FNH N° 1116

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SOCIÉTÉ

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 13 JUILLET 2023

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La promotion de l'arabe en tant que langue offi- cielle doit s'accompagner de mesures visant à pré- server et à valoriser les autres langues présentes au Maroc, notamment le français.

çais vers l'arabe dans les administrations marocaines peut avoir des implications sur le développement du pays. Il est crucial d'analyser les différents aspects de cette transition pour évaluer son impact global. Tout d'abord, la transition peut affecter l'accès à l'information. En passant à l'arabe comme langue officielle, ceux qui ne maî- trisent pas cette langue pourraient rencon- trer des difficultés pour accéder à l'infor- mation. Cela pourrait créer des inégalités en termes d'accès aux ressources et aux opportunités, marginalisant ainsi certains groupes de la société. En ce qui concerne les relations inter- nationales, le français est largement uti- lisé dans les domaines des affaires, du commerce et des relations internationales. Si l'usage du français diminue dans les administrations, cela pourrait poser des défis dans ces domaines et potentiellement affecter les relations extérieures du pays. Il serait nécessaire d'adapter les compé- tences linguistiques et de mettre en place des politiques de traduction efficaces pour maintenir des relations solides avec les par- tenaires internationaux. Dans le domaine de l'éducation et de la formation, le français a longtemps été uti- lisé au Maroc. Une transition vers l'arabe nécessiterait des ajustements dans les programmes scolaires et universitaires, ainsi que des efforts supplémentaires pour développer les ressources pédagogiques et améliorer les compétences des ensei-

gnants. Il est essentiel de garantir la qualité de l'éducation tout en favorisant l'utilisation de l'arabe comme langue d'enseignement. Le bilinguisme a été considéré comme un atout pour les Marocains sur le marché du travail et dans les domaines académiques. Une transition exclusive vers l'arabe pour- rait entraîner une diminution du bilinguisme, ce qui pourrait avoir un impact sur la com- pétitivité des individus. Des programmes de formation linguistique pourraient être nécessaires pour maintenir et développer les compétences linguistiques dans les deux langues. La transition vers l'usage exclusif de l'arabe dans les administrations pourrait également entraîner des coûts importants. Des inves- tissements seraient nécessaires pour la for- mation linguistique, la traduction de docu- ments, le développement de ressources pédagogiques, etc. Il serait crucial de pla- nifier et de gérer ces coûts de manière efficace pour assurer une transition réussie. La mobilité internationale pourrait égale- ment être affectée par cette transition. Le français est largement utilisé comme langue de communication internationale dans des domaines tels que la diplomatie, le com- merce et le tourisme. Une diminution de son utilisation dans les administrations pourrait poser des défis pour les fonctionnaires marocains lorsqu'ils interagissent avec des partenaires internationaux. Il serait néces- saire de développer des compétences lin- guistiques diversifiées pour maintenir une

mique. Pour atténuer ces conséquences, il est crucial d'adopter une approche équilibrée et progres- sive. Des mesures de soutien et d'incitation peuvent être mises en place pour promouvoir l'utilisation de l'arabe dans l'administration publique, tout en veillant à ne pas négliger les avantages de la maîtrise du français et d'autres langues étrangères. De plus, une attention particulière doit être accordée à la formation et à la sensibilisation des employés de l'administration publique afin de dévelop- per leurs compétences linguistiques et de favoriser une communication efficace avec la diaspora marocaine, marquée par une mosaïque multiculturelle et multilingue, visant à faciliter leur participation et leur engage- ment dans le développement du pays. En adoptant une approche équilibrée qui reconnaît les besoins et les défis spécifiques de la diaspora marocaine, il est possible de maximiser les avantages de la politique linguistique tout en minimisant les inconvé- nients pour les membres de la diaspora et pour les investissements étrangers au Maroc. F.N.H. : L’usage de la langue arabe au détriment du français n’est cer- tainement pas sans conséquences. Quel sera, selon vous, l’impact de cette éventuelle transition sur le développement du pays ainsi que sur ses relations avec le reste du monde ? A. H. : La transition de l'usage du fran-

Les tensions diploma- tiques entre la France et le Maroc ont, entre autres, contribué à des mesures linguistiques pouvant altérer les relations lin- guistiques et culturelles entre les deux pays.

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