilleures. Et restent sourdes aux nombreux appels et à l’indignation des ONG internationales. Jeudi dernier, l'organisation «Human Rights Watch» (HRW) appelait ainsi la Tunisie à mettre fin aux «expulsions collectives» de migrants africains, sur fond de vives tensions avec la popu- lation de Sfax, deuxième ville du pays. L’ONG fait état de «l'expulsion col- lective par les autorités tunisiennes de plusieurs centaines de migrants et demandeurs d'asile africains», depuis le 2 juillet courant, vers une zone fron- talière entre la Tunisie et la Libye. «Les migrants africains et les deman- deurs d'asile, y compris des enfants, sont désespérés de sortir de la zone

présentés comme une menace démo- graphique pour la Tunisie, accusait les «hordes de migrants illégaux venues d'Afrique subsaharienne» de nourrir la délinquance, estimant que leur pré- sence dans le pays était source de «violence et de crimes» . A travers ses propos indignes, il avait ainsi officiel- lement ouvert la chasse aux migrants, poussant plusieurs pays africains à rapatrier dans l’urgence leurs ressor- tissants. Des Etats africains étrange- ment passifs face à ces exactions, se contentant de quelques protestations à peine audibles. Même l’Union afri- caine ferme les yeux et semble s’être accommodée des actes scandaleux des autorités tunisiennes. Elle avait certes condamné les propos de Saied. Et après ? Rien. Elle fait preuve d’un mutisme coupable. Donnant implicite- ment un blanc seing au président tuni- sien, qui a réaffirmé en juin dernier que «la Tunisie n'accepte pas l'installation de migrants sur son sol» . ◆

frontalière dangereuse et de trouver de la nourriture, des soins médicaux et la sécurité» , a alerté HRW. La société civile tunisienne est éga- lement montée au créneau pour condamner l'escalade des «violations flagrantes» des droits de l'Homme à l'encontre des migrants d'Afrique sub- saharienne et fustiger les «campagnes d'incitation» à la haine sur les réseaux sociaux. Depuis plusieurs jours, des images pénibles circulent sur les réseaux sociaux, montrant femmes, enfants et hommes demandant désespérément de l’aide, emmenés de force et aban- donnés à la frontière entre la Tunisie et Lybie, sans eau ni nourriture ni assis- tance médicale. La population tunisienne exprime ouvertement son hostilité, voire sa haine envers les migrants depuis les propos irréalistes, irresponsables et racistes tenus par le président tunisien. En février dernier, Kais Saied, qui les a

L’Union afri- caine ferme les yeux et semble s’être accom- modée des actes scanda- leux des autori- tés tunisiennes.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Ç A SE PASSE AU MAROC

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Accord de pêche Maroc-UE : La «réflexion est en cours au sein du gouvernement marocain»

L e Maroc décidera de l’avenir de la coopéra- tion avec l’Union européenne (UE) dans le domaine de la pêche à la lumière des évalua- tions propres au gouvernement et en concertation avec les partenaires européens, a affirmé, mercredi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita. «L’Accord de pêche Maroc-UE est toujours en vigueur. En revanche, c’est le Protocole de pêche, conclu pour quatre ans (2019-2023), qui arrive à expiration le 17 juillet», a précisé Bourita, qui s’exprimait lors d’un point de presse à l’issue de la 3ème Réunion ministérielle du Processus des États africains atlantiques. Il s’agit, a ajouté le ministre, d’une expiration «programmée» depuis la conclu- sion du Protocole pour une durée de 4 ans, à comp- ter du 18 juillet 2019. Bourita a qualifié de «satisfaisante» la mise en œuvre du Protocole, notant que la coopération a été «positive et mutuellement bénéfique» durant ces quatre années.

Roi Mohammed VI, privilégie des partenariats «avec une valeur ajoutée plus claire». «Le Maroc souhaite des partenariats plus avancés, où la valeur ajoutée marocaine est plus forte», a sou- tenu Bourita. Concernant le deuxième paramètre, le ministre a expliqué que le Royaume a développé une stratégie nationale de la pêche «Halieutis» et mis en place une vision dédiée au développement du secteur, qui prend en considération les attentes des opérateurs et exige des adaptations dans le cadre de l’interaction avec les partenaires. Le troisième paramètre, que le gouvernement intègre dans sa réflexion et dans son évaluation, est lié aux données scientifiques, l’objectif étant de préserver cette ressource naturelle importante et pour le Maroc et pour les Marocains, et d'assurer sa durabilité, a-t-il enchaîné. « Le Maroc interagira donc avec la partie euro- péenne sur la base de cette réflexion, qui est en cours » , a souligné Bourita, en indiquant que le dialogue et la coopération avec les partenaires européens sont permanents. ■

Il a ainsi confié qu’une réunion est prévue cette semaine à Bruxelles entre les autorités marocaines et leurs homologues européennes, dans le cadre d’une Commission mixte dans le domaine de la pêche, pour faire une évaluation conjointe de ces quatre ans. S’agissant de l’avenir de l’Accord de pêche, le ministre a indiqué qu’une «réflexion est en cours au sein du gouvernement marocain» tenant compte de trois paramètres. Le premier est «d’ordre doctrinal» , a-t-il dit, esti- mant que le Maroc d’aujourd’hui, conformément à la vision et à la politique étrangère tracées par SM le

La croissance estimée à 3,3% en 2023…

… Et à 3,6% en 2024 L e PIB devrait enregistrer une croissance de 3,6% en 2024 et ce, compte tenu d'une évolution de 4,1% des impôts et taxes sur produits nets de subventions, prévoit le HCP. Ces perspectives économiques pour l'année prochaine sont établies sur la base des hypothèses portant essentielle- ment sur un redressement de l'économie mondiale, induisant un regain de croissance de la demande étrangère adressée au Maroc, et sur une atténuation des niveaux élevés des prix des matières premières au niveau mondial. Ces prévisions se basent sur un scénario d'une production céréalière moyenne durant la campagne agricole 2023/2024, et tiennent compte également de la reconduction de la poli- tique budgétaire en vigueur durant l'année 2023. Ainsi, le secteur agricole devrait dégager une hausse de 8,3% en 2024 au lieu de 6,7% en 2023, confortée par la consolida- tion de la production végétale et le redressement attendu de l'activité de l'élevage. De leur côté, les activités non agricoles devraient maintenir leur taux de croissance à près de 2,9% en 2024. Le secteur secondaire, quant à lui, devrait être marqué par un regain de dynamisme, non seulement au niveau du secteur minier et énergétique, mais également au niveau des industries de transformation et du BTP (bâtiment et travaux publics). Ainsi, sa valeur ajoutée devrait afficher un accroissement de 2% en 2024 au lieu de 0,3% en 2023. Pour ce qui est des services marchands, tirés par la reprise de la demande intérieure, ils devraient enregistrer une crois- sance de 3,1% en 2024, notamment sous l'effet du raffermis- sement de la performance de l'activité touristique, du com- merce et du transport ainsi que de l'amélioration des activités financières. Corrélé à l'activité touristique, le transport aérien devrait, pour sa part, continuer d'enregistrer une croissance soutenue en 2024. Aux prix courants, le PIB devrait afficher une progression de 5,5% au lieu de 6,2% en 2023, prévoit le HCP, notant que l'inflation, mesurée par l'indice implicite du PIB, devrait ainsi ralentir à 1,8% en 2024. ■

L a croissance de l'économie nationale devrait s'établir à 3,3% en 2023, après une forte décélération de 1,3% enregistrée en 2022, selon le haut-com- missariat au Plan. Cette croissance, réalisée compte tenu d'une progression de 2,9% des impôts et taxes sur les produits nets de subven- tions, serait soutenue principalement par les activités primaires et tertiaires, indique le HCP dans le Budget économique explo- ratoire 2024, ajoutant que l'inflation, expri- mée par l'indice implicite du PIB (produit intérieur brut), devrait connaitre un ralen- tissement à près de 2,8% au lieu de 3,1% en 2022. Ce document fait ressortir que l'amélio- ration tardive des conditions climatiques durant la campagne agricole 2022/2023 après une période relativement sèche, devrait compenser le déficit hydrique affi- ché au début de la saison et améliorer légèrement les retenues des principaux

barrages nationaux. Ces conditions devraient être légèrement bénéfiques à la production céréalière esti- mée à 55,1 millions de quintaux (Mqx), en accroissement de 62% par rapport à la campagne précédente, mais plutôt favorables pour le renforcement de la pro- duction maraichère et arboricole, notam- ment la production agrumicole, oléicole et dattière. Ainsi, la valeur ajoutée (VA) agricole devrait connaître une amélioration de 6,7% en 2023 après une baisse brutale de 12,9% en 2022. Compte tenu d'une évolution de 5,3% de l'activité de la pêche maritime, le secteur primaire devrait enregistrer une hausse de 6,6%. S’agissant des activités non agricoles, elles devraient profiter de la dynamique des activités tertiaires, mais resteraient affectées par le ralentissement de la demande étrangère et par le main- tien du niveau élevé des prix des matières premières. ■

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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UEMOA : Le taux de croissance prévu à 7%, l'inflation en recul de 3 points

L a croissance du produit inté- rieur brut (PIB) de l'Angola a ralenti à 0,3% au premier trimestre 2023, affectée notam- ment par la contraction du secteur pétrolier, a révélé le ministère de l’Économie et du Plan. « L'économie a stagné en raison d'une chute brutale de 8% du secteur pétrolier », a déclaré dans un point de presse le chef du département de la politique et de la gestion macroéconomiques du ministère, Martins Afonso, expli- quant que la production pétrolière a baissé significativement, ce qui s’est reflété sur les exportations et la disponibilité des devises étran- gères. ■ Angola La croissance ralentit au premier trimestre

L e gouvernement kényan a décidé de reporter la réouverture progressive de sa frontière avec la Somalie annoncée mi-mai dernier, en raison des attaques terro- ristes survenues récemment au Kenya. « Le gouvernement va reporter la réouverture programmée de points frontaliers entre le Kenya et la Somalie jusqu'à ce que nous trai- tions de manière concluante la récente série d'attaques terroristes et de crimes transfron- taliers », a déclaré le ministre kényan de l'In- térieur, Kithure Kindiki. Le 15 mai, à l'issue d'une réunion à Nairobi entre des déléga- tions ministérielles des deux pays, le Kenya et la Somalie avaient annoncé un accord sur la réouverture progressive de leur frontière terrestre, fermée depuis 2011 en raison de la situation sécuritaire en Somalie. ■ Le Kenya reporte la réouverture progressive de sa frontière avec la Somalie

L e taux de crois- sance écono- mique de l’UE- MOA va se hisser à 7,00/0 en 2023, tandis que l’inflation a enre- gistré une baisse de 3,0 points de pour- centage, a annoncé la Conférence des chefs d’Etat et de gouver- nement de I’Union, au

terme d’une session extraordinaire tenue samedi à Guinée Bissau. « Abordant l’évolution récente de la situation économique et finan- cière de l’Union et les perspectives, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement se félicite de la résilience des économies de la zone dont le taux de croissance économique est prévu à 7% en 2023, après 5,90% en 2022, malgré les chocs enregistrés sur le plan international et au sein de l’espace communautaire », indique le communiqué publié à l’issue de cette session. ■

COMMUNIQUÉ FINANCIER RÉSULTATS ANNUELS 2022 ALLIANZ MAROC

Conformément à l’article 115 de la Circulaire du Président de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale n° 01/AS/19 du 02 janvier 2019 prise pour l’application de certaines dispositions de la loi n°17-99 portant code des assurances, Allianz Maroc, société anonyme au capital social de 147.000.000 de Dirhams, sise à Casablanca, 166, Boulevard Mohamed Zerktouni, entreprise d’assurances et de réassurance régie par la loi n° 17-99 portant code des assurances, publie le présent communiqué comportant un relevé des résolutions de l’assemblée générale ordinaire d’Allianz Maroc du 27 juin 2023 portant sur les états de synthèse : « L'Assemblée Générale Ordinaire, après avoir entendu lecture des rapports du Conseil d'Administration et des Commissaires aux Comptes, approuve l'ensemble de ces documents dans leur intégralité et sans réserve ainsi que les comptes annuels arrêtés à la date du 31 décembre 2022 tels qu'ils ont été présentés, ainsi que les opérations traduites dans ces comptes ou résumées dans ces rapports. L'Assemblée Générale approuve les actes accomplis par le Conseil d'Administration au cours de l'exercice écoulé, dont le compte rendu lui a été fait, et donne aux Administrateurs quitus entier, définitif et sans réserve de l'exécution de leur mandat durant l’exercice 2022. L'Assemblée Générale approuve les diligences accomplies par les Commissaires aux Comptes au cours de l'exercice 2022, et leur en donne quitus entier, définitif et sans réserve. Cette résolution est adoptée à l'unanimité des voix des membres présents ou représentés. » Les états de synthèse de l’exercice clos le 31 décembre 2022 précédemment publiés ont été approuvés sans subir aucune modification .

Allianz Maroc - 166, Boulevard Mohamed Zerktouni - 20060 Casablanca - Maroc – Centre Relation Client : 0801 00 18 18 - www.allianz.ma

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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OCDE : Les marchés de l’emploi restent résilients

L es marchés de l'emploi des pays de l’OCDE demeurent tendus bien que la reprise économique mondiale ait nette- ment ralenti depuis 2021, a indiqué l’Organisation de coopération et de développement économiques. « L’emploi s’est totalement remis de la crise du Covid-19, et le taux de

L’édition 2023 des « Perspectives de l'emploi de l'OCDE » montre que l’emploi devrait continuer de progresser en 2023 et en 2024 à l’échelle de la zone OCDE. En mai 2023, le taux de chômage de l'OCDE est resté à son plus bas niveau his- torique de 4,8% pour le troisième mois consécutif. ■

chômage a atteint son plus bas niveau depuis le début des années 1970», précise l’Organisation, ajou- tant qu'alors que les salaires nomi- naux ont augmenté, ils n’ont à ce jour pas totalement rattrapé l’infla- tion, ce qui a conduit à «une baisse des salaires réels dans la quasi-tota- lité des pays de l’OCDE ».

Royaume-Uni : Le taux de chômage grimpe à 4% à fin mai

L e taux de chômage au Royaume- Uni est passé de 3,8% sur le trimestre achevé en avril à 4% sur les trois mois se terminant en mai, a indiqué l'Office national des statistiques (ONS). C'est la première fois que le taux de chômage atteint

la barre des 4% depuis le début de l'année 2022, alors qu'il oscillait ces derniers mois entre 3,7% et 3,9%, à des niveaux historiquement bas. Cette progression s'explique prin- cipalement par l'augmentation du nombre de personnes sans emploi

depuis plus d'un an, a précisé l'ONS. Parallèlement, les salaires britan- niques ont augmenté à un rythme annuel record lors de la même période, ce qui alimente les craintes de voir l'inflation se maintenir à un niveau élevé plus longtemps. ■

USA: Des taux d'intérêt plus élevés nécessaires

pour atteindre l'objectif d'inflation de 2%

T rois responsables de la Réserve fédérale (FED) ont affirmé lundi que la Banque centrale américaine devrait aug- menter davantage les taux d'intérêt cette année pour ramener l'inflation à l'objectif de 2%. « Nous avons fait beaucoup de progrès dans la politique moné- taire », a estimé le vice-président de la Réserve fédérale chargé de la surveillance, Michael Barr, lors d'une réunion du Bipartisan Policy Center. « Je dirais que nous sommes L e taux d'inflation en Allemagne s'est élevé à 6,4% en juin 2023 sur un an, après avoir faibli trois mois de suite, selon les données offi- cielles. « L'alimentation reste le principal moteur de la hausse des prix », a indiqué l'Office fédéral de la statistique, Destatis, précisant que les prix de l'alimentation ont augmenté de 13,7% en juin 2023 par rapport au même mois de l'année dernière, après +14,9%

proches (d’atteindre l’objectif de la FED, ndlr), mais nous avons encore un peu de travail à faire », a-t-il ajouté. La FED a maintenu ses taux d'intérêt stables en juin après les avoir relevés pendant 10 réunions consécutives dans une fourchette de 5% à 5,25%. La plupart des responsables de la Banque centrale américaine prévoient d'augmenter les taux d'un demi-point supplé- mentaire d'ici la fin de l'année, selon les projections publiées après leur réunion de juin. ■

Allemagne : L'inflation repart à la hausse en juin

en mai 2023. En juin 2023, les prix des pro- duits énergétiques ont été supé- rieurs de 3% à ceux du même mois de l'année précédente, après +2,6% en mai 2023, a ajou- té la même source, notant que les mesures du troisième paquet d'aides du gouvernement fédé- ral, telles que les freins sur les prix de l'électricité, du gaz natu- rel et du chauffage urbain, ont également contribué à l'évolution des prix de l'énergie. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis mai 2022

Début de torpeur estivale sur les actions ◆ Peu de volumes et encore moins de volatilité sur le marché actions en cette période estivale. La Bourse de Casablanca boucle une deuxième semaine dans le rouge.

tefois été relativement baissier sur la période. Plombé par plusieurs grosses valeurs, le Masi a abandon- né 67 points pour achever la semaine à 11.533 points (0,58%). Le marché a certes réussi à franchir, durant les semaines passées, le pre- mier obstacle à 11.350 points, mais les 11.800 points constituent pour le moment un «col de première catégo- rie» pour les investisseurs cet été. Le niveau de participation a nette- ment baissé d’une semaine à l’autre. La cote s’est contentée de 419 MDH de volumes d’affaires, alimen- tés essentiellement par BCP (57,46 MDH), Marsa Maroc (42,61 MDH) et Akdital (35,39 MDH). Chez les émetteurs, le Groupe Mutandis a annoncé la réalisation définitive de Euro Africaine des Eaux pour 380 MDH à travers sa filiale Distra. L’activité eau acquise a réalisé au titre de l’exercice 2022 un chiffre d’affaires annuel d’environ

240 MDH et un résultat net courant d’environ 25 MDH. Sur le plan macro, le PIB devrait enregistrer une croissance de 3,3% en 2023, après une forte décéléra- tion de 1,3% enregistrée en 2022, selon les perspectives de l'économie nationale en 2023 présentées par le HCP. L’inflation, exprimée par l’indice implicite du PIB, devrait connaitre un ralentissement à près de 2,8% au lieu de 3,1% en 2022. En perspective, l'entame de la période des publications devrait générer quelque peu de volatilité. D’autant que dans cette période estivale et la baisse de profondeur qui en résulte, les accélérations baissières comme haussières sont facilitées. D’un point de vue technique, l’ac- cumulation des journées baissières a provoqué un retour en bas de la moyenne mobile à 20 jours, qui constitue pour l’heure un support dynamique. ◆

Par Y. Seddik

L es lourdeurs d’été com- mencent à se faire sentir sur le marché casablancais. Les opérateurs plongent petit à petit dans la torpeur, et ces premières séances du mois de juillet défilent dans le plus grand calme en l’absence de nouvelles de taille sur le front macro et microéco- nomique. Dans cette ambiance, les volumes quotidiens se maintiennent autour d'une moyenne de 50 MDH, témoignant de l'atonie ambiante. Il faut dire que les investisseurs ne savent pas trop sur quel pied danser, surtout à l'approche des premiers résultats trimestriels des entreprises cotées. Cette semaine semble donc consti- tuer la prolongation de celle du 6 juillet, avec une volatilité réduite et des volumes plutôt lights. Le par- cours emprunté par l’indice a tou-

Les volumes quotidiens se maintiennent autour d'une moyenne de 50 MDH, témoi- gnant de l'atonie ambiante.

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BOURSE & FINANCES

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Private Equity

◆ L'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC), en collaboration avec Fidaroc Grant Thornton, a présenté la 4 ème édition du «Rapport d'impact du capital investissement au Maroc-2022». ◆ Cette étude approfondie a été réalisée par la commission études & statistiques de l'AMIC. Détails. Forte croissance des revenus des entreprises investies en 2022

tré une croissance de 61% de son chiffre d'affaires au cours de l’année 2022 contre 12% l’année précédente. Une montée en force qui témoigne de la transition numérique que connaît le Maroc. Cette performance économique remarquable s’accom- pagne d’une légère aug- mentation de l’effectif du secteur des TIC, qui n’a progressé que de 2% par rapport à l’année 2021.

matière d’ESG (environne- ment, social et gouvernance) et nous générons par là même un impact très positif pour l’économie nationale» , déclare Hatim Ben Ahmed, président de l'AMIC. Gouvernance, sujet ESG et contribution fiscale Parmi les sociétés de ges- tion, 72% affirment avoir des membres indépendants dans les comités d’investissement des fonds qu’elles gèrent. Ces membres représentent en moyenne 44% de l’ensemble de ces comités. Les entreprises investies affichent une amélioration significative par rapport aux critères ESG. La contribution fiscale des entreprises inves- ties a significativement aug- menté entre l’année d’entrée et celle de sortie du fonds (ou 2022 pour les entreprises encore investies). Pour près de 170 PME accompagnées entre 2000 et 2022 ayant com- muniqué leurs données fis- cales dans le cadre de cette enquête, la contribution fiscale a augmenté de plus de 2,7 milliards de dirhams sur une durée de détention moyenne de 6 ans. En 2022, le mon- tant total des impôts et taxes collectés auprès des entre- prises investies a enregistré une hausse de plus de 300 MDH en comparaison avec les chiffres de 2021. ◆

L’étude présentée évalue l'impact du capital-investisse- ment sur les entre- prises marocaines investies.

La construction dans le top 3

sociétés de gestion. Pour l’année passée, il en res- sort une croissance positive, dans la moyenne des années précédant la crise sanitaire, et ce malgré le contexte inflation- niste. En effet, les entreprises investies ont enregistré pour l’année 2022 une croissance du chiffre d’affaires de 18%, tandis que le taux de crois- sance du PIB national se situe à 1,3% en 2022. Le niveau d’Ebitda a doublé en valeur entre l’année d’entrée et celle de la sortie du fonds, mon- trant ainsi la création de valeur générée pendant la période de la présence du fonds au sein des entreprises. Le taux de croissance des effectifs affiche une évolution de 18% contre 16% à fin 2021. Le secteur des TIC (techno- logies de l'information et de la communication) a enregis-

Le secteur de la construction conserve sa place dans le top 3 des meilleures performances sectorielles, enregistrant une croissance de 46%, suivi par le secteur industriel avec une augmentation de 27%. Le sec- teur des services a subi, pour sa part, un ralentissement de la croissance de son chiffre d'affaires, avec une évolution de 10% en 2022, contre 36% en 2021 (année post-crise sanitaire). Cependant, il reste en tête en termes d'effectifs, avec une progression de 23, confirmant ainsi sa position de principal employeur au Maroc. «En soutenant les opérateurs économiques, les membres de l'AMIC jouent un rôle actif dans le développement et la dynamisation du tissu écono- mique marocain. Nous renfor- çons le capital des entreprises, nous les accompagnons en

A u cours des vingt dernières années, le Maroc a réa- lisé une avancée notable dans le secteur du capital-investisse- ment, favorisant l’émergence de plusieurs acteurs de réfé- rence dans diverses industries. À fin 2022, les investissements réalisés dans 260 entreprises s’élèvent à 11,4 milliards de dirhams. L’étude d’impact menée par l’AMIC et Fidaroc Grant Thornton évalue annuellement l'impact du capital-investis- sement sur les entreprises marocaines investies depuis l'année 2000. Cette évalua- tion est basée sur des cri- tères financiers et socioécono- miques prédéfinis, brassant un échantillon représentatif de 23 Par Y. Seddik

Le secteur des TIC a enregistré une crois-

sance de 61% de son chiffre d'affaires en 2022.

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Primes d’assurance

◆ La problématique du recouvrement des créances fait toujours débat entre les compagnies d’assurances et les intermédiaires. ◆ Le stock des impayés dépasse les 3 milliards de dirhams à ce jour. ◆ Une solution d’encaissement direct des primes est en cours d’étude et pourrait voir le jour d’ici 2024. Éternelle discorde entre compagnies et courtiers

bli que l'intermédiaire, dans le cas des polices d'assurance automobile, est entièrement responsable de l'encaisse- ment des primes et de leur reversement à l'assureur. Mais les pratiques d’avant-2016 ont la peau dure. Certains inter- médiaires, pour des fins com- merciales ou de concurrence, encaissent toujours au nom de leur cabinet. Des pratiques qui gonflent le stock des impayés qui ne cesse de grossir. Ce dernier est aujourd’hui estimé à 3,4 milliards de DH (déclarés par les assureurs comme per- çus et non reversés), ce qui représente quelque 6 à 8% du chiffre d’affaires global du secteur. Et sur ces 3,4 Mds de DH, 130 à 150 MDH remontent à avant 2016. Le secteur est

donc sur une structure d’arrié- rés assez récente. Ce sujet a été au centre des débats lors de la 7 ème rencontre annuelle de la Fédération nationale des agents et cour- tiers d’assurance au Maroc (Fnacam). Pour son président, Farid Bensaid, «nous ne com- prenons pas pourquoi les intermédiaires ont la respon- sabilité totale de cet encais- sement (primes automobile: ndlr) contrairement aux autres polices qui existent sur le mar- ché. Avant 2016, il y avait un flou juridique, mais la circu- laire a responsabilisé l’inter- médiaire pour l’encaissement et le reversement de la police Mono (individuelle). En pra- tique, cela ne se passe pas comme prévu. Nous sommes sur un marché où il y a du cash, où les gens sont habi- tués à payer par fraction, chez les épiciers par exemple. Plusieurs intermédiaires souffrent aujourd’hui de ces impayés à cause des facilités offertes aux assurés, et les assureurs font la pression pour le recouvrement». La réalité démontre que le processus d'encais- sement des primes ne se déroule pas toujours conformément à la régle- mentation de 2016. Dans un marché où les paiements

échelonnés sont monnaie courante et où les transactions en espèces sont répandues, l'implémentation du concept du «Cash Before Cover» aurait pu potentiellement résoudre cette problématique. «Le regard que nous por- tons sur le sujet n'est pas exactement le même que celui que porte la distribu- tion. Premièrement, un grand nombre de nos intermédiaires n'a aucun problème. Nous avons un secteur moderne qui recouvre ses primes, mais un pourcentage demeure impayé. En 2016, la réglementation a dit que l'intermédiaire encaisse au nom de l'entreprise d'as- surances. Si l'encaissement n'est pas fait au nom de l'en- treprise d'assurances, l'inter- médiaire est réputé l'avoir encaissé. Mais les intermé- diaires ne veulent pas encais- ser au nom des entreprises d'assurances, mais plutôt au nom de leur agence. Le cœur du problème est là» , a tenu à nuancer Bachir Baddou, vice-président délégué de la Fédération marocaine de l'as- surance (FMA), pour qui c’est une problématique qui ne concerne pas tous les cour- tiers. Le président par intérim de l’Autorité de contrôle des assu-

L a relation entre les intermédiaires d'assurances et les entreprises d'assu- rances est souvent altérée par une probléma- tique chronique : le recou- vrement des créances liées aux polices d'assurance auto- mobile auprès des courtiers. Cette problématique, qui per- siste depuis des années, est très consommatrice de coûts, de temps et d’effort des deux côtés. Avant 2016, une certaine ambiguïté juridique entourait l'encaissement des primes, ce qui permettait aux inter- médiaires de collecter ou de reverser les paiements selon leur convenance. Cependant, la circulaire de 2016 a éta- Par Y. Seddik

La créance globale décla- rée par les entreprises d’assurances est passée de 5 milliards de dirhams en 2020 à 3,4 milliards de dirhams en 2022.

L’encaissement des primes d’assu- rances a été au cœur des débats lors de la 7ème ren- contre annuelle de la FNACAM.

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rances et de la prévoyance sociale, Othman Khalil El Alamy, a souligné que « sur le reversement des primes, il a été constaté une évolution positive durant les trois exer- cices écoulés, passant d’une créance globale déclarée par les entreprises d’assurances de 5 milliards de dirhams en 2020 à 3,4 milliards de dirhams en 2022. Cette situation est le fruit d’un effort soutenu qui a été fourni par l’ensemble des parties concernées, et en particulier les intermédiaires d’assurances» . Et de tempérer : «certes, cette amélioration est louable et s’inscrit dans la dynamique du changement qu’on espère pour le secteur. Toutefois, elle reste en deçà des attentes, dans la mesure où elle conti- nue à peser sur le quotidien des intermédiaires, notamment en ce qui concerne le temps imparti aux tâches administra- tives qui en découlent, ce qui entrave le travail réel de l’inter- médiaire d’assurance, à savoir les actions commerciales sus- ceptibles d’améliorer la péné- tration assurantielle» . Cash Before Cover, oui mais… Le principe du «Cash Before Cover», selon lequel les garan- ties ne peuvent être effec- tives qu’après paiement de la prime d’assurance, a été proposé comme solution par la FNACAM, mais écarté par la FMA et le régulateur, pour lesquels ce système ne cor- respond pas aux réalités éco- nomiques et sociales du pays. Ce concept est souvent utilisé pour garantir que l'assureur reçoit les fonds nécessaires pour couvrir les risques et les sinistres potentiels avant de fournir la couverture d'assu- rance. En exigeant le paie- ment intégral de la prime à l'avance, l'assureur réduit le risque d'impayés ou de primes non réglées. «Concernant le Cash Before Cover, la réglementation

Le processus d'encaissement des primes automobiles ne se déroule pas toujours conformé- ment à la réglemen- tation de 2016.

à 150 MDH), et ce par principe d’équité.

plus grande transparence et faciliterait le traitement rapide des flux de trésorerie. En dehors du Cash Before Cover, Bensaid propose, d’une part, d’accepter d’avoir l’encaissement au nom de la compagnie, et de l’autre, la possibilité de recourir au fractionnement sans majo- ration dissuasive de la part des compagnies. Pour lui, ces choses peuvent régler 90% du sujet en attendant d’autres solutions. Au final, la problématique de l'encaissement dans le sec- teur de l'assurance automo- bile entre compagnies d'as- surances et intermédiaires demeure un défi complexe qui requiert une réflexion approfondie et des solutions adaptées. Malgré les pro- grès accomplis, il subsiste des obstacles à surmonter afin d'assurer une gestion efficace des encaissements et des paiements. Seules la collaboration entre les parties prenantes du secteur et l'ex- ploitation des avancées tech- nologiques offrent des pers- pectives encourageantes pour résoudre cette problématique et promouvoir une industrie de l'assurance plus moderne et transparente. ◆

marocaine ne le prévoit pas. Il faudra l’analyser par rapport à la situation économique glo- bale et voir un peu les réper- cussions, notamment sociales sur les assurés», a expliqué Younes Lammat, directeur de la DPA de l’ACAPS. La légis- lation marocaine ne requiert donc pas explicitement le paiement intégral de la prime d'assurance avant que la cou- verture ne soit activée. En cela, la question du paiement intégral de la prime avant la mise en place de la couverture reste un sujet de discussion et de négociation entre les com- pagnies d'assurances et les intermédiaires au Maroc. De son côté, Bachir Baddou a précisé que «le Cash Before Cover n’est pas égal à la modernité. Nous n’allons pas revenir en arrière dans un dispositif réglementaire parce que nous n’arrivons pas à trouver un système qui nous permettra de remonter le cash le plus rapidement possible. Cela reviendrait à une régression réglementaire, pas à une avancée» . Qui plus est, le vice-président de la Fédération refuse l’apurement de ces créances réclamé par les courtiers ne serait-ce que pour la partie avant 2016 (130

Une solution définitive d’ici 2024 L’ACAPS avec les entreprises d’assurances ont entamé une réflexion sur une solution qui permettrait le paiement direct entre les mains de l’assureur et le reversement en temps réel de la commission aux intermédiaires, en profitant des facilités offertes par le digital. Selon Baddou, ce pro- jet sera porté par le leader des solutions monétiques HPS, qui a fait la tournée auprès des différentes parties pre- nantes (ACAPS, entreprises d’assurances, FNACAM). «L’idée est d’enlever à l’inter- médiaire le poids qu’il a en termes de prises de risque qui entravent le développement de son activité», a affirmé le vice-président de la FMA. «Si le projet aboutit, le seul canal de paiement sera le digital, qui permettra aussi le fractionne- ment, avec un domaine de possible très grand. J’ai bon espoir que d’ici la fin d’année, la solution sera présentée aux différentes parties prenantes avec une opérationnalisation en 2024», a-t-il ajouté. Une telle approche garantirait une

La législation marocaine ne requiert pas explicitement le paiement intégral de la prime d'assu- rance avant l’activation de la couverture.

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La méfiance qui «cash» l’économie … P endant qu’à l’échelle mondiale et nationale les Banques centrales, le monde de l’entreprise et les experts parlent de concerne autant les comptes à vue que les comptes à terme. A ce propos, le retrait de cash des GAB est quasiment un sport national au Maroc, puisque selon les données fournies par le Centre monétique interbancaire (CMI), la part des retraits dans le total des activités monétiques représente 72,1% du nombre d’opérations et 87,8% en termes de montant. Par Rachid Achachi, chroniqueur, DG d’Archè Consulting

de nature à pousser les gens à vouloir posséder, dans un rapport fétichiste, de l’argent liquide, ce choc n’a été tout au plus qu’un catalyseur, puisque la dynamique de croissance du cash dans notre économie précède de loin l’avène- ment de la pandémie. D’un autre côté, la perte de pouvoir d’achat de bon nombre de ménages, les faillites et difficultés des petites et moyennes entreprises et le chô- mage consécutifs à la période de la pandémie, ont été indiscutable- ment de nature à renforcer le sec- teur informel, voire de lui donner un coup d'accélérateur. Deuxième piste, la méfiance des citoyens vis-à-vis des banques. De même que pour l’explication magique du COVID, je ne vois rien de concret permettant de soute- nir cette thèse. Certes, de petits scandales ont récemment entaché ici et là la réputation de quelques banques, mais il n'y a pas mort d’homme, oserais-je dire. Notre système bancaire demeure solide et stable, comme le démontre une multitude de benchmarks, et l’ins- tabilité et la crise que connaît le système financier international ne semblent pas pour l’heure porter atteinte à cette stabilité. Cependant, cette fuite du cash est vécue par le système ban- caire comme une vraie hémorra- gie, puisqu’elle se traduit par un retrait important de liquidité, qui

comme une contrainte, un far- deau, voire même comme une violence. Il souffre d’un déficit de légitimité et ne fait pas sens pour bon nombre d’entre nous. De même, la retenue à la source qui, depuis peu, suscite un engoue- ment gouvernemental, exprime à son tour une méfiance du gou- vernement vis-à-vis des citoyens. D’autant plus, comme je le rap- pelle souvent, l’asymétrie entre le secteur formel qui paye, et l’infor- mel qui pèse environ 30% du PIB et plus de 70% de l’emploi au Maroc et qui ne paye rien, crée un sentiment d’injustice et de frustra- tion. Sans parler de la contrepartie de l’impôt, à savoir les services publics (écoles, santé, sécurité,...) qui laissent à désirer. Plus de coercition et de contrôle n’y changeront rien. L’ingéniosité des Marocains trouvera toujours des moyens pour y échapper.

crypto-monnaies, de blockchain, de tokenisation et de finance alter- native, le cash, lui, continue non seulement de prospérer au Maroc, mais arrive même à gagner du terrain, comme en témoignent les récents chiffres. Selon les données fournies par BAM, la monnaie fiduciaire en cir- culation a atteint à fin mai 2023 pas moins de 370 milliards de dirhams. Soit une hausse de 12,4% par rap- port à la même période de l’année précédente. Soit l’équivalent de 41 milliards de dirhams de plus, qui viennent irriguer une économie encore réticente à franchir le pas de la dématérialisation monétaire. Quelles seraient les raisons pro- fondes derrière cette dynamique inquiétante ?

Ainsi, entre achat important de bons du Trésor par les banques, retraits de plus en plus crois- sants d’argent liquide et faible croissance, voire décroissance des dépôts à terme et à vue, les banques se retrouvent de plus en plus confrontées à un déficit de liquidité qui pourrait atteindre, d’après BAM, pas moins de 118,3 milliards de dirhams d’ici fin 2024. Troisième piste, les transferts des MRE et les phénomènes cycliques. Qu’il s’agisse de l’augmentation des transferts des MRE, de l’afflux touristique ou de l’Aïd, il ne s’agit là encore que de phénomènes cycliques et conjoncturels, qui ne sauraient aucunement donc servir de facteurs explicatifs structurels de la croissance vertigineuse de l’usage du cash. Enfin, l’explication culturaliste ou culturelle, proposée par Abdellatif Jouahri, le wali de Bank Al-Maghrib, pour qui «il n’y a pas plus difficile que de changer les cultures» , et par conséquent les mentalités. Or, les Marocains sont, malgré les apparences, par- fois très pragmatiques et carac- térisés par une forte résilience et capacité d’adaptation. Le cash, expression d’une méfiance profondément ancrée Mais, si le facteur culturel que je qualifie de rapport fétichiste à l’argent existe bel et bien, c’est qu’il est profondément ancré dans un imaginaire de méfiance vis-à-vis des auto- rités, en l'occurrence du fisc. Même si nous avons du mal à l’admettre, l’impôt est vécu par bon nombre de Marocains

La monnaie fiduciaire en circulation a atteint à fin mai 2023 pas moins de 370 milliards de dirhams.

L’urgence d’une refonte de notre système fiscal

Le seul et unique procédé durable pour résoudre le problème est de remonter aux racines du mal. A savoir repenser l’impôt en tant que tel en lui donnant du sens, simplifier au maximum le système fiscal en mettant fin à la myriade de taxes directes et indirectes, et instaurer une équité à travers un élargissement de l’assiette qui permettra de réduire la pression fiscale. Je ne dois plus payer l’im- pôt parce que je suis obligé, mais je devrais le payer parce que je suis convaincu, parce qu’il est logique et supportable, parce que toute la société en récolte les fruits. Ainsi, rationalité, simplicité, soutenabilité et équité devraient être les piliers d’une nouvelle phi- losophie fiscale, qui servira de base à une refonte d’un système inextricable et inefficace. En attendant, l’évitement de l’im- pôt demeurera l’activité écono- mique la plus rentable, là où c’est l’industrie, l’innovation et la créati- vité qui devraient l’être. ◆

Les principales pistes explicatives

Premièrement, l’explication de la période «COVID» qui, selon moi, ne tient pas forcément la route. Car la pandémie a quand même bon dos depuis quelque temps. Si effec- tivement elle a contribué à créer un climat économique angoissant,

La fuite du cash est vécue par le système bancaire comme une vraie hémorragie.

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