Argenteuil_2018_03_09

CONFIANCE ET FONCER

DOSSIER

sein du conseil municipal. Mais cela est-il attribuable au fait qu’il y a plus de femmes, plus de jeunes, que tous les conseillers élus en sont à leur première expérience en politique municipale, ou de tous ces facteurs réunis ? Elle ne saurait le dire. « Homme ou femme, on a chacun notre caractère. Je ne pense pas que le fait d’être un homme ou une femme fasse une différence », a-t-elle commenté. Elle a souligné que tant dans sa vie profes- sionnelle (comme représentante en infor- matique, elle travaillait principalement avec des hommes) que politique, elle n’a jamais vraiment eu de difficultés avec les hommes. En conclusion, Catherine Trickey a déclaré que les femmes intéressées par la politique doivent se faire confiance. Elles n’auront peut-être pas toutes les compétences nécessaires au départ, mais celles-ci s’acquièrent par l’expérience et par les formations disponibles. Une fois élues, Mme Trickey conseille aux femmes de faire preuve de détachement. Elle affirme qu’il faut savoir ignorer les commentaires désobligeants et les cri- tiques gratuites. Elle l’admet, ceci n’est pas toujours facile. Elle invite aussi les femmes à la patience. « Chaque chose va venir en son temps. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage », a-t-elle terminé, en citant Jean de la Fontaine.

SE FAIRE

EVELYNE BERGERON evelyne.bergeron@eap.on.ca

Les femmes seraient peut-être plus nombreuses en politique si elles se faisaient davantage confiance. L’actuelle mairesse de Brownsburg- Chatham est passée par là. Est-ce que j’ai ce qu’il faut pour faire de la politique municipale ? Cette question, elle se l’est posée plusieurs fois après qu’un conseiller municipal l’ait approchée pour se porter candidate à l’élection de 2013. « Je n’avais jamais pensé à ça. Voyons donc ! Moi ? », a affirmé Mme Trickey lors d’une entrevue avec L’Argenteuil . Bien qu’elle assistait régulièrement aux séances publiques du conseil municipal depuis quatre ans, qu’elle s’intéressait aux dossiers et qu’elle posait des questions, Catherine Trickey n’avait jamais pensé avoir l’étoffe d’une politicienne. Selon elle, les femmes mettent plus faci- lement en doute leurs compétences. « On a peur de ne pas être à la hauteur, a-t-elle témoigné. Les hommes sont plus témé- raires. Ils plongent. Nous, les femmes, on se questionne plus. » Souvent, les femmes s’imposeraient elles-mêmes des limites à faire de la politique. C’est donc après avoir été sollicitée une seconde fois que Catherine Trickey a décidé de se lancer. Elle était candidate au poste de conseillère du district 5. Elle est allée à la rencontre des gens, a fait du porte-à-porte. « La première semaine, je me disais que les gens ne voulaient pas être dérangés. J’ai hésité. Mais quand j’ai commencé, les gens étaient tellement accueillants. Alors là, j’en faisais dumatin jusqu’au soir. J’ai eu la piqûre », a-t-elle raconté. Le 3 novembre 2013, elle remportait ses élections avec 54,2 % des votes. C’est avec le désir de faire du bon travail et d’être à la hauteur que Catherine Trickey a passé les premiers mois de sonmandat de conseillèremunicipale à écouter, à obser- ver, à suivre des formations, à apprendre. Maintenant que ses concitoyens lui avaient témoigné leur confiance, elle ressentait la responsabilité de bien les représenter. Elle se souvient que ses débuts n’ont pas

Catherine Trickey a fait son entrée en politique municipale en 2013 comme conseillère. Elle occupe le siège de mairesse depuis le printemps 2016. —photo Evelyne Bergeron

été faciles. Elle était alors la seule femme au sein du conseil municipal. « Il a fallu que je fassema place », a-t-elle reconnu. Elle a partagé unmoment où, pendant une réu- nion plénière, elle avait pris la parole pour émettre une suggestion. Celle-ci n’avait eu aucun écho. Un conseiller avait repris la même suggestion un peu plus tard dans la rencontre, et là, elle avait suscité de l’enthousiasme autour de la table. « Là, j’ai levé de ma chaise comme un ressort. J’ai dit : ‘Là, ça va faire !’ Ce que je disais, ça ne comptait pas. Comme si je n’étais pas là, comme si j’étais transpa- rente », a-t-elle exprimé. Il lui aura fallu quelques mois avant de se sentir entendue par ses collègues. Près de trois ans après son élection comme conseillère, Catherine Trickey a décidé de se porter candidate à la mairie à l’élection partielle de mai 2016. Elle a alors eu raison de ses trois adversaires

masculins. Elle a de nouveau récolté la faveur des électeurs, en novembre dernier, cette fois devant quatre concurrents. Depuis la dernière élection, elles sont trois femmes autour de la table. Est-ce que cela change quelque chose ? Catherine Trickey a reconnu que la dynamique a changé au

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Le vendredi 9 mars 2018

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